Souper royal - Esméra et Flora

Messages : 16 Date d'inscription : 10/03/2015

Je poussai un long soupir ravageur. Si puissant, que les serviteurs s'excusèrent. Pourquoi? Parce qu'ils venaient de me tirer du sommeil. Si peu efficace avait-il été, je continuais de dormir, bien qu'il approchait midi. Mais ma mère avait probablement décidé qu'il était l'heure de me tirer du lit, sinon les serviteurs ne seraient pas dans ma chambre, à tirer les rideaux. Je grognai alors qu'une à une, les fenêtres devenaient à découvert, laissant rentrer les rayons du soleil chaud du royaume de Rubis. Je poussai de nouveau un soupir, mais cette fois c'en était un de résignation. Je me redressai lentement, alors qu'Edgar tirait les rideaux de mon lit à baldaquins. Il me souriait, quelque peu moqueur. Malgré son âge quelque peu avancé, il était toujours resté bel homme. Je m'étirai vaguement en faisant la moue. J'avais un peu trop consommé d'alcool dans un village hier soir, et aujourd'hui ça en était les conséquences. Une jeune villageoise m'avait fait de beaux yeux toute la soirée autour du feu, et j'en avais légèrement profité.

- Qu'est-ce que Son Altesse désire manger pour le petit déjeuner aujourd'hui? me demanda l'un des serviteurs.

Je lui jetai un regard mauvais, l'incitant à partir. J'étais amplement capable de me nourrir moi-même. Un à un, les serviteurs quittèrent ma chambre, me laissant totalement seul. Je souris légèrement, avant de sortir de sous mes couvertures, complètement nu. Je me dirigeai vers ma salle de bains privée, que j'avais soigneusement mis sous clé hier. Je glissai la clé dans la serrure, poussant la lourde porte de bois. Mes yeux se posèrent aussitôt sur une magnifique jeune femme. Wella... Elle dormait sur des peaux d'animaux, totalement nue. Je n'avais pas vraiment le droit de coucher avec n'importe qui, donc je me devais de cacher mes conquêtes. Et elle était la jeune paysanne que j'avais rencontré la veille.

- Wella, murmurais-je en refermant soigneusement la porte.

La jeune femme battit doucement des paupières, un sourire étirant ses lèvres pulpeuses. Je pris place sur la peau, attendant son réveil. Aussitôt que ses yeux s'ouvrirent, je constatai à quel point leur bleu reflétait l'océan Zénorois. C'était le genre de détail qui était impossible à remarquer dans la noirceur. Ma main glissa tendrement le long de sa taille, afin d'attirer son corps nu contre le mien. J'embrassai légèrement ses lèvres, avant de poser mon regard dans le sien.

- Épousez-moi, me souffla-t-elle.

Je pris rapidement mes distances, cherchant une serviette. Aussitôt que je mis la main sur une, je l'enroulai autour de ma taille, visiblement choqué. Avait-elle couché avec moi dans l'espoir de devenir mon épouse et de surcroît, reine ? Les familles royales n'avaient pourtant pas le choix de leur épousé, et c'était ce qui semblait mon cas. Jamais je n'allais me marier par amour. Et toutes le savaient. Mais c'était la raison pour laquelle il m'était beaucoup plus aisé de coucher avec des hommes. Car eux savaient que deux hommes ne pouvaient gouverner ensemble. En plus, c'était beaucoup plus divertissant.

- Je crois qu'il est temps pour vous de quitter, lui dis-je sèchement.

Je quittai la pièce, visiblement dégoûté. Je m'attendais à ce qu'elle me suive, mais elle n'en fit rien. Je fouillai dans mon armoire, afin de prendre un pantalon de toile beige, ainsi qu'une tunique bourgogne. J'enfilai mes bottes de cuir les plus souples, avant de m'enfuir de ma chambre. Étant au premier étage, elle avait du s'enfuir par l'une des fenêtres. Je passai le long corridor décoré de têtes d'animaux empaillées, puis je m'arrêtai devant l'une d'elles en particulier. Un ours. Je lui souris tristement, lisant les écritures gravées dans la plaque en or juste en dessous. La dernière bête que mon père avait tuée, mais qui avait tout de même eu raison de lui. Je croisai mes bras contre ma poitrine, jetant des regards furtifs autour de moi. Lorsque je fus sûr qu'il n'y avait plus personne, je me permis de me laisser aller.

- Vous me manquez, père, murmurais-je d'une voix rauque. Sans vous, je ne sais plus ce qui est bien, ou mal...

Soudain, un bruit me fit tourner vivement la tête. Ma petite soeur Katya venait de faire tomber un vase, et me fixait d'un air dédaigneux. Je m'approchai d'elle, posant mes yeux marrons dans les siens. Aussitôt, elle se pencha afin de ramasser les morceaux, et je me penchai à sa suite afin de saisir ses mains dans les miennes. Elle pouvait se couper si elle tentait de les ramasser. Elle se dégagea rapidement de mon étreinte, avant de tourner les talons et de s'enfuir. Je poussai un long soupir, terriblement découragé. Elle me tenait coupable de la mort de notre père, bien que ce n'était pas de ma faute. Je me secouai brusquement la tête, me dirigeant vers l'extérieur. J'allais aller travailler aux champs aujourd'hui. Ou alors aller chasser. Il n'y avait rien de tel pour se changer les idées.

Lorsque je franchis les grandes portes, je fis tout pour passer inaperçu. En fait, je souhaitais seulement quitter le château sans que ma mère soit au courant. Je fus rapidement en dehors de l'enceinte du château, le sourire aux lèvres. Il n'était pas évident de passer sous le regard de la garde royale sans être vu. Mais une fois de temps en temps, j'y parvenais. Et je pouvais sortir librement sans être escorté. Je me rendis dans un village un peu plus à l'ouest, là où les champs étaient les plus étendus. Je venais souvent tramer ici, et les paysans avaient depuis longtemps cessé de se prosterner devant moi. La plupart se contentaient de me saluer de la main, le visage souriant. Je cherchai Toma, le chef du village, et le trouvai en train de cultiver le maïs. À ma vue, il cessa tout travail, se dirigeant vers moi à bons pas. Il me serra tout bonnement contre son coeur. Son visage était tanné par le soleil, lui donnant un air coquin. Ses yeux gris étaient francs et remplis d'amour pour les siens.

- Besoin d'un coup de main Chef ? demandais-je sur un ton moqueur.

Il me tendit une machette, que je saisis avec joie. Rapidement, je mis ma main à l'oeuvre, récoltant le maïs déjà mûr, bien que ce soit tôt dans la saison. Je jasai avec deux jeunes hommes de mon âges, récemment mariés et ayant déjà des enfants. Étrangement, je me surpris à les envier. Ils avaient pu se marier par amour... Mais je ne m'en fis pas avec ça. Je me disais qu'il y avait pire dans la vie que d'être prince de Rubis.

Après plusieurs heures de travail, je sentis que quelqu'un m'observait. Cela n'était pas rare que ça arrivait. Rendu à cette heure, le goûter approchait, et les jeunes filles célibataires cherchaient un homme avec qui casser la croûte. Et bon... Il fallait dire qu'à leurs yeux, j'étais plutôt un bon parti. Je mis fin à mon travail, tournant lentement sur moi-même. Je fus surpris de voir une femme dans les champs, à plusieurs mètres de moi. Je plissai les yeux, tentant de la reconnaître. Mais elle n'était pas vêtue comme les paysannes. Entièrement nappée de blanc, avec son teint basané et ses cheveux foncés, elle avait l'air de sortir d'un autre monde. Et elle me fixait, complètement estomaquée. Me demandant si elle souffrait d'un mal quelconque, je me dirigeai vers elle à grandes enjambées.

- Tout va bien? demandais-je sur un ton que je voulais doux.

Elle hocha lentement de la tête, continuant de me fixer d'un air hébété. Je lui souris, tandis que Toma se dirigeait vers nous. Aussitôt, il s'inclina devant la femme, et je le regardai faire, totalement intrigué.

- Maître Flora, dit-il respectueusement. Votre place n'est pas dans les champs, mais bien au château.

Je fronçai les sourcils, alors qu'elle dégageait enfin son regard de moi. Maître Flora... Flora... Flora... Décidément, je devrais fortement écouter lorsque ma mère parlait des gens importants du royaume. Toma se releva avec grâce, et je le regardai d'uh air moqueur. Silencieusement, je l'intimai de ne pas révéler qui j'étais. Pour jouer le jeu, je m'inclinai à mon tour, quelque peu moqueur.

- Je peux vous y accompagner si vous voulez, dis-je alors. Je me dirigeais justement vers le château afin de préparer le goûter royal.

Je lui fis signe de prendre les devants. Je fis un clin d'oeil à Toma avant de la suivre. Je n'avais aucune idée de qui elle était, mais ma mère le saurait sans doute. Et comme je n'avais pas l'intention de manger avec ma famille ce soir, elle ne saurait jamais que j'étais le prince de Rubis. Lorsque nous sortîmes des champs, elle se retourna vivement vers moi, les sourcils froncés.

- Quoi? demandais-je aussitôt.

En voyant que mon audace n'appartenait pas au petit peuple, je mis mes deux mains sur ma bouche, avant de poser un genou au sol, en signe de soumission.

- Pardonnez-moi pour ce ton ingrat, Maître.

Magicien d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 11/02/2015

[justify]L'immortelle chassa les fantômes d'un geste vague de la main. son air changea, passant de paisible à grave.

Parfois les fantômes peuvent intercepter une prophétie, dit la femme en blanc. Il en va de votre sureté de ne rien dire, tant que les signes n'ont pas été interpréter.

Mon regard ne la quittait pas, même lorsqu'elle leva les yeux au ciel, ni même lorsque son médaillon se mit à scintiller d'une brillante lumière blanche. Mon regard suivit le sien au ciel.

Je dois partir, dit-elle. Retournez à Émeraude, une menace se dessine sur votre continent.

Séraphielle, l'immortelle disparut dans une belle lumière. Je me retournai vers Irénée, j'allais lui dire que nous devions retourner d'où nous venions, lorsque la voix de Nathan résonna dans mon esprit. Il annoncait une invasion sur la plage de Zénor. Suite à cela, la voix d'Aden, me dit qu'ils devaient être prêts en quelques minutes. Je levai les yeux vers Irénée, je vis qu'il avait entendu ce que ses frères d'armes disaient. Plus tard, Aden envoya un message télépathique. Célestia où es-tu. On a besoins de toi.

Prends les chevaux, dis-je. Je dois aller chercher Célestia. On se rejoint à Zénor.

Sur ces mots, je fermai et me concentrai, pour me dématérialiser. C'était une magie, dont je n'étais pas une experte. Lorsque je rouvris les yeux, je m'attendais à voir Célestia devant moi, mais ce que je voyais c'était un grand champ et une bande d'hommes qui le cultivaient à une bonne distance de moi. Une lumière blanche attira mon regard, elle faisait comme un halo à un des paysans. Mon regard resta rivé sur cet homme, que les Dieux venaient de choisir pour être mon âme sœur. Sentant le poids de mon regard sur lui, l'homme leva la tête et me vit. Il m'observa un moment, avant de s'avancer vers moi. Je rougis un peu.

Tout va bien, demanda-t-il de sa voix grave et d'un ton doux.

Je hochai la tête lentement. Mon regard se posa sur un homme, qui arrivait vers nous. Je reconnus Toma, le chef d'un village rubéen. Une fois à ma hauteur, il s'inclina vers moi. Je lui souris doucement, en l'invitant à se relever.

Maître Flora, dit-il respectueusement. Votre place n'est pas dans les champs, mais bien au château.

Le jeune homme entouré de lumière s'inclina vers moi.

Je peux vous y accompagner si vous voulez, dit-il . Je me dirigeais justement vers le château afin de préparer le goûter royal.

Le jeune homme me fit signe d'ouvrir la marche, j'obéis en tentant de lire les pensées du jeune homme, mais je me heurtai à un mur. Je me retournai vers le paysan, un regard interrogateur vers lui. Il s'arrêta, le regard moqueur.

Quoi,demanda-t-il.

Il plaqua ses mains sur sa bouche et posa un genou au sol.

Pardonnez-moi pour ce ton ingrat, Maître, dit-il doucement.

Je souris, en retentant de pénétrer son esprit. En vain. Je soupirai doucement, avant d'esquisser un sourire, de me pencher vers lui, lui mettre une main douce sur son bras.

Relevez vous mon brave, dis-je d'un ton amusé. Vous êtes tout pardonné.

J'aidai le paysan à se relever, et marchai avec lui vers le château. Nous arrivâmes près des gardes qui surveillaient la porte de la cour, les deux hommes lui firent un signe de tête. Le jeune homme me quitta dans la cour, je me dirigeai vers le palace de la Reine Esméra.

Messages : 6 Date d'inscription : 10/03/2015

La lueur du soleil vint éclairer mes yeux, au même moment, je sentis une douce main me secouer doucement. J'ouvris les yeux pour voir le doux visage de ma servante personnelle, Yvaine. Je me redressai, pour remarquer que je m'étais endormie à mon bureau. Je passai mes mains sur mon visage.

Oh Yvaine, m'exclamais-je. Vous auriez dû venir me chercher avant que je ne m'endorme ici.

Mon ton restait toujours doux avec la vieille femme. Celle-ci sourit en me tendant un thé brûlant. Elle était toujours à mes petits soins.

Navrée Altesse, dit-elle de sa voix chevrotante. Vous avez spécifiée ne pas vouloir être dérangée.

Je lui souris en acceptant la tasse de thé, soufflai dessus et pris une bonne gorgée. Le liquide brûlant descendis dans mon corps,me faisant le plus grand bien. Je déposai la tasse sur mon bureau et me retournai vers le travail qui m'avait pris toute la nuit. Je vis plusieurs parchemins sur lesquel étaient écrit des noms, le noms de toutes les princesses et filles de seigneurs du continents.

Qu'en dîtes-vous Yvaine, demandais-je. Laquelle de ces jeunes damoiselle, mon fils devrait épouser?

Ma vieille servante se pencha sur mon travail, elle prit un air érudit et se mit à examiner chaque fiches. Elle sortit la fiche d'une fille d'un seigneur de Cristal, Evora.

Votre Altesse, dit-elle. Selon les rumeurs cette jeune fille serait incapable de porter d'enfants. Elle prit celle de la princesse des Elfes. La princesse Ellana serait marié au Chef des Chevaliers d'Émeraude. De plus, la seule princesse de Jade serait Écuyère d'Émeraude et ne serait pas attiré par les hommes.

Je posai mes coudes sur la surface de bois et posai mes ma tête sur mes mains. J'étais découragée, je ne trouverais jamais une épouse pour mon fils. Je soupirai longuement, mon regard fut attiré par une fiche, celle Romane de Diamant, une autre fille de seigneur.

Majesté, dit Yvaine. Romane de Diamant n'est pas la plus belle du continent. Vous connaissez les goûts de votre fils...

Yvaine, dis-je d'un ton désespéré. Je dois assurer une descendance à mon époux, il faut que Filip se marie avant la saison des pluies. Ce sera avec cette jeune femme.

Sur ces mots, je pris la fiche, me levai et la donnai à Yvaine. Je la regardai droit dans le yeux. Elle me sourit gentiment en prenant la fiche.

Ce soir, dis-je. Je lui annoncerai. Dîtes aux cuisiniers de nous préparer un grand souper. Faîte venir la fille.

****

J'étais debout devant ma glace, vêtue de mon corset et de mes sous-vêtements. Yvaine m'ammena ma lourde crinoline et m'aida à l'enfiler. Une fois dans ma crinoline, Yvaine m'apporta ma lourde robe aux couleurs de mon Royaume. Je décidai de laisser mes cheveux lousse et de ne porter comme parure que ma petite couronne. Une fois habillée et maquillée, je descendis dans la salle de banquet et pris place dans la chaise du bout de la table. Bien droite, j'attendis que l'on annonce mes invités. Le valet arriva et se plaça près de la porte.

Romane de Diamant, annonça-t-il d'une voix forte.

La jeune fille au long cheveux bruns cascadant dans son dos, passa la porte. Son regard émerveillé me fit sourire. Elle se tourna vers moi et me fit une jolie révérence.

Relève toi Romane de Diamant, dis-je d'une voix douce. Prends place à ma gauche.

La jeune fille marcha vers le siège suivit du valet. Lorsqu'elle fut assise, je me tournai vers elle avec un joli sourire. Décidément, elle n'était pas la plus belle, mais elle semblait intelligente et soumise. J'avais entrepris une discussion avec elle sur sa vie, lorsque le valet entra et couru vers moi. Il se pencha à mon oreille.

La magicienne d'Émeraude est ici, chuchota-il.

Je me tournai vers lui.

Mais installez-lui un couvert et faîtes-la souper avec nous. dis-je rapidement. Et trouvez Fillip.

Messages : 16 Date d'inscription : 10/03/2015

Heureusement pour la jeune femme qu'elle ne pouvait pas voir mon air amusé, en raison de mon regard baissé sur le sol. Car elle pourrait croire que je ne la prenais pas du tout au sérieux. Pourtant, c'était tout le contraire... Seulement... L'idée de ne pas être le prince Filipp pour quelques instants me plaisait énormément. Je jouai donc le jeu, restant accroupi longuement, jusqu'à ce que sa douce main se pose tendrement contre mon bras musclé. Je relevai sur elle un regard moqueur, surpris de la voir à la même hauteur que moi. Je plongeai mes yeux dans ses iris noisettes, surpris de la douceur et de l'intelligence qui s'y trouvait. Je n'étais pas du genre à vénérer les gens de sang royal, ni de juger les paysans, bien au contraire. Je n'avais jamais compris pourquoi un seul homme était à la tête de tous. Mais je fus surpris par sa beauté princière et gracieuse. De par son titre Maître, il était évident qu'elle n'était pas une simple femme de la campagne, ni une dame de compagnie. Mais il était également évident qu'elle n'était pas n'importe qui.

- Relevez-vous mon brave, s'amusa-t-elle alors d'une voix harmonieuse. Vous êtes tout pardonné.

Je fus surpris par la force de son bras alors qu'elle m'aidait à me relever. Pourtant, elle était si délicate... Mais bon... J'étais le meilleur placé pour savoir que sous les petits corps pouvaient se trouver des choses aussi terrifiantes que sous les grands corps. La corpulence ne donnait absolument rien à personne. C'était un enseignement de mon père, qui n'était ni grand ni gros, mais qui savait se faire obéir. Même sa femme, ma mère, avait une tête quasiment de plus que lui. Pourtant, elle n'était pas la plus grande femme sur Enkidiev.

En homme galant, je lui offris mon bras, qu'elle se saisit avec une féminité bien à elle. Sous le regard moqueur des paysans, je marchai doucement avec elle vers le château, qu'on pouvait le voir peindre à l'horizon. Une majestueuse demeure, bien que stratégique. Elle n'avait pas beaucoup de décorations, mais elle était imprenable.

Après plusieurs minutes de marches sous le soleil couchant dans un silence des plus charmants, nous arrivâmes aux grandes portes du château. Je déglutis, pensant que les gardes allaient crier mon nom. Mais ils n'en firent rien. Un léger salut de la tête, qui aurait pu s'adresser soit à moi soit à elle. C'était mieux ainsi. Au milieu de la cour qui se vidait de ses dernières charrettes, je me tournai vers la jeune femme, exécutant une révérence, puis je feins de me diriger vers le quartiers des serviteurs, la surveillant du coin de l'oeil. Lorsque je la vis disparaître à l'intérieur, je m'engouffrai par une petite porte de bois, qui donnait aux cuisines. Un vacarme épouvantable régnait en ce lieu, mais j'adorais cette ambiance.

- Altesse ! s'exclama une jeune cuisinière en rougissant.

Eh oui. Rougissant. Elle était plutôt bonne au lit, et se souviendrait toute sa vie de notre petite aventure. Je lui offris un mince sourire, tandis qu'elle me tendait une cuillère de bois. Je goûtai son contenu légèrement, et la félicita en ébouriffant ses cheveux. Sa nourriture était toujours excellente. Je me penchai sur son large chaudron, y voyant des morceaux de viandes cuire dans la marinade qu'elle venait de me faire goûter à l'instant. Le repas préféré de mon père, mais à sa façon.

- C'est quoi la viande? demandais-je en prenant place sur un tabouret.

- Du sanglier, Votre Altesse Filipp, me dit Gregor, un vieil homme.

- De la perdrix, du canard ainsi que du chat de Rubis, ajouta Violette, la jeune femme qui visitait parfois mon lit.

- Et de la perdrix, et du canard, et du chat de Rubis, continua le vieil homme.

Ah oui. Il fallait préciser qu'il était presque sourd, et qu'il avait énormément de difficulté à entendre les voix aiguës des femmes. Je fronçai les sourcils, me demandant pourquoi il y avait une si grande quantité de nourriture dans ce chaudron. Nous n'étions pas vint mille personnes dans la famille royale, et cette chaudronnée ne pouvait contenir que plusieurs invités. J'eus un petit sourire en coin, lorsque l'idée de me présenter au repas en un autre homme me traversa l'esprit. Mes yeux parcoururent rapidement la cuisine, pour se poser sur l'habit des serviteurs personnels de ma mère. C'était toujours eux qui nous servaient à manger habituellement. J'embrassai Violette sur la joue, son visage devenant cramoisi alors que je me levais du petit tabouret afin de me diriger vers le fond de la salle. M'assurant que personne regardait, j'en volai un, puis je me rendis dans les bains les plus proches, bien que les moins utilisés.

Après m'être débarrassé de ma tunique et de mon pantalon sale, j'allai dans l'eau quelques instants, avant d'en sortir. Je méditai quelque peu, priant à nouveau Théandras, déesse protectrice de Rubis, puis j'enfilai les vêtements blancs d'un serviteur. Je retournai ensuite aux cuisines d'un pas rapide, me saisissant d'un chariot armé de pains et de soupes.

Lorsque j'arrivai dans la grande salle à manger, je fus surpris de constater qu'une autre famille entière semblait être attablée. En plus de cela, Maître Flora ( Je ne sais toujours pas qui c'est ) était également présente. Je m'affairai alors à déposer tout le contenu de mon chariot, tentant de déterminer qui était tous ces gens. Aux côtés de ma mère, je vis une jeune fille, totalement rayonnante. Elle n'était pas particulièrement jolie, mais elle n'était pas totalement laide non plus. J'arrivai alors à elle. Je déposai sa soupe devant elle, et elle se retourna vers moi, les sourcils froncés.

- Je suis végétarienne, me lança-t-elle sur un ton dégoûté. Comment vous, simple serviteur, osez-vous me servir de la viande alors que j'avais fait exprès de le dire ?

Et voilà. Il n'en fallait pas plus pour que le regard de tous se tournent vers moi. Évidemment tout le monde me reconnut, sauf nos invités. Mais je décidai de jouer tout de même le jeu.

- Je suis désolé madame, dis-je en m'inclinant humblement. MAIS QUE FAITES-VOUS AU ROYAUME DE LA CHASSE SI VOUS ÊTES VÉGÉTARIENNE ?

J'avais hurlé, bien malgré moi. Mais ainsi assise à la place de mon père, j'avais l'impression qu'elle faisait déshonneur à ma famille en refusant de manger nos traditions. La petite semblait totalement déstabilisée de s'être ainsi faite répondre. Je vis le regard furieux de ma mère, mais elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que l'invité le fit.

- J'aimerais qu'il soit puni, réclama-t-elle.

Magicien d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 11/02/2015

Toujours au bras du jeune paysan, je passai les gardes, qui surveillaient la cour, ils nous firent un salut de la tête. Le jeune homme me fit une courte révérence et me laissa dans la cour, je pénétrai le château de la Reine Esméra, seule. Un serviteur se jetta presque sur moi, en me voyant traverser les grandes portes du palais.

Maître Flora ! dit-il d'une voix nerveuse. Quelle joie de vous voir ici, je vais immédiatement prévenir sa Majestée Esméra.

Je n'eus pas le temps de retenir l'homme, qu'il partit en courant vers une salle. Je restai debout dans le Hall, attendant que l'on me dirige vers la Reine. Le serviteur revint au pas de course. Il s'arrêta à presque un mètre de moi, me fit une basse révérence et se releva promptement.

La Reine Esméra, vous convie au souper. dit l'homme.

Je souris en lui faisant un signe de tête. Le serviteur tourna sur lui-même, ouvrit la marche et me guida vers une salle à manger énorme. Il s'arrêta à l'entrer, chuchota quelque chose au maître d'hotel, me contourna et partit vaquer à ses devoirs. Le maître d'hôtel, un homme bedonant avec une moustache, me sourit, avant de se retourner vers la salle. Il prit une grande inspiration, gonflant son ventre déjà proéminent.

La Magicienne d'Émeraude, Maître Flora, annonça-t-il d'une voix forte de baryton.

Il me laissa entrer et me suivit à ma place, à la droit d'une jolie jeune femme, aux longs cheveux bruns. Le maître d'hôtel tira la loude chaise de bois et m'invita à y prendre place. Je m'assis en souriant gentiment à ma voisine et en inclinant la tête, d'un salut poli, à la reine. Cette dernière me sourit. Je souris à la tablée, celle-ci semblait être la famille de la jeune damoiselle. Ces derniers ne firent pas attention à moi. Un jeune serviteur entra avec un chariot, il déposa un bol devant moi, je me retournai pour lui sourire et reconnus le jeune paysan de tout à l'heure. Il plaça un bol de ragoût devant tout le monde, avant d'arriver à ma voisine. La jeune fille se retourna vers le jeune homme avec un regard mauvais.

Je suis végétarienne,lança-t-elle sur un ton dédaigneux. Comment vous, simple serviteur, osez-vous me servir de la viande alors que j'avais fait exprès de le dire ?

Je suis désolé madame, dit le jeune paysan en s'inclinant.. MAIS QUE FAITES-VOUS AU ROYAUME DE LA CHASSE SI VOUS ÊTES VÉGÉTARIENNE ?

Tous les rubéens autour de la table semblèrent reconnaître le jeune homme. Même la Reine. Celle-ci le foudroyait du regard. La jeune femme près de moi semblait complétement abasourdie de s'être fait hurler dessus par un paysan.

J'aimerais qu'il soit puni, dit-elle d'un ton gras.

Je me retournai vers elle, le regard surprit.

Non, dis-je d'une voix fière. Je passai la main au-dessus du plat de la jeune femme et les morceaux de viandes lévitèrent pour tomber dans mon plat, je fis apparaître de beaux légumes dans le siens. Le jeune homme n'a fait qu'une erreur. Mangez ma Dame.

Je me retournai vers le jeune homme, la lumière continuait de briller autour de lui. Je serrai doucement son bras, pour lui signifier que tout irait bien. Retournez en cuisine, mon cher, tout va bien, dis-je dans son esprit d'une voix douce. La jeune dame à mes côtés grignotait un brocoli. Je me tournai vers la Reine, un regard implorant ornait mon visage.

S'il vous plaît Majesté, dis-je de ma voix douce. Ne punissez pas le jeune homme. Je suis sûre que cela ne se reproduira pas.

Je souris à la reine et me retournai pour faire un cin d'oeil au jeune serviteur.

Messages : 6 Date d'inscription : 10/03/2015

Aussitôt que le valet eu entendu mon ordre, il couru en cuisine. Je me retournai vers la jeune fille à mes côtés en souriant gentiment. Celle-ci m'offrit un air gêné. Elle toussa doucement, attirant mon attention. Romane de Diamant leva un regard timide vers moi.

Majesté, dit-elle de sa voix aiguë. Je dois vous avertir, je suis végétarienne. Je ne mange pas de viande.

Elle baissa le regard vers son plat. Je posai ma main sur la sienne et lui offrit un sourire rassurant. Je levai le regard, claquai des doigts et un serviteur arriva en courant. Il s'inclina vers moi et la tablée de nobles de Diamant.

Ma Reine?, demanda-t-il.

Dame Romane de Diamant, dis-je d'un ton noble. Est végétarienne. Assurez-vous qu'aucun de ses plats ne contiennent de viande.

Le serviteur hocha la tête, s'inclina et couru en cuisine. Je vis le valet se présenter en courant à la porte, je me levai. La magicienne d'Émeraude devait être à la porte. Le maître d'hôtel gonfla son gros ventre.

La Magicienne d'Émeraude, Maître Flora d'Émeraude, dit-il de sa voix forte.

L'homme laissa entrer la jolie jeune femme. Celle-ci offrit un sourire poli à la tablée et me fit une petite révérence de la tête. Elle marcha vers le couvert que les serviteurs, lui avaient installé près de la jeune Romane. Yvon, le maître d'hôtel, tira la lourde chaise de bois massif, Flora lui sourit et s'assit. Une fois la magicienne assise, je me rassis à ma place. Un jeune serviteur arriva peu de temps après, avec un chariot rempli de plats. Il en déposa un devant moi et devant tous le invités. Il arriva à la jeune Romane et la magicienne. La jeune noble regarda dans son bol et leva un regard furieux vers le serviteur.

Je suis végétarienne,dit-t-elle sur un ton dédaigneux. Comment vous, simple serviteur, osez-vous me servir de la viande alors que j'avais fait exprès de le dire ?

Le jeune homme fut surprit par l'agressivité, se retourna vers elle.

Je suis désolé madame, dit le serviteur en s'inclinant.. MAIS QUE FAITES-VOUS AU ROYAUME DE LA CHASSE SI VOUS ÊTES VÉGÉTARIENNE ?

Je reconnus immédiatement le cri, la voix du jeune homme. Je fixai le regard du jeune homme comme étant MON PROPRE FILS. La moutarde me monta au nez, je lançai un regard meurtrier vers mon fils aîné. Je voulus ouvrir la bouche, mais la diamantaise le fit avant moi.

J'aimerais qu'il soit puni, dit-elle d'un ton gâté.

La magicienne se retourna vers la jeune fille, le regard surprit par son ton ingrat. Je ne pouvais m'empêcher de vouloir aggriper mon fils par l'oreille et de l'asseoir près de moi, en face de sa promise.

Non, dit la magicienne. Mangez Ma Dame.

En disant cela, Maître Flora passa sa petite main au dessus du bol, faisant léviter les cubes de viande d'un bol à l'autre. Ensuite, elle fit apparaître des légumes frais dans le ragoût de la jeune noble. La diamantaise pit une bouchée dans un brocoli. Je vis la Magicienne d'Émeraude lever un regard implorant vers moi. Je baissai la tête sur le côté, laissant mon regard s'attarder sur la jeune femme.

S'il vous plaît Majesté, dit-elle doucement. Ne punissez pas le jeune homme. Je suis sûre que cela ne se reproduira pas.

La magicienne se retourna vers mon fils et lui fit un clin d'oeil. Je me levai, la tablée se retourna vers moi. Je souris, en prenant ma coupe de vin, la levai.

Mes amis, dis-je de ma voix forte. J'aimerais porter un toast à la jeune et magnifique Romane de Diamant, avec qui j'aimerais marrier mon fils, Fillip de Rubis. À Romane et Fillip, à l'union de nos Royaumes.

Je m'approchai de mon fils, la coupe toujours levée. J'entourai Fillip par les épaules, je souris en voyant le regard étonné de tout le monde. Je pris une gorgée, mis ma coupe dans la main de mon fils et me retournai vers lui.

Qui y'a-t-il mon fils?, demandais-je d'un ton moqueur. Ne voulez-vous pas célébrer votre promesse d'épouser Romane de Diamant.

À ces mots, j'aggripai l'oreille de mon aîné, le trainai jusqu'au couvert en face de la diamantaise et l'y forçai à s'asseoir. Je me penchai à son oreille.

Jamais tu ne m'as fait aussi honte, dis-je d'un ton dur et triste. Ton père n'aurait pas été fier de toi, Fillip. Fais lui honneur je te prie.

Messages : 16 Date d'inscription : 10/03/2015

Tous m'avaient reconnu. Du moins, les Rubéens. Et tous avaient été choqués de son audace et de sa témérité. Mais qui était-elle au fait ? Et comment osait-elle parler ainsi au roi du royaume ? Bon okay, il était vrai que j'avais refusé le trône avant d'avoir une épouse, mais techniquement j'étais tout de même roi. Je fronçai donc les sourcils, me demandant comment ma mère allait réagir à sa petite demande de princesse. Je savais bien qu'elle n'allait pas obtempérer. Elle était incapable de me punir. En fait, elle n'avait aucune raison de le faire. Encore moins en cette circonstance. Bien sûr, je n'étais pas en faute d'avoir ainsi parlé à une simple bourgeoise, c'était plutôt elle qui était en faute en ce moment, bien qu'elle ne pouvait pas réellement le savoir. Je cessai de la regarder, puisqu'elle n'était pas très jolie. J'aimais mieux regarder des belles choses. Ce fut donc pour cela que je me tournai vers la magicienne d'Émeraude, qui elle dévisageait la jeune inconnue, visiblement surprise par son attitude.

- Non, lança-t-elle alors fièrement, me sauvant aussitôt la mise.

N'ayant jamais vraiment vu de magie, ce que je vis me glissa un mince sourire aux lèvres. La magicienne fit léviter les morceaux de viandes de la végétarienne jusqu'à sa propre assiette, pour ensuite faire apparaître des légumes frais dans la sienne. Je poussai quand même un petit grognement, frustré qu'elle aie gagné aussi facilement.

- Le jeune homme n'a fait qu'une erreur, ajouta-t-elle d'une voix remplie de grâce. Mangez ma Dame.

Elle me jeta un dernier regard noir avant de se jeter sur ses putains de légumes frais et verts et joyeux ET J'AIMAIS PAS LES LÉGUMES. Je serrai fortement les poings, visiblement insulté de son attitude. Attendez que j'enlève mon masque et qu'elle apprenne que j'étais roi. Elle se prosternerait devant moi et baiserait mes pieds. Juste cette simple idée me remonta le moral. Une main posée sur mon bras attira alors mon attention. Je baissai donc le regard, surpris de voir que c'était la jeune magicienne qui me touchait ainsi. Retournez en cuisine mon cher, résonna alors sa voix dans mon esprit. Tout va bien. Je lui jetai un regard interrogateur. Pourquoi accordait-elle autant d'importance à un simple cuisinier? Pourtant elle ne me vit pas, son attention était déjà tournée sur ma mère, qui elle était rouge de rage.

- S'il-vous-plaît, Majesté, clama-t-elle. Ne punissez pas le jeune homme. Je suis sûre que cela ne se reproduira plus.

Elle se tourna de nouveau vers moi, afin de me faire un clin d'oeil. Je lui répondis d'un mince sourire, mais ne quittai pas la place. Je n'avais pas envie que ma mère commence à me courir après dans les corridors du palais pour me ramener à table. D'ailleurs, cette dernière se leva, tenant sa coupe de vin à la main. Aussitôt, toute la tablée fit de même avec leur propre coupe, attendant visiblement qu'elle parle.

- Mes amis, lança-t-elle fièrement. J'aimerais porter un toast à la jeune et magnifique Romane de Diamant, avec qui j'aimerais marier mon fils, Filipp de Rubis. À Romane et Filipp, à l'union de nos royaumes !

J'écarquillai les yeux, tandis que ma bouche s'ouvrait d'elle-même. Je pus voir la jeune végétarienne, les yeux remplis d'étoiles, son regard cherchant partout dans la salle l'arrivée de son beau et magnifique prince. Je savais que je n'allais pas me marier par amour. Seulement, j'aurais souhaité avoir un tantinet le choix sur mon épouse. Mais non. On allait m'épouser une jeune fille non seulement laide, mais en plus végétarienne, alors que moi j'étais beau comme un dieu et que je chassais pratiquement toutes les semaines ! Il n'y avait aucune chance que ça marche, ça c'était sûr et certain. Mais il semblait que le mariage avait déjà été arrangé. Surpris, j'étais incapable de dire quoi que ce soit, ni que faire quoi que ce soit. La bouche ouverte, les mains moites, je me contentais de fixer devant moi, sans pourtant rien regarder en particulier.

C'est alors que ma mère entoura mes épaules de son bras, sa coupe toujours à la main. Je lui jetai un regard désespéré, mais elle l'ignora totalement. Elle prit une grande gorgée de vin avant de poser son verre dans mes mains, et de se tourner vers moi, un sourire triomphant sur le visage.

- Qu'y-a-t-il mon fils? demanda-t-elle, fière de son coup. Ne voulez-vous pas célébrer votre promesse d'épouser Romane de Diamant ?

Malheureux des agissements de ma mère, je ne répondis absolument rien. Je vis seulement les dignitaires et serviteurs me lancer un regard triste. Car tous et chacun d'eux étaient mes amis. Sans que je ne sache trop comment, je me retrouvai à ma place, en face de la diamantaise, qui elle était assise à la place de mon père. À cette pensée, je baissai un regard baigné de larmes sur mon ragoût. Jamais rien de tout ça ne serait arrivé s'il était encore de ce monde. Jamais rien de tout ça ne serait arrivé si j'avais su le sauver.

- Jamais tu ne m'as fait aussi honte, murmura ma mère à mon oreille. Ton père n'aurait pas été fier de toi Filipp. Fais-lui honneur, je te prie.

Je me relevai vivement, faisant tomber ma chaise sur le sol du même coup. Je fixai ma mère d'un regard meurtrier. Si elle pensait qu'elle allait me mener de la sorte.

- Mon père, ne m'aurait jamais forcé à me marier AVEC UNE BOURGEOISE, hurlais-je bien malgré moi. Encore moins à une stupide végétarienne, lui crachais-je au visage. NON, je n'ai pas envie de fêter ma promesse de mariage avec cette affreuse Romane, PUISQUE JE N'AI JAMAIS RIEN PROMIS.

Je vis que tout le monde me regardait avec étonnement, visiblement surpris. Il était vrai que je n'étais pas très réputé pour crier après les gens, encore moins pour être en colère. Mais cette fois, des larmes de rage coulaient le long de mes joues.

- Je vous retire tout droit de gouverner, mère, dis-je sur un ton plus calme. C'est moi qui prend le trône de Rubis à l'instant.

Tout le monde savait que j'avais ce droit. Cependant, même moi je n'avais jamais pensé devoir l'exercer un jour. En fait, je ne réalisais même pas encore moi-même ce que je venais de dire. Je sentis alors une petite main se glisser dans la mienne. Je me tournai vers cette personne, bien que ma vision commençait à s'embrouiller. Je fus surpris de voir Katya, ma petite soeur, qui m'incitait à me calmer. Je me dégageai de son étreinte, avant de baisser honteusement la tête. Un silence de mort régnait dans la salle à manger. La seule chose que l'on pouvait entendre était ma respiration haletante de rage.

- J'suis désolé de pas avoir sauvé père, Kat, lui soufflais-je alors.

Tout le monde avait entendu tellement que cette pièce était silencieuse comme une crypte. La tête toujours basse, je me dirigeai vers la sortie, sans que personne ne m'en empêche. Car après tout, je venais de réclamer mes droits de gouverner. Ce qui faisait de moi le roi de ce pays. Mais mon regard était tellement brouillé, que je ne pouvais pas voir mes pieds qui se posaient l'un devant l'autre. Aussitôt, mes jambes me lâchèrent.

- Altesse ? murmura une voix féminine.

Mais ce fut la dernière chose que j'entendis, puisque ce fut le néant total.

HJ: DÉSOLÉ HAHA PÉTAGE DE COCHE 101. Le Altesse ? est à qui de droit qui souhaite le prendre Smile

Magicien d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 11/02/2015

La reine prit un air enragé, lorsqu'elle reconnut le jeune homme. Elle leva sa coupe, son regard brillait d'une lueur de malice. Je sondai son être et comprit qu'elle allait changer la donne. Je mordis ma lèvre inférieure. La Reine Esméra se leva, toute la tablée, incluant moi, leva sa coupe.

Mes amis, lança-t-elle fièrement. J'aimerais porter un toast à la jeune et magnifique Romane de Diamant, avec qui j'aimerais marier mon fils, Filipp de Rubis. À Romane et Filipp, à l'union de nos royaumes !

Mes yeux s'écarquillèrent, lorsque la reine se dirigea vers le jeune homme, prit une grande gorgée et déposa sa coupe dans ses mains. Je compris que le jeune paysan était le Prince de Rubis. Je vis qu'il n’appréciait pas du tout le ton fier de sa mère.

Qu'y-a-t-il mon fils? demanda-t-elle, fière de son coup. Ne voulez-vous pas célébrer votre promesse d'épouser Romane de Diamant ?

La reine força son fils à prendre place en face de la jeune diamantaise. Je n'entendis pas ce qu'elle lui chuchota, mais je vis le regard du prince changer.Je crus voir quelques larmes de rage couler sur le beau visage de Fillipp. Il se leva d'un coup, faisant tomber lourdement sa chaise sur le sol.

Mon père, ne m'aurait jamais forcé à me marier AVEC UNE BOURGEOISE, hurla-t-il. Encore moins à une stupide végétarienne, lui crachais-je au visage. NON, je n'ai pas envie de fêter ma promesse de mariage avec cette affreuse Romane, PUISQUE JE N'AI JAMAIS RIEN PROMIS. Je vous retire tout droit de gouverner, mère, son ton était calme. C'est moi qui prend le trône de Rubis à l'instant.

Le spectacle qui s'offrait à moi était une vraie comédie. Je me sentis assez insultée et gênée de tout cela. Je baissai le regard, tentant de disparaître, mais en vain. Le jeune nouveau Roi se tourna vers sa petite soeur.

J'suis désolé de pas avoir sauvé père, Kat,dit-il.

Il prit ses jambes à son cou et sortit de la salle. Je me levai d'un coup et courus à sa suite. Je le trouvai dans le corridor qui menait au Hall, je marchai vers lui. Les jambes de Fillipp cédèrent. Je courus vers lui.

Altesse! dis-je.

Je tombai à genoux près de lui et passai une main lumineuse sur lui. Je pris une grande inspiration, me retournai vers le corridor, vit la princesse Katya sortir par une porte, après avoir jeté un regard triste sur son frère. Je me retournai vers le jeune priince, la lumière des Dieux brillait autour de lui. Il était né pour être la deuxième partie de mon âme. Je posai mes mains sur son torse et illuminai mes mains et transférai une partie de mon énergie vers lui. Voyant que cela ne marchait pas assez vite, je me penchai sur lui, mes cheveux tombèrent en un rideau sur le côté et mes lèvres se posèrent sur les siennes, lui transmettant mon énergie. Je vis ses yeux cligner et je retirai mes lèvres et posai mes mains sur ces dernières.

Navrée votre Altesse, dis-je en baissant les yeux.

Messages : 6 Date d'inscription : 10/03/2015

Jamais au grand jamais, n'avais-je vu mon fils aussi honteux de lui-même. Brusquement, Fillipp poussa sa chaise au sol, en se relevant et me jetta un regard meurtrier. Ce regard me transperça jusqu'au plus profond de mon âme. Le même regard que mon défunt Edward faisait lorsqu'il était fâché contre moi.

Mon père, ne m'aurait jamais forcé à me marier AVEC UNE BOURGEOISE, cria-t-il. Encore moins à une stupide végétarienne. NON, je n'ai pas envie de fêter ma promesse de mariage avec cette affreuse Romane, PUISQUE JE N'AI JAMAIS RIEN PROMIS.

Sa crise me prit au dépourvut, je voulus lui répondre, mais l'image d'Edward flottait devant mes yeux. Sur les joues de mon aîné, coulaient des larmes de rages. Les mêmes que celles qu'Edward avaient pleurées lors de notre mariage et que je lui avais soufflé, que je ne l'aimerais jamais....

Je vous retire tout droit de gouverner, mère, dit Fillipp sur un ton calme. C'est moi qui prend le trône de Rubis à l'instant.

Cette réplique me tira de ma rêverie, je levai mon regard sur lui. Il me détrônait, il avait le droit. Droit comme un pic, il se retourna vers ma seule fille et lui lança un regard triste.

J'suis désolé de pas avoir sauvé père, Kat. dit Fillip à ma fille Katya.

Il se retourna et couru dans le corridor. Je posai les mains sur mon ventre gonflé de femme enceinte et levai un regard triste sur mes jumeaux Julian et Katya. Cette dernière se leva couru à la suite de son frère, suivie par la Magicienne d'Émeraude. Je lançai un regard à la tablée de diamantais, qui me dévisageaient.

Pardonnez-moi, fus-je seulement capable de dire.

Je courus hors de la salle, mais au lieu de suivre mon fils, je courus dans le sens opposé, afin de me rendre aux cryptes. J'arrivai à une grande porte de bois noire, je tirai sur l'anneau, qui servait de poignée et entrai dans le sombre corridor. Je descendis l'escalier, illuminé par quelques flambeaux. J'arrivai dans un long corridor, bordé de statues des anciens souverains de Rubis. Je marchai jusqu'à la statue de mon époux. Sa stature et son visage firent revenir en moi, un flot de souvenirs. Je tombai à genoux devant lui et posai ma tête sur les pieds de mon époux.

Oh Edward, sanglotais-je. J'ai faillis à mes devoirs! J'ai arrêter de penser à notre famille et ai seulement pensé à notre réputation. Je ne mérite pas d'être en vie, alors que toi tu n'es plus. Je t'aimais tant mon époux. Qu'ais-je fais?
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HJ: suis dans la crypte lo vilain fils

Messages : 16 Date d'inscription : 10/03/2015

Je tendais la main devant moi, tentant d'attraper ce qui se trouvait sous mon nez: mon père. Il était là, toujours aussi bedonnant et souriant et moi, je tentais le tout pour le tout. Mais j'en étais totalement incapable. En fait, c'était comme si à chaque pas que je faisais en sa direction, lui se contentait de reculer, tout simplement. Pour que jamais je ne puisse l'attraper. Mais j'étais tenace. La main toujours vers l'avant, je commençai à courir en sa direction. Mais il commença à s'éloigner de plus en plus rapidement, et moi je perdais mes forces. Bien malgré moi, les larmes me montèrent aux yeux. Pourquoi me regardait-il ainsi, tout souriant, alors qu'il était totalement inaccessible. Que cherchait-il à me montrer ?

Soudain, sa main se tendit vers la mienne, pour l'effleurer tendrement. Je relevai la tête, croisant son regard brillant de vie. Je pus lire les mots: je t'aime mon fils, sur ses lèvres. Je secouai négativement la tête, alors que les larmes s'activaient sur mes joues, en un flot intense. Mais sa main se posa doucement sur mon visage. Je le sentais... Je pouvais sentir son contact, sa chaleur. Son être en entier était là, devant moi. Il ouvrit soudainement les bras, et je m'y jetai sans hésitation. J'aurais du toucher ton torse, et sentir ses bras rassurants autour de moi. Mais au lieu de ça, ce fut le vide.

- Vie, mon fils, résonna sa voix.

Je commençai alors brusquement à battre des paupières, tandis que je sentais de douces et chaudes lèvres contre les miennes. Mais où étais-je ? La bouche se décolla soudainement de moi, tandis que mes yeux terminaient leur ouverture sur le doux visage de la magicienne d'Émeraude.

- Navrée Votre Altesse, murmura-t-elle de sa voix chantante.

Je me redressai doucement sur mes coudes, surpris de voir que la jeune femme évitait mon regard. Pourtant, elle vivait dans un château. Elle n'était donc pas sans le savoir qu'il était primordial de regarder un personnage royal directement dans les yeux. Cependant, n'étant pas quelqu'un de sévère, je ne dis absolument rien. En fait, je me contentai de me redresser en position assise, tandis que l'une de mes mains allait se poser contre sa joue rosée. Je remontai ainsi doucement son visage, plongeant finalement mon regard dans le sien.

- Navrée pour quoi? demandais-je d'une voix à peine audible.

- Votre Majesté ? demanda la voix d'une autre femme.

- Il fornique avant le mariage, s'écria un homme qui semblait bien fourni, à en juger par sa voix. Mais quelle honte à Rubis.

La colère monta brusquement en moi. Je me relevai donc vivement, suivi aussitôt par la magicienne, qui posa une main rassurante sur mon bras. Malheureusement, aujourd'hui c'était totalement impossible pour me calmer. J'étais totalement hors de moi. Je bombai donc fièrement le torse, prenant de ce fait une grande inspiration. Un léger sourire se dressa sur mon visage lorsque je constatai que j'avais face à moi la famille bourgeoise de Diamant.

- Je ne savais pas qu'être assis sur un plancher de pierre avec une magicienne qui vient tout juste de vous remettre sur pied est forniquer en soi, répliquais-je sur un ton que je voulais calme.

Je me raclai bruyamment la gorge, avant de faire un pas vers l'avant. J'allais pour la première fois exercer mon pouvoir de roi. Plusieurs dignitaires commençaient à s'entasser dans le corridor. Pourtant, l'endroit était muet comme une tombe.

- Dame Romane, commençais-je solennellement. Votre famille et vous êtes sommés de quitter les terres de Rubis avant le coucher du soleil. De plus, plus jamais vous n'y mettrez les pieds.

- Majesté, vous n'y pensez pas, lança l'un de mes conseillers. Il s'agit d'une famille puissante à Diamant.

- Exactement, à Diamant, répliquais-je sèchement. Ici ils ne sont que ridicules avec leur végétarisme.

Je me tournai vers ces derniers, tous armés de leurs visages cramoisis. Ça devait être la honte pour eux en ce moment. Je fis signe à mes dignitaires de quitter l'endroit, ce qu'ils firent sans tarder, me laissant seul avec la magicienne et les Diamantais. Je posai un regard sévère sur le père de la jeune fille, l'intimant aussitôt au silence.

- Et je fornique avec qui je veux, Sire, ajoutais-je dignement. Je suis le roi, et le monde sera COMME JE LE VEUX.

- Votre peuple se révoltera, Filipp, me lança-t-il sur un ton calme.

Sur ses paroles, il se tourna fièrement, se tournant vers la sortie, sa famille sur les talons. J'écarquillai les yeux, tandis que mon visage se colorait d'un rouge vif.

- APPORTEZ-MOI SA TÊTE ! hurlais-je de toutes mes forces.

Voyant que personne ne réagissait à ma demande, je me saisis d'une épée accrochée au mur, et je me lançai vers la famille bourgeoise, avec la ferme intention de fermer la bouche à cet idiot pour toujours. Mais je fus rapidement retenu par deux soldats de ma propre garde. Chacun m'avait saisi par un bras, m'empêcher de continuer ma route. Je me débattais comme un fauve, tandis que l'homme ne m'accorda pas la moindre attention. Je poussai un juron, tandis que des larmes de rage coulaient le long de mes joues. Aussitôt qu'ils eurent quitté, les portes se refermèrent, et deux gardes se postèrent directement devant, question que je ne puisse pas sortir à leur suite. Mes soldats me relâchèrent alors, et je m'écroulai à genoux, totalement en larmes. J'enfouis mon visage dans mes mains. J'avais totalement perdu la face aujourd'hui.

HJ: Je te donne dla job de réconfort, petite magicienne hihi

Magicien d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 11/02/2015

Pourquoi, pourquoi avais-je embrassé un prince?! Belle idiote, que j'étais. Je vis le jeune dignitaire me regarder avec un regard sans rien dire. Il se releva en position assise et tendis son bras vers moi. Sa main alla caresser ma joue avec la plus grande des gentillesses. Il positionna mon visage, pour que je lui fasse face.

Navrée pourquoi, murmura-t-il.

Votre Majesté, dit une voix de femme derrière moi.

Il fornique avant le mariage, dit une voix d'homme, qui me glaça le sang. Mais quelle honte à Rubis.

Le prince Filipp se leva rapidement, je suivis son mouvement et posai une main sur son bras, pour le calmer. Cela n'eut aucun effet, le prince se bomba le torse et souris moqueusement. Je me tournai vers nos interlocuteurs et constatai qu'ils étaient les dignitaires de Diamant.

Je ne savais pas qu'être assis sur un plancher de pierre avec une magicienne qui vient tout juste de vous remettre sur pied est forniquer en soi, dit le prince d'un ton qu'il voulait calme.

Je me mordis la lèvre du bas. Je n'aimais pas du tout les conflits et voilà que je venais d'en créer un. En se raclant bruyamment la gorge, Filipp avança d'un pas vers les invités de sa mère. Les serviteurs et les curieux s'entassaient sur les bords de murs.

Dame Romane. Votre famille et vous êtes sommés de quitter les terres de Rubis avant le coucher du soleil. De plus, plus jamais vous n'y mettrez les pieds. dit-il avec grâce et autorité.

L'un des conseillers royaux s'approcha du prince et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Ce à quoi Filipp répondit sèchement. Je baissai les yeux, tentant de disparaître, j'y étais incapable. Je devrais donc continuer de subir les regards des gens sur moi. Je m'enfermai dans mon intérieur, là où c'était calme et doux. Je ne pouvais plus entendre ce qui se passait autour de moi.

APPORTEZ-MOI SA TÊTE, hurla la voix du prince.

Je relevai rapidement la tête et vis Filipp décrocher une épée sur le mur et se diriger en courant vers les diamantais. Quelques soldats l'interceptèrent pour le retenir, il leur donnait du fil à retordre en se débattant comme un chat de Rubis. Les représentants du Royaume voisin au mien ne lui prêtèrent pas attention et sortirent du palais. Filipp continuait de se débattre avec la force d'un fauve, lorsque les dignitaires sortirent, les soldats le relâchèrent et d'autres se postèrent près de la porte. Le prince tomba à genoux et éclata en sanglot. Je m'agenouillai près de lui et posai doucement mes paumes sur ses tempes, lui transmettant une vague d’apaisement. Je tentai de me connecter à ses pensées, mais fonçai dans un mur invisible. Je retentai de me connecter à ses pensées, mais le même mur m'empêchait de lire son esprit. Je lui envoyai une autre vague d’apaisement et le regardai dans les yeux.

Vous êtes d'un rare courage, Majesté, dis-je tout bas. Vous ferez un grand Roi.

Messages : 16 Date d'inscription : 10/03/2015

Je pleurais, totalement incapable de poursuivre. C'en était trop. Je pensais être plus fort que ce que je n'étais en réalité. J'aimais mon père plus que tout, mais j'avais toujours pensé pouvoir survivre à sa mort. Finalement, c'était loin d'être le cas. J'étais totalement ridicule, et maintenant c'était tout le royaume qui était au courant. Jamais je n'aurais du retirer les pouvoirs de ma mère. J'aurais du accepter mon destin et simplement continuer à forniquer qui bon me semble. Mon désir d'aimer était plus grand que celui de régner, c'en était presque pas croyable. Quel roi laisserait son pouvoir pour une femme ? Moi, sans équivoque. Je n'avais pas encore trouvé ma douce, mais je savais déjà que pour elle, je serais prêt à mourir et à me sacrifier afin de la voir en vie et heureuse du haut des Grandes Plaines de Lumière.

Soudain, deux mains délicates se posèrent contre mes tempes, et je ressentis une puissante chaleur me traverser le corps. Je gémis, me sentant me calmer. C'était décidé, je détestais les magiciens. Elle n'avait pas le droit de prendre le contrôle de mon corps de cette façon. Au moins, ma respiration était redevenue régulière, et mon coeur avait ralenti la cadence. Mes yeux croisèrent alors ceux de Flora, qui semblaient imprégnés d'une douceur que je ne connaissais pas.

- Vous êtes d'un rare courage, Majesté, me louangea-t-elle alors. Vous ferez un grand roi.

Je hochai négativement la tête avant d'enfouir mon visage entre mes mains et de continuer à pleurer. Heureusement que ma garde personnelle me connaissait depuis ma tendre enfance, sinon j'aurais l'air totalement ridicule. Mais la majorité ayant grandi avec moi et les traitant comme mes amis, ils n'avaient aucune raison de me juger.

- C'est la honte, madame, murmurais-je en un souffle. Cet épisode fera rapidement le tour du continent et je ne pourrai rien faire pour l'empêcher.

Je levai un regard humide sur la femme, détaillant son visage si parfait. On aurait dit qu'elle était habitée par la jeunesse éternelle. Sans que je ne sache pourquoi, je posai mes lèvres contre les siennes en un baiser rapide. Puis, je m'en emparai langoureusement, avec une douceur que je ne possédais pas habituellement. Enfin, si. Mais seulement avec Emerick. Sans même savoir si elle aimait ça et si elle était en accord, je la plaquai contre le sol de pierres et embarquai par-dessus elle, sans même lâcher ses lèvres. La meilleure façon de me consoler, c'était de baiser. Et c'était ce que j'allais faire.

Magicien d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 11/02/2015

Le jeune prince secoua la tête avant de cacher son visage entre ses mains et de sangloter de nouveau. La lumière l'entourant ne semblait pas s’atténuer. J'avais tant souvent vus de mes élèves pleurer: soit parce qu'ils s'ennuyaient de leur pays ou familles ou bien parce qu'ils n'arrivaient pas à canaliser leur pouvoirs.

C'est la honte, madame, chuchota Filipp. Cet épisode fera rapidement le tour du continent et je ne pourrai rien faire pour l'empêcher.

Sur ce points, il avait raison, sa crise de colère envers les Diamantais ferait le tour de tous les Royaumes. Si une guerre ne serait pas déclenchée, ce serait un exploit. Le jeune homme releva un regard perlé de larmes vers moi, son regard détaillant chaque parcelles de mon être. Soudainement, ses lèvres se pressèrent contre les miennes dans un baiser rapide, mais doux. J'ouvris la bouche pour parler, mais Filipp se réempara de ma bouche langoureusement. Je me laissai doucement aller dans son étreinte, mais lorsque je sentis la pierre froide contre mon dos, mon coeur se mit à battre extrêmement vite. En l'espace d'un moment, le prince était sur moi, ses lèvres contre les miennes. Je tentai de repousser Filipp, mais en vain. Lorsqu'il lâcha mes lèvres, pour respirer, je le repoussai de toutes mes forces. Je reculai sur mes mains jusqu'au mur opposé.

Vous avez peut-être l'habitude des femmes qui se jettent dans vos bras, Altesse, mais je ne suis pas ces femmes, dis-je.

En m'appuyant contre la pierre, je me relevai et replaçai ma longue tunique blanche vaporeuse et réajustai mon voile. Je posai un regard sur le jeune homme à mes pieds, tentant de lire ces pensées et me heurtai à un mur invisible. Je réessayai, mais en vain, le mur ne bougeait pas.

Comment faîte-vous pour garder ce mur autour de vos pensée? demandais-je.

M'entendez-vous, lui dis-je dans son esprit.

Messages : 16 Date d'inscription : 10/03/2015

Cette dame était plutôt jolie, mais également de rang respectable. Mais ce n'était pas pour ces raisons que je voulais coucher avec elle. C'était beaucoup plus simple que ça. Et ce truc, c'était le prince d'Argent qui me l'avait appris. Emerick. Baiser effaçait tous nos tourments, aussi puissants puissent-ils être. Je me surpris à penser que même si elle ne voulait pas, ce qu'elle démontrait, j'allais la violer. J'étais un roi, j'avais tous les pouvoirs. En effet, elle me repoussait avec ferveur, mais j'étais beaucoup plus musclé et fort qu'elle. Ho woah Filipp ! Violer une femme ? Réalisant finalement le fond noir et lugubre de mes pensées, je mis fin au baiser. C'est à ce moment que la magicienne en profita pour me repousser, et je me laissai faire. Piteux, je la regardai s'éloigner jusqu'à ce que son dos heurte un mur de pierres. Même si je m'étais rendu jusqu'à la violer, mes soldats ne seraient jamais intervenus. Par contre, dans la situation contraire, ce serait arrivé. Mes soldats avaient été plus que bien entraînés, et j'en remerciais fortement mon père. Il avait été un bien plus grand roi que je ne le serai jamais.

- Vous avez peut-être l'habitude des femmes qui se jettent dans vos bras, Altesse, mais je ne suis pas ces femmes, me lança-t-elle d'une voix étrangement noble.

J'avalai de travers, me sentant affreusement honteux. Décidément, j'avais vraiment dérapé aujourd'hui. Je me demandais ce qu'en penserait mon père... Il aurait probablement plus honte que moi. C'était sûr et certain. Après tout, je n'étais qu'un crétin. Je volais le pouvoir à ma mère, je perdais la face et provoquait un autre pays en guerre, j'abusais presque d'une magicienne prestigieuse... Il ne fallait pas qu'il se retourne dans sa tombe... J'avais encore besoin de lui pour me surveiller.

- Comment faites-vous pour garder ce mur autour de vos pensées? demanda subitement Flora, me sortant de mes pensées.

Je fronçai un sourcil bien malgré moi. Mais de quoi parlait-elle ? Je n'avais érigé aucun mur autour de mes pensées. Qui pouvait faire ça, au fait ? Ha... Probablement les magiciens. Mais je n'en étais pas un. J'aurais bien aimé, mais je n'avais pas hérité de cette magie.

- Je eum... De quoi parlez-vous? demandais-je en me râclant la gorge.

Je me relevai lentement, passant une main rapide sur mes vêtements afin de les défroisser. Je poussai un profond soupir, passant ma main dans mes cheveux, signe de nervosité chez moi. Derrière Flora, je pouvais voir l'un de mes soldats m'indiquer la magicienne du regard. Ouais ouais ouais. Je savais que je devais m'excuser, mais j'en avais tout de même de la misère. Après tout, j'aurais bien aimé la baiser, et elle ne voulait pas. Je poussai un nouveau soupir, avant de m'approcher de la jeune femme. Me souvenant soudainement du protocole, je saisis tendrement sa main avant de me pencher et de la porter à mes lèvres. Je l'embrassai avec douceur, puis je me relevai afin de la regarder dans les yeux.

- Veuillez m'excuser cette liberté que je n'aurais dû prendre sur vous, gente dame, déclarais-je solennellement. Puis-je vous conduire à votre chambre ?

Je me tournai légèrement, afin de lui offrir mon bras comme un vrai gentleman. Finn, un autre de mes soldats, me fit un clin d'oeil. Il fallait dire que j'avais grandi avec eux. J'avais appris l'épée, la lance, la dague et l'arc à leurs côtés. Et la majorité du temps, ils participaient à mes parties de chasse, bières en main. Ils étaient plus mes amis que mes soldats, et ils se permettaient de se moquer de moi ou de me remettre à l'ordre. Ce qui était bien, après tout.

- Je n'aurai plus jamais de comportement aussi déplacé à votre égard, je vous le jure, tentais-je de la rassurer.

Magicien d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 11/02/2015

Le beau prince fronça un sourcil, se demandant probablement ce dont de quoi je parlais. Pourtant, il devait savoir, puis-qu’à chaque fois que j'essayais de sonder ses pensées, je heurtais un mur invisible. Son air septique me rendait assez surprise. Je me réessayai de sonder son esprit, encore une fois, le mur me repoussa violemment.

-Je eum... De quoi parlez-vous? demanda-t-il.

Le prince Filipp se releva habilement, passant une main rapide sur ses vêtements froissés. Il poussa un soupir nerveux, passant une main dans ses cheveux et repoussa un autre soupir. Le personnage royal s'approcha de moi, se saisit de l'une de mes mains, se pencha et déposa un doux baiser dessus. En se relevant, son regard croisa le mien, transperçant mon âme.

-Veuillez m'excuser cette liberté que je n'aurais dû prendre sur vous, gente dame, dit-il sérieusement. Puis-je vous conduire à votre chambre?

Se tournant légèrement sur lui-même, il m'offrit poliment son bras, tel un vrai gentilhomme. Alors que j'allais prendre le bras offert, je pus voir, du coin de mon oeil, l'un des soldat rubéen faire un clin d'oeil à son prince.

-Je n'aurai plus jamais de comportement aussi déplacé à votre égard, je vous le jure, dit Filipp, se voulant rassurant.

Doucement, je posai une petite main sur son bras musclé, me laissant entraîner dans un dédale de couloirs et d'escaliers, tous tapissés de tons de rouges et de doré. Nous arrivâmes enfin, à une petite porte de bois bien simple. Je laissai le bras du prince, me retournant pour lui faire face. Mon regard croisa le sien, la lumière des Dieux l'entourant toujours, je baissai la tête pour ne plus la voir et m'inclinai devant lui. Je ne pouvais pas être l'âme soeur d'un prince, encore moins du prince le plus important d'Enkidiev après le mien. J'étais née sans sang royal, je ne méritais pas l'amour d'un homme né dans la soie.

-Vous êtes totalement pardonné, Altesse, dis-je, les yeux au sol.

Lorsque je relevai le regard, Filipp était toujours devant moi, entouré de l'auréole divine. N'étant plus aux commandes de mon corps, je posai un doux baiser contre ses lèvres. Je sursautai devant mon impolitesse et cachai mon visage dans mes mains.

-Je suis navrée, Altesse, dis-je si vite.

Messages : 16 Date d'inscription : 10/03/2015

Je fus soulagé lorsqu'elle posa sa petite main frêle contre mon bras musclé. Je vis les lèvres de Finn se positionner comme pour siffler, et je le foudroyai du regard, le stoppant immédiatement. Depuis qu'Emerick avait coupé les ponts avec moi, et ce sans aucune raison, je ne savais plus ce que je devais penser. J'avais toujours cru qu'il était amoureux de moi, et je l'avais toujours vu dans ma soupe, mais là j'étais totalement perdu. Tellement perdu que j'avais essayé de baiser une magicienne devant mes soldats. Tellement perdu que j'avais sauté un plomb devant mon ex future épouse. Tellement perdu que j'avais enlevé le titre de Reine régente à ma mère. Titre que j'allais bien sûr lui redonner, après une bonne nuit de sommeil. J'avais besoin d'Em dans ma vie, même si ce n'était pas pour baiser. Jamais je n'aurais cru cependant que ça aurait une telle influence dans ma vie. Il fallait que je me reprenne, sinon je serais bien assez rapidement détesté de mon peuple. Et j'avais la nette impression que Flora pouvait m'aider sur ce point.

Je me secouai doucement la tête, me rendant compte que nous étions presque arrivés dans les appartements des invités. Puisque la jeune magicienne était la seule à séjourner au château ce soir, je savais laquelle était sa chambre. J'arrêtai donc devant la porte, me demandant si elle pardonnait mon effronterie. Bien sûr, l'envie ne me manquait pas, mais je lui avais tout de même manqué de respect. Et je m'en voulais. Ce n'était pas du tout mon genre d'agir de la sorte. Je plongeai donc mon regard dans le sien, attendant qu'elle veule bien prononcer quelque chose. Elle baissa alors la tête afin d'exécuter une légère révérence. Je dus me retenir de ne pas soupirer. Je détestais le protocole.

- Vous êtes totalement pardonné, Altesse, me souffla doucement Flora.

Je poussai un discret soupir de soulagement, sachant très bien qu'elle disait la vérité. Ce n'était pas le genre de personne à mentir, et on le voyait directement dans ses yeux... qu'elle laissait malheureusement au sol, pour le moment. Comme si elle avait entendu mes pensées, elle releva son magnifique regard dans le mien. Je lui souris, mais je sursauter vivement tandis qu'elle posait tendrement ses lèvres contre les miennes. J'aurais habituellement et naturelle continué le baiser, mais c'était comme si j'étais figé par les récents événements. La magicienne enfouit alors son visage entre ses mains si fines, ce qui me fit sourire légèrement.

- Je suis navrée, Altesse, s'excusa-t-elle immédiatement.

Je ne pus empêcher un léger rire de s'échapper de moi, tandis que je me saisissais doucement de ses mains afin de dégager son visage. Je relevai son menton vers moi, lui souriant moqueusement. Je posai mes lèvres contre les siennes, avec toute la délicatesse que l'on connaissait de moi au lit. Puis, je mis fin à l'étreinte, avant d'ouvrir lentement la porte de sa chambre.

- Bonne nuit, Maître Flora, chuchotais-je en inclinant doucement la tête.

Je la poussai gentiment dans sa chambre, avant de refermer silencieusement la porte. J'aurais bien aimé y entrer avec elle, et lui faire passer la nuit de sa vie, mais je savais que j'en avais déjà trop fait pour le moment.

Je me dirigeai subitement vers les appartements royaux, prenant des chemins moins fréquentés afin de ne pas tomber face à face avec ma mère. Je savais que j'allais devoir l'affronter, mais je n'étais pas prêt. Pas ce soir. Je devais me reposer avant. Empruntant alors un passage secret qui se rendait directement à côté de la porte de ma chambre, j'ouvris légèrement l'ouverture afin de m'assurer que le corridor était vide. Une fois que ce fut fait, je me rendis jusqu'à ma chambre, soulagé. J'ouvris la porte et la refermai aussitôt, me dirigeant vers mon lit. Je défis ma ceinture d'armes, pour me rendre compte qu'une silhouette se tenait sur mon balcon.

- Em... murmurais-je en reconnaissant les formes de son corps.

Je me rendis d'un pas léger jusqu'à mon balcon, me tenant à une distance respectueuse de mon ami. Il me faisait dos, mais je ne comprenais pas ce qu'il faisait ici. Il n'avait pas répondu à mes lettres depuis plusieurs mois déjà...

Quatre jours après avoir rompu avec Kesley, je n'avais cessé de tourner en rond dans ma chambre, comme un animal blessé en cage. Ma mère, la Reine, avait tout essayé pour me faire sortir de mon antre, rien à faire. Je ne voulais qu'attendre que Kes parte. Une fois, que je fus au courant du départ de mon ex-amant, je ressortis; de leur cachette, les lettres d'un autre ex-amant: Filipp de Rubis.

Après avoir lu et relu les lettres, près d'une trentaine de fois, je sortis de ma chambre au pas de course. J'arrivai à bout de souffle aux écuries, scellai ma jument, grimpai en scelle et la talonnai. Je voyageai vers Rubis sans m'arrêter. Une fois devant le pont-levis du château de Rubis, je levai le regard vers les gardes.

- Je suis le Prince Emerick d'Argent, je viens voir mon bon ami Filipp, dis-je, d'une voix forte.

Le pont s'abaissa et on me laissa galoper jusqu'à la cour intérieure, où m'attendait un palefrenier. Je laissai ma jument au jeune homme et vis la plante grimpante qui montait vers le balcon de mon ami. Je grimpai avec un peu de difficulté et repris mon souffle, une fois sur le balcon. Je tournai mon regard vers Émeraude, pensant à mon âme soeur, Kesley. Je me retournai, pour voir Fil, derrière les portes vitrées de sa chambre. Je lui lançai un regard brisé à mon ancient amant. Un torent de larmes s'échappa de mes yeux, me rendant compte que je faisais une terrible connerie.

J'ouvris les portes à la volée et me lançai dans les bras de Fil, cachant mon visage dans son cou. Je commençai à sangloter, comme un pauvre idiot.

- F...Fil, murmurais-je. J'suis tellement idiot!

Je relevai mon visage vers le sien et plaquai mes lèvres contre les siennes, espérant qu'il me fasse oublier Kesley et ma demande stupide. Tout en l'embrassant, je défis les lacets de mon pantalons.

Magicien d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 11/02/2015

Non, mais quel manque de convenance et de politesse, je n'en revenais pas, je venais d'embrasser le Prince de Rubis. Je pus l'entendre lâcher un petit rire, alors qu'il prenait ses mains dans les siennes et les éloignait de son visage parfait. Me repoussait-il? Avec douceur, il remonta mon visage vers le sien, mon regard se noya dans le sien et je fondis en voyant un petit sourire moqueur. Ses lèvres s'emparèrent des miennes, avec une douceur incomparable, jusqu'à ce qu'elles me libèrent. Je laissai ses lèvres partir à grand regret, alors qu'il ouvrait la porte de ma chambre. Allait-il entrer avec moi? Je l'espérais.

- Bonne nuit, Maître Flora, dit-il, tout bas en inclinant la tête.

Non viens avec moi, voulais-je lui dire. Je me laissai pousser à l'intérieur, priant secrètement qu'il me suive, mais mon prince ferma la porte avec douceur. Triste, je restai un moment, à regarder la porte, en priant qu'elle se rouvre sur Filipp. Cela n'arriva pas, la porte resta fermée, je sortis de ma rêverie et décidai d'essayer d'oublier ma bévue. Je retira ma cape blanche et ma robe, pour faire apparaître ma robe de nuit blanche. Je revêtis mon vêtement et m'étendis dans le grand lit baldaquin. Ce dernier était si large, que je m'y perdais, je m'y sentais extrêmement seule. Je tentai de m'endormir, en vain, je ne faisais que de me tourner de tous les côtés possibles. Je me relevai et marchai à petits pas jusqu'à la sortie et m'aventurai dans le corridor. Je marchai vers l'étage royal, cherchant l'énergie attendrissante de mon prince. En tournant un coin, je me retrouvai face à face avec la Reine Esméra.

- Y'a-t-il un problème avec vos appartements, Maître Flora? demanda-t-elle, d'un ton triste.

- Non... Je... Je... Désolée, Altesse, ne réussis-je qu'à balbutier. Je cherchais votre fils, je... je voulais m'assurer qu'il aille bien...

La Reine eut un petit sourire moqueur et me montra du doigt, la dernière porte du corridor. Je m'inclinai avec respect et elle me releva avec douceur. Je continuai mon chemin vers la chambre du prince, le regard au sol. Une fois devant la porte, je reconnus l'énergie sauvage de mon âme soeur, je fus surprise de sentir une énergie différente avec lui. Je collai mon oreille contre le bois de la porte et entendis des sanglots... masculins. Je posai ma main sur la poignée et ouvris la porte. Je fus frappée d'horreur, en voyant mon âme soeur étreindre un homme d'une large stature.

- Filipp? Navrée... je ... je pensais, dis-je, honteuse.

Messages : 16 Date d'inscription : 10/03/2015

Impuissant. Voilà ce que j'étais. J'étais totalement impuissant devant la présence d'Emerick. N'importe qui serait offusqué de son ignorance à mon égard. Pas aucune de mes lettres n'avait reçu de réponse, et ce depuis plusieurs mois. Nombreux seraient ceux qui le renverraient chez lui dès les premiers instants, mais pas moi. Malgré tout le tort moral qu'il avait pu me faire, je le portais toujours dans mon coeur. Il y prenait d'ailleurs une très grosse place. Même s'il ne venait me voir que pour obtenir quelque chose, j'étais là. Pour lui, pour moi, pour nous. Si ce n'était que baiser qu'il voulait, alors j'allais exécuter le moindre de ses désirs. Em était d'une importance capitale dans ma vie, seul un idiot ne saurait pas ça. Était-ce de l'amour, de l'amitié, du désir ? Nul ne saurait le dire. Pas même moi.

Je n'eus pas le temps d'y songer davantage que mon ami se retourna vers moi. Ses yeux remplis de larmes me brisèrent instantanément le coeur. Quelque chose s'était passé. Je voulus aller vers lui, mais il me devança, ouvrant les portes de mon balcon afin de se jeter dans mes bras. Je le serrai aussitôt contre moi, en profitant du même coup pour humer son parfum. Son visage étant caché dans mon cou, il m'était impossible de l'admirer.

- F... Fil... sanglota Emerick. J'suis tellement idiot !

Je haussai un sourci. Em, idiot ? Je n'étais pas sûr de comprendre ce qu'il voulait signifier. S'il faisait référence à mes lettres, ce n'était pas idiot c'était simplement... Inquiétant. Il releva enfin son visage vers le mien, et je l'observai amoureusement quelques secondes, juste avant que ses lèvres ne s'emparent sauvagement des miennes. Je participai volontiers au baiser, mon coeur s'embrasant à la simple idée de renouer avec cet homme. Son torse contre le mien, la chaleur de son corps, la douceur de ses caresses fougueuses... Tout ça me manquait.

- Filipp ? me provint une voix féminine de ma porte. Navrée... Je... Je pensais...

Je me retournai vivement, mettant fin à mon étreinte avec Emerick. J'écarquillai les yeux en voyant la magicienne d'Émeraude. Je me demandais qui était le plus mal-à-l'aise entre elle et moi en ce moment. J'avalai de travers, n'ayant qu'une seule envie en ce moment: disparaître. J'avais tout de même tenté de coucher avec elle dans les corridors du château, et quelques minutes plus tard je me jetais dans les bras de l'homme avec qui j'avais découvert ma sexualité. J'espérais fortement que mon père ne puisse me voir d'où il était. Il était plus que clair que je lui faisais honte. Ne sachant que faire, je décidai de me fier au protocole. Je me raclai bruyamment la gorge, cherchant visiblement une façon de prendre la parole.

- Maître Flora, je vous présente le Prince Emerick du royaume d'Argent, commençais-je solennellement.

Je sentis les mains de Em se poser contre mes hanches. Faisait-il cela pour me rassurer, ou alors pour montrer à la magicienne que je lui appartenais ? Je ne saurais le dire... Malgré tout, mon père m'avait toujours enseigné à dire la vérité.

- Il est mon amant, sifflais-je entre mes dents.

Je détournai aussitôt le regard, visiblement le plus mal-à-l'aise de cette pièce. En ce moment, je souhaitais que Flora parte, c'était évident. Mais elle, ne semblait pas vouloir partir. Je poussai un juron, faisant demi-tour afin de me cacher contre le torse d'Emerick. Je voulais seulement qu'il prenne la parole à ma place, qu'il défende ce qu'elle avait vu. Il fallait qu'elle se taise, qu'elle ne dise jamais ce qu'elle avait vu dans cette pièce. C'était nos deux réputations qui étaient en jeu.

J'allais renouer avec l'ancien amant que j'aimais le plus, jusqu'à ce que je rencontre Kes. Les lacets de mon pantalon de cuir étaient défaits, une bonne bosse s'y était formée, mes lèvres caressaient les siennes. Je voulais le prendre avec une telle passion, une telle violence, juste pour oublier. Mais comme j'allais le déshabiller, la porte de sa chambre s'ouvrit sur une jolie dame, ses lngs cheveux bruns défaits cachaient ses seins, sous sa nuisette de soie blanche.

- Filipp? demanda-t-elle, de sa voix douce. Navrée... Je... Je pensais...

Fil se retourna rapidement, défaisant notre étreinte. Son regard s'agrandit en voyant la femme, à l'entrée de sa chambre, elle le mettait si mal à l'aise qu'il avala de travers. Lorsqu'il sortit de sa torpeur, Filipp se racla la gorge, en cherchant quoi dire.

- Maître Flora, je vous présente le prince Emerick du royaume d'Argent, dit-il d'un ton royal.

Je ne pensais pas qu'il allait me présenter, j'aurais préféré qu'il la houspille, afin qu'elle se sauve. Encore là, je ne m'attendais pas à ce que je sois de nouveau en présence d'un représentant d'Émeraude. Clairement, elle connaissait Kesley et aurait tôt fait de lui dire ce qu'elle venait de voir. Mes mains se posèrent d'elles-même sur les hanches de mon petit prince.

- Il est mon amant, dit-il.

Et pas juste le sien... Fil détourna le regard, clairement, il n'était pas comfortable avec cette situation. La jeune femme, non plus, elle restait figée dans la porte. Mon prince poussa un juron et se cacha contre mon torse, un peu comme Kesley faisait. Il fallait, maintenant, que je sauve nos réputations, puisque nous étions, tous les deux, des princes héritiers. Je repoussai Fil avec douceur, relaçai mes pantalons. Je posai un regard triste sur mon amant.

- Oui... J'ai été l'amant de son Altesse, dis-je, la gorge serrée. Je venais lui annoncer mon mariage futur...

Putain, quel mariage? Mentir, c'était tout ce que j'avais trouvé pour nous sauver... Clairement, je n'aurais jamais droit aux plaines de lumières lors de mon décès. Le visage de Kes me revint en tête, je ne pouvais simplement pas l'oublier.

- J'ai rencontré mon âme soeur, Fil, dis-je, brisé.

Je sortis sur le balcon et laissai Fil s'arranger avec la magicienne. Je savais qu'avec l'intensité avec laquelle, elle me regardait, qu'elle avait vu mon amant dans mes pensées. Je descendis du balcon, m'accrchant sur les vignes. Je traversai le pont-levis à pied et me mis à courir vers Émeraude.

HJ: SRRY KES EST L'HOMME QUE MN PINISS VEUT

Magicien d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 11/02/2015

L'image de mon âme soeur embrassant un autre homme ne voulait pas quitter mon esprit. Quitter, je devais partir de ce Royaume de malheur, mais l'image m'empêchait de me dématérialiser. De plus, le regard de l'homme, qui embrassait Filipp, croisa le mien. Filipp finit par se retourner vers moi, une lueur de malaise éclairait son regard honteux. Alors que je tentais de pénétrer son esprit, j'entendis mon prince se racler la gorge très fort.

- Maître Flora, je vous présente le prince Emerick du royaume d'Argent, dit le jeune prince de Rubis.

Je vis dans le regard du prince d'Argent, qu'il aurait voulu que Filipp me chasse. Je le vis poser ses larges mains sur les hanches de Filipp. Je vis dans l'esprit d'Emerick, le visage familier de... Kesley d'Émeraude?! Je ne voulus pas aller chercher plus loin, il connaissait le frère du Chef de l'armée d'Émeraude.

- Il est mon amant, dit Fil, me brisant le coeur.

Le regard de mon doux prince se détourna du mien, avant de pousser un juron sonore et de cacher son visage cntre le torse d'Emerick d'Argent. Pourquoi restais-je plantée là, sans mot? Je me devais de quitter. Je ne pouvais pas parler de ce que je venais de voir, sans détruire leurs réputations. Le prince d'Argent repoussa Filipp doucement, avant de plonger un regard brisé dans celui de son amant.

- Oui... J'ai été l'amant de son Altesse, dit-il de sa voix rauque. Je venais lui annoncer mon mariage futur...

Je compris que l'Argentais mentait, lorsque le visage de Kesley réapparut dans l'esprit de sa Majestée. Je savais pas si je devais le démentir et tout dire à Filipp. Avant que je ne puisse dire quelque chose, le prince Emerick annonça qu'il avait trouvé son âme soeur. Je cmpris que Kesley était l'âme soeur du prince héritier d'Argent. Ce dernier marcha vers le balcon et descendit le mur du château, me laissant seule avec Filipp.

- Je... Je dois.. Je dis partir, dis-je, complétement brisée. Je... Je suis navrée...

Je fermai les yeux, essayant de me dématérialiser et retourner vers Émeraude. Je rouvris les yeux, espérant être dans ma tour, mais je vis le prince rubéen toujours devant moi. Un torrent de larmes s'échappa de mes yeux alors que je laissais échapper un sanglot de frustration. Mes genoux flanchèrent et je me retrouvai sur le plancher de la chambre.

- J'étais revenue pour..., je ne pus dire la suite, ma voix se brisa dans ma gorge.

Messages : 16 Date d'inscription : 10/03/2015

Allez, merde, Em, il fallait qu'il parle ! S'il ne disait rien, nous pourrions probablement tous les deux dire adieu à notre trône. Mais ce n'était pas tout. Il faudrait également dire adieu à nos fréquentations. Si Flora parlait, plus jamais je ne pourrais voir Emerick. Ma mère l'empêcherait, et je serais la risée de Rubis. Déjà que je n'avais pas aidé avec mes agissements au souper, également qu'envers la magicienne émérienne. Je serais incapable de vivre ainsi. J'irais probablement me jeter en bas de la falaise de Shola. Je commençais à trembler dans les bras de mon amant, sachant très bien ce qui allait arriver. Je n'avais pas le choix. Nous n'avions pas le choix. Nous allions devoir couper notre liaison, et cette fois, pour de bon. Mon coeur se déchira à cette simple idée. L'idée de ne plus avoir Em à mes côtés, pour toujours. Pas même en tant que simple ami. Je pris une grande inspiration, tentant de retrouver le courage qui m'habitait habituellement. Le courage que mon père souhaiterait que je possède.

Doucement, le prince Argentais me repoussa, ce qui me brisa encore plus le coeur. Habituellement, il m'aurait gardé dans ses bras, il m'aurait bercé, il m'aurait rassuré, jusqu'à ce que je puisse tenir sur mes pieds de moi-même. Mais cette fois, c'était différent. Lui aussi il le sentait, il le savait. Cette relation devait cesser. Je soupirai légèrement, fixant Emerick dans le creux de ses yeux argentés. J'étais prêt.

- Oui... J'ai été l'amant de son Altesse, commença-t-il avec douceur. Je venais lui annoncer mon mariage futur.

Je haussai un sourcil, visiblement surpris. Si un mariage royal était prévu à Argent, cela aurait fait le tour du royaume. À quelle princesse avait bien pu être promis le beau et désirable Emerick ? Je ne sourcillai pas, ne voulant montrer aucune faiblesse. Ni devant mon ami, ni devant la magicienne. Neutre, voilà comment je devais être. Comme un vrai roi.

- J'ai rencontré mon âme soeur, Fil, m'annonça-t-il sans aucune délicatesse.

J'écarquillai les yeux. Comment pouvait-il savoir ça, lui qui n'était pas magicien ? Son âme soeur était magique... Je baissai la tête honteusement, tandis que mon ancien amant me quittait, pour toujours. Je poussai un puissant soupir, ne sachant pas du tout que faire. Em ne m'avait pas aidé avec ses dires. Jamais la magicienne ne croirait à une fausse histoire maintenant. Je fermai les yeux, pensant au doux visage joyeux de mon père. Sa simple vue me redonna le courage de faire face à Flora. Je la regardai donc, mais pas sans avoir les yeux couverts par la honte.

- Je... Je dois... Je dois partir, réussit-elle à articuler. Je... Je suis navrée...

Navrée ? Navrée de quoi? Ce n'était pas elle qui avait fait revenir le prince d'Argent. Je me secouai la tête, ne comprenant pas vraiment ce qui s'était passé. Pourquoi Em m'avait embrassé avec autant de passion pour ensuite m'annoncer qu'il avait rencontré son âme soeur ? Cette histoire cachait quelque chose, c'était évident, et je me doutais fortement que ce n'était pas Flora qui était derrière tout ça. Alors pourquoi s'excusait-elle ? Je continuais de la fixer, tandis qu'elle commençait à pleurer. Je ne comprenais décidément rien. Je la regardais, ne sachant que faire, jusqu'à ce qu'elle s'écroule au sol, totalement démolie. Je me jetai donc à genoux à ses côtés, afin de la réconforter, bien que je ne sache comment.

- J'étais revenue pour... commença-t-elle, incapable de prononcer la suite.

Je lui souris tristement, avant de l'attirer contre mon torse afin de la rassurer. Parfois, les gestes valaient mieux que les mots. Je caressais son dos avec tendresse, attendant que ses sanglots se calment. Une fois que ce fut fait, je la détachai de moi quelque peu, contemplant son visage. Cette expression, je l'avais vue à maintes reprises sur le visage de plusieurs femmes. Elle était amoureuse de moi ! J'écarquillai les yeux, visiblement surpris. Pourtant, je venais tout juste d'essayer de la violer... En même temps... Son statut de magicienne faisait d'elle une noble. L'épouser me permettrait d'éviter un mariage indésirable. Car oui, je me sentais attiré envers elle. Son caractère, totalement opposé au mien, qui semblait être capable de me doser. Comme mon père le faisait.

- Épousez-moi, lançais-je sans réfléchir.

Magicien d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 11/02/2015

Je devais m'en aller au plus vite, me dématérialiser et ne plus jamais mettre les pieds au Royaume de Rubis. Je devais laisser ce prince manipulateur dans sa solitude et retourner à ma douce et calme existence. Et pourtant, j'en étais totalement incapable, ma magie avait cessée de m'obéir et j'étais toujours assise à l'entrée de la chambre du prince.

Filipp se retourna vers moi et se lança à genoux devant moi. Je ne voulais plus qu'il me touche, non, je voulais qu'il me touche. Je voulais qu'il déchire ma robe de nuit et me prenne à même le plancher de sa chambre, parce que je ... je l'aimais. Il m'attira contre son torse solide et caressa gentiment mon dos, jusqu'à ce que je me calme. Avec douceur, il m'écarta de lui et planta son regard marron dans le mien, je compris, lorsque ses yeux s'arrondirent, que je ne pouvais pas lui cacher mon amour.

- Épousez-moi, dit-il, sans penser.

Mon expression démolie prit celle de la peur. Oui, j'étais noble et de par mon titre, je pouvais marrier un noble, mais, je ne pouvais pas marrier Filipp. J'avais une mission plus importante, que mon bonheur, celle d'éduquer les élèves d'Émeraude, afin qu'ils deviennent des Écuyers.

Mon coeur se débattait dans ma poitrine, alors que je continuais de fixer son doux visage. Je ne pouvais plus cacher ce désir charnel, que j'avais pour lui. Je baissai le regard au sol, mes cheveux détachés cachèrent mon visage.

- Non... Parce que un prince épouse une princesse, pas une magicienne sans sang noble, dis-je, en pleurant de plus belle. Je vous aime, Altesse, mais je ne peux pas devenir votre épouse.

Mon regard brillant de larmes se replanta dans les siens, alors que mes lèvres allèrent caresser les siennes. Mes mains tremblantes allèrent défaire les lacets de sa tunique, que je lui retirai. J'avais besoins de sentir sa peau contre la mienne, avant de partir. Je défis les lacets de ma robe de nuit, qui s'étala autour de moi. Avec amour, j'attirai mon âme soeur vers moi et l'embrassai sans lendemain.

- Aimez-moi... juste cette nuit... bégayais-je.

Messages : 16 Date d'inscription : 10/03/2015

Son visage affichait facilement chaque expression qu'elle pouvait bien ressentir. Je voyais bien que ma demande lui fichait quelque peu la trousse, lui faisait peur. Pourtant, j'étais sérieux. C'était une vraie et réelle demande. N'étant promis à aucune princesse, j'avais le droit de marier la personne de noblesse que je voulais. Et cette personne, c'était Flora. S'en rendait-elle compte ? Pourtant, avec sa magie, elle était supposée pouvoir lire ces détails en moi. Je n'étais pas magique, mais certains membres de ma famille l'étaient, alors je savais comment ça fonctionnait. Je continuais de la fixer, attendant une réponse positive de sa part. Après tout, qui pouvait refuser une telle demande au prince du deuxième royaume le plus important d'Enkidiev ? Elle semblait incapable de prononcer quelque mot que ce soit, elle se contentait de me fixer, en silence. J'insistai alors du regard, ce qui eut pour effet de lui faire baisser le regard, cachant alors son magnifique visage de sa chevelure foncée. Sa réponse était maintenant évidente...

- Non... Parce qu'un prince épouse une princesse, pas une magicienne sans sang noble, récita Flora, la voix brisée. Je vous aime, Altesse, mais je ne peux pas devenir votre épouse.

Ha oui? C'était ça qu'elle croyait? Je pouvais l'épouser demain matin si je le souhaitais. Son ascendance importait peu, c'était son titre qui importait aux yeux des royaumes. J'avais le droit de l'épouser si tel était mon désir.

Elle planta ses yeux mouillés dans les miens, et je poussai un léger soupir devant son manque de force. Pourtant, elle avait l'air du contraire... Elle avait l'air de posséder une force sans borne et de se battre pour ce qu'elle désirait. Un peu comme la soeur d'Emerick, mais beaucoup plus douce et humaine. Sans que je m'y en attendre, elle alla poser un baiser tendre et affectueux contre mes lèvres immobiles. Je cherchais quelque chose à lui dire, mais j'en étais incapable. Car je sentais le désir qui l'animait en ce moment malgré sa tristesse. Sa main allant défaire le lacet de ma tunique le confirma. Elle me voulait, que pour elle. Mon coeur s'agita dans ma poitrine, tandis que son autre main alla défaire le lacet de sa robe de nuit, qui tomba autour d'elle, révélant son corps complètement nu et chaste. Je ne devais pas m'en aller dans l'excès et la blesser, comme j'avais failli le faire quelque instants plus tôt. Elle m'offrait sa virginité, et j'allais la lui enlever avec amour et tendresse. Ses lèvres s'attaquèrent de nouveau au miennes, mais d'une façon beaucoup plus passionnée, avec un aplomb assuré.

- Aimez-moi... Juste cette nuit... réclama la magicienne avec une fragilité dont je ne doutais même pas.

Je hochai doucement la tête de haut en bas, fixant son magnifique visage, la bouche légèrement ouverte. J'allais l'honorer de sa demande, mais pas avant qu'elle n'honore la mienne. Je posai brusquement mes lèvres contre les siennes, les embrassant avec une passion qui m'était inconnue. Même avec Emerick, je n'avais su ressentir cela. Cela me poussa donc à continuer, tandis que je soulevais la personne que j'avais décidé qu'elle serait mon épouse dans mes bras. J'allai la déposer contre le matelas de plumes de mon lit à baldaquins. Je retirai ma tunique, avant de grimper par-dessus son corps nu et de reprendre tendrement ses lèvres dans un long baiser langoureux.

- Je vous aimerai cette nuit, si vous vous m'aimez pour toujours, râlais-je alors au creux de son oreille. Épousez-moi et je vous aiderai à épanouir ce désir qui est en vous. Épousez-moi et je n'aimerai que vous pour cette nuit, et la prochaine, et la prochaine, et ce jusqu'à ce que mon corps ne soit plus que cendres et poussières dans la crypte de ma famille.

Magicien d'Émeraude Messages : 20 Date d'inscription : 11/02/2015

Si aimer faisait si mal, pourquoi en voulais-je plus? J'aimais mes élèves, mes amis, ma famille; tous d'un amour différent, que celui que je vouais au beau prince. Je voulais sentir la chaleur de sa peau contre la mienne, je voulais qu'il prenne ma virginité, je voulais être sienne pour le reste de mes jours. Et ce même si la reine refuserait.

Filipp hocha positivement la tête, ses yeux posés sur mon visage rosé, sa bouche était entrouverte. Je sentais son souffle court sur moi. Avec un peu plus d'avidité, mon prince posa ses lèvres sur les miennes, m'embrassant avec une passion, qui m'était inconnue. Tout mon être ressentait ses caresses. Je me sentis alors soulevée, Filipp venait de me prendre dans ses bras, me déposant avec douceur contre son matelas moelleux. Il retira sa tunique et grimpa de nouveau par-dessus moi et continua de m'embrassser tendrement.

- Je vous aimerai cette nuit, si vous vous m'aimez pour toujours, lâcha-t-il d'une voix suave. Épousez-moi et je vous aiderai à épanouir ce désir qui est en vous. Épousez-moi et je n'aimerex que vous pur cette nuit, et la prochaine, et la prochaine, et ce jusqu'à ce que mon corps ne soit plus que cendres et poussières dans la crypte de ma famille.

Je plongeai mon regard dans le sien, émue d'une telle déclaration, mais la servait-il à chaque femmes qui partageait sa couche? Je voulais dire oui, mais si j'acceptais cette demande, je laissais tomber mes élèves et la promesse faîte au Roi d'Émeraude. Mais mon coeur s'exprima avant ma tête, je hochai la tête, les larmes aux yeux.

- Oui, oui, j'accepte de vous épouser, dis-je, la voix pleine de passion.

C'était une intonation qui m'était particulièrement inconnue. Je repris les lèvres de mon amant, croisant mes longues jambes autour de sa taille. Mon intimité, de plus en plus humide, était maintenant pressée contre son bas ventre. Je pouvais sentir une bonne bosse se former dans ses pantalons. Sous le coup de la passion et de la luxure, j'entamai une douce danse du bassin contre son torse. Mon petit bouton de chair effleurant sa peau chaude, me fit gémir de plaisir. Me rendant compte que mon gémissement était plus sonore, que je ne l'avais pensé, mes joues devinrent rouges et je cessai tous mouvements.

- Je.. Je..

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