Expédition royale (PV Emmett et Aleyna (?))

Messages : 7 Date d'inscription : 17/08/2015

Je poussai un puissant cri de rage, avant de quitter la salle du trône et de jeter mon diadème aux pieds des soldats immobiles. Il ne bougèrent pas d'un pas. Ma mère ne leur avait pas ordonné de me retenir et de toute façon, j'étais beaucoup trop agressive pour qu'ils puissent me retenir sans me blesser. La reine avait donc rapidement arrêté de leur donner cet ordre stupide. Je me dirigeais à vive allure vers les portes qui donnaient sur le corridor principal du château. Un homme de la garde royale s'y tenait. Comme il ne semblait pas vouloir me laisser passer, je lui assénai un puissant coup de pied avec le plat de ma botte en cuir, le projetant au loin et au sol. Je fis subir le même sort aux portes avant de m'enfuir à la course vers mes appartements. Je n'arrivais pas à croire qu'elle avait osé me faire cela. À moi, sa fille unique. Je grimpai les escaliers si rapidement qu'il fut impossible pour Diana, la femme s'occupant de mon éducation, de me suivre. Je pouvais l'entendre crier mon nom et le son de ses petits talons résonnant au sol parvenait à mes oreilles. C'était pourquoi je préférais grandement et de loin porter des bottes de cuir. Ça ne me ralentissait pas, et ça me permettait une meilleure flexibilité. Au même titre que je ne me souvenais pas de la dernière fois que j'avais porté une robe. J'avais toujours un legging brun avec une tunique noire, ce qui ressemblait fortement à l'habit des soldats de ma mère. Mon but n'était pas de leur ressembler, mais de simplement me fondre dans la masse. Ça me permettait de sortir du château sans nécessairement être reconnue.

Je gravis les derniers escaliers qui menaient à mes appartements, qui étaient au sommet de la plus haute tour du château. Mes appartements royaux me faisaient trop chier, j'avais donc déménagé dans cet endroit à l'insu de ma mère. Bien sûr, elle était maintenant au courant, mais elle n'avait même pas essayé de me ramener à l'étage royal. Après tout, elle savait que ça ne servait strictement à rien. J'ouvris la porte à la volée, avant de la refermer en un claquement sec. Me promettre au prince argentais ? Et puis quoi encore ! Il était beaucoup plus vieux que moi, et selon les rumeurs, il couchait avec le prince de Rubis ! Je ne voulais pas de cette stupide vie ! Je ne voulais pas marier un mangeur de pénis, encore moins régner sur un royaume de merde.

Je ramassai mon épée qui traînait au sol, et commencer à frapper le mannequin de bois qui était dans ma chambre si violemment que s'il avait été un homme, il aurait été démembré. J'arrêtai brusquement tout ce que je faisais, un sourire moqueur éclairant mon visage. Je savais ce que j'allais faire afin de mettre fin à ce mariage de malheur. Ha parce que oui. En plus de m'avoir promise à un pur inconnu homosexuel, ma mère avait prévu ce mariage dans une semaine, ce qui ne me donnait que très peu de temps pour élaborer un plan et me sortir de cette situation. Mais, j'avais déjà trouvé. J'allais me rendre dans ce royaume à la con et cracher au visage du prince Emerick. Cela ferait un scandale, et le mariage serait annulé. Ce serait beaucoup trop impoli comme geste à la cour, et la royauté d'Argent ne voudrait jamais telle personne dans leur famille. J'avais toujours su que j'étais brillante, mais pas à ce point. Mon plan était non seulement machiavélique, il était également parfait. J'allais gagner. Je gagnais toujours.

Je ne perdis pas un instant, je me saisis de mon arc et mes flèches, les installant comme il le fallait sur mon épaule. Je me dirigeai ensuite vers ma fenêtre. Ma mère me laissait habituellement péter mes crises de colère toute seule et me retrouvait souvent plusieurs heures plus tard endormie sur le sol froid de ma chambre. Le temps qu'elle se rende compte de ma disparition, j'allais déjà être bien loin, probablement aux frontières du royaume de Rubis. Il me fallait pour cela traverser les terres de chasse, mais avec mon habillement et mon arc, j'aurais l'air de chasser tout autant que tout le monde. Je grimpai sans peur sur le rebord de ma fenêtre, avant de m'accrocher aux lianes grimpantes. J'avais déjà fait cela souvent, et jamais je n'étais tombée. Je n'avais donc peur de rien, pas même de la mort. Je descendis tout de même prudemment, jusqu'au sol. Ma tour n'était pas à l'avant de la forteresse, il n'y avait pas de garde, et je tombais aussitôt dans les champs légèrement boisés de mon royaume. Je mis donc le cap vers la rivière Sérida. Je savais qu'il me fallait la suivre si je voulais me rendre au royaume de Rubis. Je traverserai ensuite le royaume des Elfes, puis longerai la plage afin de me rendre au royaume des créatures marines: Argent.

Je courus à un rythme raisonnable afin de ne pas m'essouffler trop rapidement. Je n'avais aucune réserve d'eau sur moi, et la rivière était à une vingtaine de minutes à pied du château. Du moins, la branche qui se rendait jusqu'au royaume de la pierre rouge. Je m'y rendis en dix petites minutes, sachant exactement où est-ce que le pont que les chasseurs prenaient se trouvait. Je le traversai prudemment, les vents faisant de cette rivière un endroit excellent pour la noyade.

Arrivée sur l'autre rive, je m'abreuvai rapidement, avant de continuer ma route vers les terrains de chasse. Il y avait énormément de gibier, et ces terrains étaient partagés avec le royaume de Rubis. C'était d'ailleurs sur nos terres que le roi de cette contrée avait perdu la vie. Ça ne m'avait pas vraiment affectée, mais je savais que ça avait grandement séparé la famille royale, qui en voulaient au prince héritier de ne pas l'avoir sauvé. Encore des rumeurs rapportés par ma nourrice qui faisait souvent des voyages afin d'aller me procurer des livres d'éducation que je ne lisais jamais. Car je me fichais totalement du code et de la façon dont une princesse doit se comporter. Je n'avais pas choisi cette vie et je ne la désirais pas. Ma mère ne comprenait pas du tout ma façon de voir la vie, et ne souhaitait qu'un avenir fiable pour moi. J'adorais la chasse. À mon avis, une carrière de chasseuse me permettrait de très bien vivre, mais à Opale, les femmes n'avaient pas le droit. Pas plus qu'elles n'avait le droit de porter autre chose que des robes. Bien évidemment, je défiais les coutumes de mon pays afin d'être la personne que j'étais réellement. Je me fichais de ce que le peuple opalien pouvait bien penser de moi.

Après plusieurs heures, j'arrivai finalement dans des forêts plus denses. Je savais que j'étais au royaume de Rubis. J'avais choisi de prendre les routes les moins fréquentées afin d'être sûre que personne ne me reconnaisse. Chez nos voisins, c'était différent. Les gens connaissaient simplement mon nom, pas mon visage, puisque je n'y avais jamais mis les pieds. Je pouvais voir le soleil commencer à descendre à l'horizon, et je compris qu'il était temps pour moi d'établir un campement. Je me rendis donc à la prochaine clairière, qui longeait la rivière Sérida. À ma plus grande surprise, un immense cerf s'y trouvait, s'abreuvant à la source d'eau. Tant mieux, j'étais affamée. Je dégainai donc une flèche, l'encochant à mon arc. Cependant, je n'eus pas le temps d'abattre l'animal que quelqu'un d'autre le fit pour moi. Fâchée, je me retournai vivement, visant l'homme qui se tenait à l'opposé de la clairière. Je ne savais pas qui il était, mais il s'était emparé de mon butin.

- Connard, crachais-je. J'étais là en premier.

Je laissai partir ma flèche, qui frôla légèrement son oreille avant d'aller se ficher dans le tronc d'un arbre. Je n'avais pas voulu le blesser, je souhaitais simplement lui servir un avertissement. Je replaçai mon arme sur mon épaule, avant de me diriger vers la bête. La pauvre... Il avait manqué son coeur, maintenant elle agonisait. Je sortis donc mon couteau de chasse, avant de couper la gorge de l'animal pour mettre fin à ses souffrances. Rapidement, je m'affairai à dépecer l'animal. Au final, c'était moi qui l'avait tué non ? J'avais donc le droit de le manger, et lui de quitter ma clairière. Je n'avais pas peur de lui, je trouvais simplement sa présence purement désagréable.

- Quand on sait pas chasser, on le fait pas, grommelais-je entre mes dents.

Messages : 5 Date d'inscription : 20/02/2016

Ouais, depuis la célèbre crise de mon idiot de frère, Filipp, ma mère ne sortait plus de ses appartements. Greta s'enfermait de plus en plus dans son atelier et Katya ne cessait de fuguer. Quant à moi, je passais mes journées à m'ennuyer dans le palais. Mais de jours en jours, la solitude me pesait et je ne cherchais qu'une seule occasion pour sortir.

***

Rien n'allait m'empêcher de sortir, j'avais l'impression d'être une animal en cage. C'en était trop, j'allais partir faire une petite partie de chasse et ensuite me trouverait une jolie paysanne à séduire. Je repoussai les draps de satin rouges, qui recouvraient mon corps nu. Je repoussai le bras de Karina, la servante de Katy et me levai en lançant un regard moqueur à la jeune femme nue dans mon lit. Je pris ma tunique grise foncée et mon pantalon noir, qui traînaient sur le sol. Je revêtis le tout, pris ma ceinture d'armes et mon arc et carquois. Je sortis de ma chambre et croisai le regard fâché de Katya.

- Tu adore te prendre pour Fil, dit-elle d'un ton agressant. Arrête de te faire nos servantes!

Je lui fis un petit sourire moqueur, avant de la contourner et de continuer mon chemin vers les escaliers et les dévalai à la course. Je traversai la cour à la course et sortis de l'enceinte du château, vers les forêts de Rubis. Voyant que le soleil descendait lentement dans le ciel, je me dépêchai de me diriger vers la rivière Sérida, sachant que l'on y avait vu du gros gibiers. Une fois sur la rive, je vis un gros cerf en train de boire à la source d'eau. J'encochai une flèche et une lumière blanche attira mon regard, cette lumière entourait une jeune femme, qui s'apprêtait à abbattre le cerf. Je laissai partir ma flèche et tuai la bête, avant de m'en emparer et de retourner vers Rubis.

Alors que je marchais vers chez moi, un sifflement au-dessus de mon oreille attira mon attention. Je vis une flèche plantée dans un arbre près de moi. Je vis la fille s'approcher, replacer son arc sur son épaule et se diriger vers mon cerf. Elle prit sa lame et coupa la gorge de mon animal et mit fin aux souffrances du cerf. Devant moi, elle se mit à dépecer le cerf. Pour qui se prenait-elle?

- Quand on sait pas chasser, on le fait pas, dit-elle, entre ses dents.

Je relevai un sourcil. Je m'accroupis devant elle, mon regard fixé sur l'aura qu'elle dégageait.

- Je ne sais pas pour qui on se prend, Miss, mais je chasse depuis mes 4 ans, dis-je d'un ton supérieur.

Je repoussai ses mains de mon animal, retirai un long couteau de chasse et retirai la peau de l'animal, coupai les bois et la queue. Je tendis la main vers un petit tas de brindilles et les enflammai. Je pris de longues branches et attachai la peau au dessus des petites flammes, la faisant sécher. Je me retournai vers la blondinette.

- Normalement, quand on tue un animal et on veut s'en nourrir, on retire la peau, afin d'éviter que le poil ne tombe sur les parties potables. Gardez la viande, dis-je.

Je m'assis devant la chasseresse, examinant sa façon de dépecer le cerf, avec un petit sourire moqueur.

Messages : 7 Date d'inscription : 17/08/2015

Je chassais depuis tellement longtemps que dépecer un animal pour moi était excessivement aisé. J'étais même très rapide. Parfois plus rapide que les chasseurs du château. Ça les énervait de voir une fille être meilleure qu'eux, mais certains trouvaient cela impressionnant. Une femme qui n'avait pas peur de se salir et qui troquait les robes de soirées pour le sang de biche était plutôt rare dans ma contrée. Et dans les autres royaumes, si je ne m'abuse. La simple différence ailleurs, c'était que les femmes étaient légèrement plus que des objets. Je savais bien que c'était pour cela que ma mère tentait de me marier à un prince qui avait déjà un trône assuré. Mon mariage serait bien pire à Opale, à moins que je ne puisse choisir moi-même mon époux. D'une manière ou d'une autre, ça ne m'intéressait guère. Une vie d'aventures. Voilà ce que je désirais par-dessus tout. Malheureusement, personne dans ma contrée ne comprenait mes désirs les plus chers. Alors, sans doute que mon futur mari comprendrait. Du moins, c'était ce que j'espérais. Après tout, les seuls Argentais que j'avais rencontrés dans ma vie étaient tous sympathiques et compréhensifs. Avec chance, cette bonté leur venait de leur prince tant aimé.

L'inconnu m'ayant volé ma bête s'accroupit alors en face de moi, de l'autre côté de la bête. J'arquai un sourcil, afin d'imiter les facéties qu'il faisait. Si seulement il savait que c'était une princesse qu'il avait devant lui... Il n'agirait pas du tout de la même façon. Mais c'était exactement ce que j'aimais de ma nouvelle liberté. Personne ne savait qui j'étais et ne pouvais me reconnaître, car je n'étais jamais sortie d'Opale. J'allais enfin pouvoir être Thalissa. La vraie. Et ça commençait avec ce connard qui me pestait au nez. Nan mais de où il sortait son attitude de merde ? Il dégageait de l'arrogance... Ça en était presque désagréable. En fait nan. J'étais pire que lui alors je ne pouvais pas vraiment juger.

- Je ne sais pas pour qui on se prend, Miss, entama-t-il alors d'un ton qui me fit presque rire. Mais je chasse depuis mes quatre ans.

Je dus me retenir afin de ne pas lui dire à quel point j'étais fière de lui. Il chassait depuis qu'il était un bambin et puis? S'il chassait uniquement une fois par année, ça ne faisait pas de lui un être expérimenté. Et puis, je me fichais complètement de sa vie. Il était juste un inconnu sur ma route que j'allais oublier rapidement. Je n'avais pas besoin de gens comme ça dans mon entourage. En fait, je n'avais besoin de personne. J'étais amplement bien dans ma solitude.

Soudainement, le connard stoppa mon travail afin de repousser mes mains de la bête. Je serrai les dents, me demandant ce qu'il croyait faire. Il sortit alors un long couteau, et commença à retirer la peau. Je baissai mon regard sur mon arme, j'avais commencé à faire la même chose de mon côté. Du moins, jusqu'à ce qu'il décide que je n'étais pas assez bonne ? Non mais c'était quoi son problème ? Il se prenait pour le dieu de la chasse ? Il allait être déçu d'apprendre qu'il était loin de l'être. Je retins un juron, préférant plutôt le regarder faire, hautaine. Il coupa alors la queue et les bois après avoir fini de retirer toute la peau. Exactement ce que j'aurais fait. Je l'aurais simplement beaucoup plus rapidement, et de manière beaucoup plus appliquée. L'avantage d'être une femelle, j'imagine.

C'est alors qu'il tendit sa main vers un tas de brindilles qui prirent aussitôt en flammes. J'écarquillai le regard. Il était magicien ? Ah. Je le suivis platement du regard, tandis qu'il déposait la peau au-dessus du feu afin de la faire sécher. Décidément, il m'emmerdait au plus haut point.

- Normalement, quand on tue un animal et on veut s'en nourrir, on retire la peau, afin d'éviter que le poil ne tombe sur les parties potables, me dit-il alors. Gardez la viande.

Je ne devais pas rire. Non je ne devais pas. Je lui laissai le temps de s'asseoir à nouveau devant moi, puis ça en fut trop. J'éclatai d'un rire sonore et baveux. Ha ! Les hommes. Je me demandais bien pourquoi c'était eux qui dirigeaient. Je stoppai brusquement mon délire, avant de lui montrer mon propre couteau, ainsi qu'un morceau de peau. Ben quoi? Quand j'avais vu qu'il voulait prendre ma place, j'avais arraché ce que j'avais commencé de couper afin que sa peau ne soit pas du tout parfaite. En voyant son travail, j'avais rapidement compris que je n'aurais même pas eu besoin de faire ça. Tout seul, il était fortement capable d'atteindre l'imperfection.

- Si vous regardiez autour de vous au lieu de vous préoccuper seulement de votre pénis, lançais-je d'un ton plus qu'arrogant, vous auriez vu que j'étais justement en train de couper la peau. Gardez la viande.

Je me relevai brusquement, avant de marcher jusqu'à son feu. Je fis tomber la peau suspendue dans les flammes d'un simple coup de pied, et je repris mon arc afin d'être prête à tirer. Ce connard m'avait volé mon cerf, j'allais donc abattre autre chose. Je ne pouvais pas partager mon repas avec quelqu'un qui se croyait aussi supérieur. C'était comme si je n'avais pas quitter Opale.

- Vous êtes comme tous les hommes, crachais-je.

Je m'enfonçai dans la forêt sur ces derniers mots, continuant ma route. Il me serait facile de trouver un gibier, je ne voulais simplement pas perdre le pas. À cette heure, les hommes de ma mère devait être partis à ma recherche.

Messages : 5 Date d'inscription : 20/02/2016

La jeune insolente se mit à rire assez fort, merci. Aussi brusquement qu'elle s'était mise à rire, la jeune femme s'interrompit. Elle leva sa main avec son couteau, duquel pendait un morceau de peau. Son regard insolent me transperçait.

- Si vous regardiez autoure de vous au lieu de vous préoccuper seulement de votre pénis, dit-elle d'un ton cassant. Vous auriez vu que j'étais justement en train de couper la peau. Gardez la viande.

Avec la même brusquerie, la jeune femme se leva et marcha jusqu'à mon feu. D'un coup de pied, elle fit tomber la peau dans le brasier et repris son arme. Elle se dirigea vers la forêt.

- Vous êtes comme tous les hommes, lança-t-elle.

Comment mon âme soeur pouvait être une vraie salope comme cela? Saloperie de Karma. C'était ce que je devais mériter à force de briser le coeur de toutes les rubéennes. Je me levai et expédiai la carcasse magiquement dans les cuisines du château. Je pus facilement la suivre à la trace. Je trouvai la jouvencelle cachée derrière un arbre, à l'aide de mes pouvoirs, je fis glisser des lianes autour de ses poignets et ses chevilles. La jeune femme tomba au sol en jurant.

- C'est cela qui arrive, lorsqu'on manque de respect à un prince, dis-je, moqueur, en m'avançant vers elle.

Je pris la jeune femme dans mes bras et la hissai sur mon épaule. Je marchai vers Rubis et ma demeure, tout en l'entendant pousser des jurons dans mon oreille. Je grimpai vers les cachots et y enfermai la jeune femme. Je descendis vers le Hall, où j'y entendis des voix perçantes. Deux femmes se disputaient. Je descendis dans le Hall et vis ma mère, Esméra, en venir presque aux mains avec une autre femme magnifique.

- Vous allez libérer ma fille, Thalissa, s'écria la dame. Je vous parle de Reine à Reine et de mère à mère.

Messages : 7 Date d'inscription : 17/08/2015

Je poussai un juron. Vraiment, cet homme était littéralement imbécile. Quoi? Parce que j'étais une femme, je ne savais pas comment chasser et dépecer un gibier ? Nan mais quel connard celui-là. J'avais cru trouver mieux en sortant d'Opale, mais je voyais bien que ce n'était pas le cas. Partout, les hommes n'étaient que des êtres purement égoïstes, qui rabaissaient les femmes. Probablement que mon promis était comme ça, lui aussi. J'allais tout de même me rendre jusqu'à lui afin de lui faire connaître ma pensée. Avec chance, il ne voudrait pas de ce mariage, tout comme moi et il nous serait possible d'établir un plan parfait afin de l'annuler. J'étais assez rusée pour faire ça. Du moins, je l'espérais. Nan. Je le savais. J'étais forte, et je croyais en mes capacités. J'étais excessivement talentueuse, et j'étais capable de foutre le trouble partout où j'allais. De cette façon, Argent ne voudrait pas de moi comme reine, et tout serait réglé. Le mariage arrangé, c'était totalement ridicule. L'amour aussi, mais c'était toujours mieux que d'être coincée dans une relation avec un pur inconnu. Un jour, sans doute que mon prince arriverait sur un beau cheval blanc afin de venir me voler mon coeur. Mais jusqu'à ce moment, j'allais défendre férocement mes propres convictions.

Ça faisait plusieurs minutes que je marchais, je suivais la trace d'un petit lapin. Car oui, mon estomac criait toujours famine. Je m'étais fait volé mon repas, il fallait bien que je m'en trouve un autre. J'arrivai donc à l'orée d'une autre clairière, et je vis le petit animal. Je me cachai donc derrière un arbre, encochant silencieusement une flèche. Contrairement à ce connard, je n'allais pas rater son coeur. Comme ça, il n'aurait pas à souffrir inutilement.

Soudainement, des lianes se saisirent de mes poignets et de mes chevilles, et j'en perdis non seulement ma mire, mais également mon arme. Je poussai un fort juron, avant de tomber face première dans la terre et les brindilles. Nan. Décidément, il ne savait pas que j'étais la princesse héritière d'un trône. Sinon, jamais un jeune homme de son âge agirait ainsi à mon égard. Je ne savais cependant pas quel était son problème de se comporter de telle sorte envers une femme, mais son arrogance allait lui coûter une main. Nan, j'exagère. Ma mère ne traitait pas les gens comme ça. Mais moi je le ferais. Pourquoi m'avait-il suivie ce connard ? Il venait décidément de prendre la pire décision de sa vie.

- C'est cela qui arrive, lorsqu'on manque de respect à un prince, me nargua-t-il alors.

Je haussai un sourcil, me retenant fortement de ne pas éclater d'un rire sonore. Lui, prince de Rubis ? Décidément, cela allait devenir fort intéressant. Un prince qui ne savait pas qu'il venait de prendre une princesse en otage. Mais pas n'importe quelle princesse. La fille unique de la reine d'Opale. Je savais que ma mère allait entrer dans une colère noire lorsqu'elle saurait quel sort l'on m'avait réservé à Rubis.

Je me retrouvai rapidement contre l'épaule du dit prince, comme la carcasse du cerf quelques instants plus tôt. Heureusement pour lui que ce genre de geste ne m'insultait pas, sinon je me serais débattu férocement. Du moins, plus férocement que j'avais l'intention de le faire. Je commençai donc à me dandiner contre son épaules afin de défaire mes liens, mais il n'y avait rien à faire; ils étaient magiques. Je me contentai donc de le faire chier en hurlant des insultes et des jurons à ses oreilles. Avec chance, il se tannerait et me déposerait. Mais ce ne fut pas le cas. Il m'emmena rapidement jusqu'au château de Rubis. Eh bah. Il était réellement le prince de l'endroit. Tous les serviteurs s'inclinaient devant lui en l'appelant ''Altesse''.

Après quelques minutes dans les dédales de ce château ma foi affreux, j'atterris brusquement contre le plancher poussiéreux d'une cellule. Je mordis ma lèvre inférieure de douleur, tandis que je sentais l'une de mes côtes se fracturer. Je me relevai avec difficulté afin de me rendre à la porte de barreaux de fer forgé, ne sachant pas trop comment m'évader de l'endroit.

- Salut beauté, me parvint alors une voix.

Je me retournai vivement. Heureusement, lorsque le prince m'avait relâchée dans cette pièce les lianes magiques étaient disparues. Je me saisis donc du petit poignard caché dans ma botte, le tendant vers la personne qui se tenait dans la même cellule que moi. Il portait des loques, et l'une de ses mains était coupée. Un voleur? Je fronçai les sourcils. Ce n'était qu'une question d'heures maintenant avant que les soldats de ma mère ne me retrouvent, et les gardes à l'extérieur ne lui permettraient jamais de me toucher.

- J'aurais pas pu avoir ma propre cellule, sifflais-je entre mes dents.

Messages : 5 Date d'inscription : 20/02/2016

Oh et puis quoi encore, vous n'allez pas me dire que cette pauvrasse impolie était une princesse. La Reine d'Opale leva un doigt et une regard accusateur sur moi. Je laissai échapper un soupir de découragement. Ma mère se retourna vers moi et me lança un regard perçant.

- Si mon fils a fait de votre fille notre prisonnière, il s'excusera devant la cour, dit-elle, avant de se retourner vers la femme. Et Aleyna, dans ma demeure, je n'aime pas recevoir des ordres.

Je décidai de gravir l'escalier vers les cachots, en marchant le plus lentement possible. J'en avais absolument rien à foutre de cette fille, même si la lumière qui l'entourait me disait le contraire. J'arrivai devant la porte de bois et entendis sa voix énervante.

- J'aurais pas pu avoir ma propre cellule, disait-elle.

J'ouvris la porte et la vis armée de son petit poignard. J'eus un sourire moqueur, avant de le faire léviter jusqu'à moi et de le serrer dans ma ceinture. Je croisai les bras contre mon torse et regardai mo âme soeur... eurk... de haut en bas.

- Vous êtes princesse? dis-je sceptique. Votre chère maman vous attends en bas.

Je me dirigeai vers la dîtes Thalissa et pris son bras, avant de l'entraîner hors du cachot et de bien fermer la porte derrière nous. Toujours en tenant la princesse, je descendis l'escalier et me pointai devant la Reine d'Opale.

- Thalissa, s'écria-t-elle. Oh! Par tous les dieux, ne refugue pas comme ça!

La Reine me poussa et pris sa fille dans ses bras, je ne pus retenir un petit rire étouffé en voyant la jeune femme essayer de repousser sa mère.

- Bonne chance à son promis, dis-je tout bas, mais assez fort pour qu'elle l'entende.

Messages : 3 Date d'inscription : 13/08/2015

Comme toujours, Thalissa avait éclaté d'une immense crise d'enfant gâtée, lorsque je lui avais annoncé son futur mariage avec le prince d'Argent. Ce dernier ne devait pas le savoir, non plus, mais il le saurait et finirait par calmer le petit ouragan qu'était ma fille. Voyant Thalissa jeter sa couronne aux pieds de mes gardes, je leur fis signe de la contenir, avant d'aller m'enfermer dans mes appartements.

La journée avait passé longuement, je me devais de préparer le départ de ma fille unique vers les terres d'Argent, puisque si je me fiais à cette dernière, rien ne serait fait. Je soupirai en entrant dans ses appartements, de ne pas la voir. Elle devait être allé se défouler dans sa cachette, qu'elle croyait inconnue des gens de ce palais. Je poussai un autre soupir, en voyant toutes ses jolies robes étendues sur le sol de ses appartements. Je me retournai vers l'armée de serviteurs, qui attendaient mes ordres.

- Préparez les malles pour que ma fille soit prête à partir pour la demeure de son futur mari, dis-je d'un ton sans appel.

Sans dire un seul mot et comme un seul homme, tous les serviteurs pénétrèrent dans la pièce et commencèrent à trier les robes, que Thalissa emporterait avec elle. Je restai debout à l'entrée des appartements, ayant un oeil sur les opérations.

- Pas la jaune, Gérald, dis-je. Thalissa a l'air malade en jaune, je veux que ma fille soit plus belle que la Princesse Annielle!

Ce serait difficile, puisque cette jeune femme faisait tous les efforts pour être et rester la plus belle princesse du continent. Pourtant, quelque chose chez elle respirait le roturier. Ma fille était de sang royal et faisait tous les efforts du monde pour ne pas avoir l'air d'une princesse. Je commençai à errer dans les appartements, choisissant au passage un bijou et une paire de chaussures.

- Thoma, demandais-je à un serviteur. Allez chercher Thalissa.

Le jeune homme sortit au pas de course et se dirigea vers les tours. Je me retournai vers le reste des hommes, certains souriaient malicieusement.

- Il ne la trouvera pas, Altesse, dit un serviteur. Votre fille doit être partie explorer autour du château.

La panique s'empara de moi, connaissant ma fille, elle n'était pas partie explorer, mais avait fuguer. Je fis voguer mon esprit sur le continent et finis par la trouver au château de Rubis. Que pouvait-elle faire là? J'avais refusé l'offre de promettre Thalissa à Filipp, il y a longtemps. Je sortis des appartements, sans dire un mot et fis signe à trois gardes de me suivre. Je descendis aux écuries et fis préparer ma calèche, dans laquelle je montai.

Après de longues heures à traverser mon Royaume, nous arrivâmes à la frontière du Royaume de la Chasse. En quelques minutes, je me retrouvai devant les grandes portes du château de Rubis.

- ESMÉRA, hurlais-je, en entrant.

La Reine régente descendit les escaliers vers le Hall au pas de course, un millier de questions dans son regard. Elle était suivie de deux de ses enfants, les jumeaux les plus jeunes, Katya et Julian.

- Vous allez libérer ma fille, Thalissa, ordonnais-je. Je vous parle de Reine à Reine et de mère à mère.

Je voulus me diriger vers l'endroit où mon enfant était détenue, mais la reine de Rubis m'empêcha de passer. Elle plongea un regard sérieux dans mes yeux noisettes.

Si mon fils a fait de votre fille notre prisonnière, il s'excusera devant la cour, dit-elle. Et Aleyna, dans ma demeure, je n'aime pas recevoir des ordres

Je vis l'un des fils de ma voisine, qui se tenait en retrait, monter l'escalier en soupirant. Peu de temps après, il redescendit en tenant ma fille par le bras. Il se dirigea vers moi et s'arrêta à une distance respectueuse, je courus vers ma fille, le repoussai et serrai Thalissa dans mes bras.

- Thalissa! Oh! Par tous les dieux, ne refugue pas comme ça!

Je sentais bien que mon enfant essayait de me repousser, je l'éloignai de moi, pour l'examiner. Elle ne semblait pas maltraitée.

- Bonne chance à son promis, souffla le jeune prince.

- Emmett, toi et ta langue bien pendue pourrait l'être, son promis, dit Esméra.

Je fis un signe de tête à Esméra et lançai un regard noir à son fils. Je serrai ma fille de nouveau contre moi, avant de l'entraîner vers la calèche. J'avais fait préparer les malles et j'allais la reconduire immédiatement à Argent.

Messages : 7 Date d'inscription : 17/08/2015

Il me regardait vraiment avec envie. C'était affreusement déplacé. Il ne savait pas qui j'étais, c'était évident. Ou alors oui, il le savait et ça l'excitait au plus haut point de violer une petite princesse toujours vierge. Il n'avait pas du tout l'air effrayé par mon poignard. Il ne savait pas à quel point je savais m'en servir. Je n'avais pas peur de couper la gorge d'un homme, ça me ferait même plaisir de débarrasser Enkidiev d'un connard. Je pourrais alors réclamer le titre que je voulais, soit chef de l'armée d'Opale. Pourquoi pas? Toutes les femmes ont droit de rêver, même si elles sont une petite princesse opalienne promise à un idiot de prince argentais. Je continuais de reculer, jusqu'à ce que mon dos heurte le mur. Je ne pouvais pas m'éloigner plus de cet étranger qui puait plus que les égouts du château où j'étais née. C'était loin d'être un compliment, je pouvais l'affirmer. J'avais visité l'endroit à plusieurs reprises, afin d'éviter ma mère.

Soudainement, j'entendis les verrous de la porte. Je me retournai donc vivement vers la sortie de la cellule, surprise d'y voir le prince. J'eus envie de lui cracher au visage, mais je me retins. Je n'allais tout de même pas leur donner une véritable raison de m'enfermer. Mon poignard m'échappa alors des mains, voletant jusqu'au Rubéen. Nan mais pour qui se prenait-il avec son air arrogant trop sûr de lui? Je haussai un sourcil, tandis qu'il croisait ses bras et me regardait. Quoi? Il n'avait jamais vu de fille auparavant ?

Subitement, une puissante lumière m'aveugla. Elle était si forte que je dus me fermer les yeux afin de ne pas être aveuglée. Lorsque je les rouvris, je pus voir qu'une douce lumière blanche entourait le prince. Euh. Sérieusement? Je savais très bien ce que ça signifiait, mais je n'y croyais pas. Pas lui. Impossible. Mais... Je voyais une certaine porte de secours.

- Vous êtes princesse ? me demanda-t-il, feignant ne pas y croire. Votre chère maman vous attend en bas.

Eh merde. Elle allait littéralement me tuer. Je préférais grandement le cachot, à bien y repenser. Emmett vint se saisir de mon bras de manière brutale, afin de m'entraîner vers l'extérieur. Je le suivis, ne connaissant pas le château de toute façon. Rapidement, il me mena jusqu'au hall du château, orné de jolies têtes d'animaux. Charmant. Vraiment. Nan. Pas du tout. J'eus à peine le temps de descendre la dernière marche que ma mère m'arracha du prince afin de me serrer contre elle.

- Thalissa ! Oh ! Par tous les dieux, ne refugue pas comme ça ! dit-elle d'une voix inquiète.

Je grognai quelque peu, tentant de me défaire de son étreinte. Elle était vraiment étouffante, ce n'était pas pour rien que je fuguais merde ! Je tentais de la fuir et de fuir mon destin de merde.

- Bonne chance à son promis, murmura mon goêlier, suffisamment fort pour que je l'entende.

Je me débattis encore plus férocement dans les bras de ma maternelle afin de lui sauter dessus et de lui faire la peau, mais la reine de Rubis intervint à ma place. Je ne pus m'empêcher de rire intérieurement lorsqu'elle lui dit que je pourrais bien être sa promise. Nan. Pas sa promise. Mais son âme soeur, ça oui. Je me demandais s'il avait vu la même lumière autour de mon être... Probablement pas, vu ses agissements à mon égard.

C'est alors que ma mère m'entraîna vers l'extérieur. J'écarquillai les yeux en voyant la calèche remplie de tous mes effets personnels. Oh non. Je la repoussai violemment, retournant à l'intérieur de la demeure royale. Il n'était pas question que je parte pour Argent. Jamais je n'allais me marier avec un pur inconnu.

- J'suis pas un jouet ! criais-je à ma mère. Tu peux pas me vendre à qui tu veux.

Je me retournai vers la reine de Rubis, cherchant un certain appui dans ses yeux. Je vis bien cependant qu'elle ne voulait pas se mêler de choses qui ne la regardaient pas. Je jetai un coup d'oeil vers mon âme soeur, qui ne semblait pas plus décidé à m'aider. Je courus donc vers le soldat le plus près, lui arrachant son épée. Je reculai ensuite jusqu'au mur le plus près, afin de ne pas me faire avoir par derrière, et je pointai l'épée vers ma poitrine, prête à la transpercer à tout moment.

- Si tu m'envoies à Argent, tu devras m'enterrer quelques heures après, la menaçais-je alors.

Du coin de l'oeil, je vis Emmett tressaillir à mes dires. Je fronçai les sourcils, cherchant à lire ses pensées. Je me heurtai à un puissant mur. Ma mère avait levé la main, afin qu'aucun de ses soldats ne bouge. Elle savait que j'étais capable de mettre fin à mes jours avec cette épée. Je n'hésiterais pas une seule seconde à le faire.

- J'en suis venue à une conclusion, sifflais-je entre mes dents. Comme une vraie mère ne ferait jamais ça à sa seule et unique fille, eh bien TU N'ES PAS MA MÈRE.

Sur ces paroles, j'enfonçai la pointe de l'épée entre mes deux seins, m'arrachant un cri de douleur. La lame me transperça au complet, alors que je m'effondrais au sol. J'entendis au loin les cris de panique de plusieurs personnes. Pourtant, celui que j'entendais le plus fortement était celui du prince Emmett, qui d'ailleurs se retrouva le premier à mes côtés. À moins que j'hallucinais.

- Vous êtes prince ? dis-je avec la même arrogance dont il s'était servi plus tôt, simplement, ma voix était beaucoup plus faible.

Et vous êtes mon âme soeur aurait été quelque chose que j'aurais voulu ajouter. Mais à ce moment précis, je fermai les yeux alors que je sentais l'épée arrachée de ma poitrine. Non. Je ne voulais pas être guérie. Je ne voulais pas aller à Argent. Je voulais qu'on me laisse mourir. C'était mon choix, mon droit.

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