Patrouille emmerdante... (Arya)

Ce matin-là, je battis doucement des paupières. En me relevant lentement, je constatai que j'étais dans ma chambre à l'étage royal, et non dans celle de l'aile des Chevaliers. Ce qui voulait dire que la personne qui m'avait ramené saoul de la fête n'était pas l'un de mes frères et soeurs... Un mal de crâne m'empêcher de bien penser, je me levai afin d'aller asperger mon visage d'eau de le bassinet que les serviteurs laissaient pour moi. L'esprit embrouillé, je restai accroupi afin de me rappeler les derniers événements. Revenus au château enorgueillis de la victoire, j'avais ordonné de donner une immense fête dans la cour du château. Fête à laquelle tous les paysans étaient invités. Évidemment, ce fut un franc succès. Jusqu'à ce que je m'évanouisse sur la margelle du puits tandis que j'embrassais une très jolie Émérienne. J'avais légèrement ingurgité beaucoup trop d'alcool. Mais je m'étais éclaté au sein de mon futur peuple. C'était probablement ce qui me rendait aussi populaire à leurs yeux.

Doucement, la porte s'ouvrit sur une magnifique jeune femme. Je la détaillai, tentant de me rappeler qui elle était. Pourtant, son visage ne me disait absolument rien... Mais la robe qu'elle portait était celle d'une paysanne. Fort probablement celle qui m'accompagnait sur la margelle du puits. Elle n'avait même pas été une aventure d'un soir, alors que faisait-elle encore ici? Elle s'agenouilla alors près de moi, en ne prenant même pas la peine de refermer la porte derrière elle. Je fronçai les sourcils, tentant de comprendre la situation malgré mon mal de crâne. Elle se pencha lentement, tentant d'embrasser mes lèvres. Coincé entre elle et le bassinet, je ne savais pas comment réagir...

Tristan, il ne manque que toi, résonna la voix de mon Chef dans mon esprit.

- Retournez dans votre village, milady, lui dis-je durement. Vous et moi, c'est impossible.

Je constatai que les serviteurs m'avaient retiré mon armure ainsi que ma cape d'apparat, mais pas ma tunique et mon pantalon. Je saisis donc une paire de bottes qui traînait, et quittai le palais afin de me rendre dans le hall des chevaliers, laissant une petite paysanne totalement muette à l'arrière de moi. Étant prince d'Émeraude, je me devais de manger avec les conseillers du roi et mon père. Cependant, j'avais promis à Nathan que je partagerai chacun des déjeuners avec l'Ordre. Mon mal de crâne m'empêchant de repérer Aëlys, je dus attendre d'être rendu à destination pour constater son état. Lors des fêtes, je la laissais seule, car elle était amplement capable de se débrouiller. Cependant, je détestais la laisser dormir sans moi dans ma chambre de l'aile des chevaliers.

Lorsque j'arrivai dans le hall, le silence tomba et tous me fixèrent. Je ne m'avais pas regardé dans la glace, mais je me doutais que j'étais dans un sale état. Je vis aussitôt une petite Jadoise se lever et se diriger vers moi, verre d'eau à la main. Elle me força à le boire d'un seul trait, puis m'emmena m'asseoir à ses côtés. Tout le monde avait terminé leur repas, mais Aëlys s'était fait le devoir de me garder une assiette ne contenant que mes aliments préférés. Je n'étais peut-être pas le maître qu'elle aurait désiré avoir, mais elle était l'écuyer le plus dévoué de l'Ordre. Elle posa subtilement sa main sur ma cuisse, rayant aussitôt mon mal de tête. Elle l'avait sans doute ressenti.

- Tristan, me lança Nathan alors que je prenais ma première bouchée. Tu vas avec Arya patrouiller la côte cristalloise.

Je tournai un regard vers ma soeur d'armes, qui me fixait malicieusement. Je savais qu'Arya n'acceptait pas de partir avec n'importe qui. En fait, elle ne tolérait pas grand monde, bien qu'elle les aimait du fond de son coeur. Mais lorsqu'il s'agissait de mission à peu de personne, elle ne supportait que Nathan et moi. Je tournai machinalement ma tête vers mon chef, déposant mon ustensile. Aëlys soupira, mais je fis mine de ne rien entendre. Lorsqu'on me confiait une mission, j'étais incapable de manger ou boire quoi que ce soit.

- Aëlys reste ici, ajouta-t-il sérieusement.

Je me tournai vers mon écuyer afin de m'assurer qu'elle ne soit pas offusquée par la décision de Nathan, mais ça semblait faire son affaire. Je fronçai les sourcils, avant de me tourner vers mon chef. Habituellement, je ne contestai et ne questionnai pas ses commandements, mais cette fois je trouvais sa requête quelque peu étrange.

- Pourquoi? laissais-je finalement tomber.

- Les écuyers vont patrouiller les berges de Zénor, mon frère !

- Sans chevalier ? m'étonnais-je.

Il me regarda en croisant ses bras contre sa poitrine, moqueur. Parfois, j'oubliais que la plupart de ces mômes avaient seize ans et qu'ils allaient être adoubés dans moins d'une année. Je recommençai donc à mâcher ma nourriture, tentant maintenant de me faire le plus discret possible. Une main se glissa alors dans la mienne, et je reconnus aussitôt le contact chaud de ma meilleure amie. Je tournai mon regard sur Aliénor, quelque peu déçu de ne pas partir en mission avec elle. Arya était une excellente chevalière, mais ce n'était pas la plus jacassante. Parfois, la patrouille du continent pouvait devenir long avec elle. Discrète, Ali me transmit une vague d'apaisement qui me fit le plus grand bien. Puis, constatant que je mâchais le même morceau de viande depuis quelques minutes, elle nous matérialisa dans ma chambre de l'aile des chevaliers. Elle ne possédait pas de bracelets, mais elle était capable d'effectuer ce genre de déplacements à courte distance.

- Qu'est-ce que tu as ? me demanda-t-elle alors.

Je haussai les épaules, tentant de chercher des vêtements propres. Voyant que j'étais las, elle s'empressa de m'aider, même à revêtir le tout. Lorsqu'elle serra la dernière sangle de mon armure, je la remerciai d'un bref sourire.

- Qui est cette femme ? me demanda-t-elle alors.

Je sursautai vivement. Ne possédant pas réellement de pouvoirs, j'étais incapable de ressentir l'intrusion des gens dans mon esprit.

- Une paysanne, lui dis-je, puisque aucun chevalier ne devait mentir. Et j'ai aucune idée de ce qu'on a fait, elle et moi.

Je ramassai mes armes et sortit de ma chambre, n'étant pas d'humeur à affronter mon amie. Je sortis dans la cour, arrivant nez à nez avec Arya, qui tenait mon cheval et le sien par la bride. Nathan était près d'elle, croisant ses bracelets afin de créer un maelström. J'y entrai à la suite de ma soeur d'armes, pour réapparaître aussitôt sur les plages de Cristal.

- Je déteste ce pays, maugréais-je entre mes dents.

Je me dirigeai vers l'abri que les Chevaliers avaient construit pour notre patrouille dans ce royaume. Seulement, l'améliorer à chaque visite occupait notre temps.

Messages : 17 Date d'inscription : 06/03/2015

Ce matin, je me réveillai à l'aube, je poussai un soupir, cela faisait deux jours que nous étions revenus victorieux de Zénor. Je laissai aller un petit rire en repensant à Tristan, qui avait ordonné que l'on lance une énorme fête. J'avais donc bu mon vin dans mon coin, surveillant mes frères et soeurs. Je me rappelle d'avoir vu Tristan embrasser une jolie émerrienne, puis s'évanouir sur un puits. En riant sur ces souvenirs, je repoussai les draps de satin de mon corps nu. Je posai mes pieds sur le sol de pierres froides, je marchai vers la fenêtre ouverte, donnant sur la campagne d'Émeraude. Je laissai les chauds rayons du soleil réchauffer ma peau nue. Après quelques minutes, j'attrapai une tunique verte et la revêtis, je descendis au bains me purifier.

****

Je sortis du bain, après de longues minutes. Je pris une douce étoffe et séchai mes cheveux roux et revêtis ma tunique. Je remontai dans ma chambre de l'aile des Chevaliers et entrepris de mettre un pantalon noir et une paire de bottes de la même couleur. Je descendis dans le Hall, afin d'aller déjeuner avec mes frères et soeurs d'armes. Je pris une assiette, que je remplis de fruits et de viande et allai m'asseoir en retrait. J'entrepris de faire le tour de la salle avec mes yeux et vis qu'il ne manquait que Tristan. Ce dernier avait promis à Nathan qu'il déjeunerait avec nous, tous les jours, pourquoi n'était-il pas là? Je le vis finalement arriver dans le Hall, les traits tirés, je souris moqueusement. Son écuyère, Aëlys, vint lui porter une assiette pleine de victuailles. J'aimais bien cette petite, comme moi, elle avait tout un caractère et n'avait pas peur de dire ce qu'elle pensait. J'aurais voulu l'avoir comme apprentie...

Tristan, dit mon Chef. Tu vas, avec Arya, patrouiller la côte de Cristal.

Je relevai la tête, en entendant mon nom, Nathan s'attendait à ce que j'aille patrouiller avec Tristan. J'étais amplement capable de patrouiller seule, surtout un Royaume aussi ennuyeux que Cristal. Je me plongeai dans de noires pensées et cessai de prêter attention à ce qui se passait autour de moi. Voyant que rien de plus ne se passerait, je me levai et posai mon assiette sur la table. Je sortis de la salle, sans un mot et grimpai dans ma chambre. J'ouvris ma malle et en sortis ma cuirasse, je réussis à la mettre, sans avoir à me battre avec les sangles. Je pris une besace dans laquelle je mis deux tuniques et deux pantalons, je finis par serrer ma ceinture d'arme autour de ma petite taille et descendis dans la cour. Je marchai lentement vers l'écurie, puis vers la stalle de la monture de mon frère d'arme. J'entrepris de sceller le cheval de Tristan. Je me tournai vers mon étalon, qui ne laissait personne le sceller sauf moi, entrepris de le préparer et de sortir avec les deux chevaux. En sortant, je vis Nathan se tenir dans la cour, prêt à croiser ses bracelets, pour nous envoyer à Cristal. Pas longtemps après, Tristan arriva et prit les rennes de son cheval, alors que j'embarquais sur Asmodeus. Nathan croisa ses bracelets et un énorme tourbillon de lumière apparut. J'y entrai la première et mon frère me suivit.

Je déteste ce pays, dit Tristan entre ses dents.

Sur ces mots, il se dirigea vers l'abri, que nous avions construit, au fil de nos patrouilles. Je descendis de ma monture, dépassai mon frère et soupirai en attachant mon étalon en retrait. Je me dirigeai vers l'abri, pour retirer ma cuirasse, qui cachait mes formes féminines. Je m'étendis sur un lit de camp, en faisant léviter une de mes dagues. Puis sans avertir, je la fis se diriger à pleine vitesse dans un arbre. Je poussai un autre soupir.

On s'emmerde déjà, dis-je d'une voix plate.

Malgré mon ton sans expression, ma voix restait chantante. Je me levai et me dirigeai vers la rivière non loin de l'abri.

Je vais me baigner, lançais-je.

Je n'attendis pas la réponse de Tristan, je marchai vers la berge. Une fois à destination, je retirai ma tunique et mes pantalons et plongeai dans l'eau froide. Je trouvai un petit regroupement de roches, qui m'empêchait de me faire emporter par le courant et m'y accotai. Je fermai les yeux de bonheur.

Lorsque mon père m'avait autorisé à devenir un chevalier d'Émeraude, je lui avais promis que jamais je n'allais interférer dans les décisions de Nathan. Cependant, lorsque j'héritais de la patrouille du pays le plus emmerdant avec la chevalière la plus chiante de tout l'Ordre, je ne pouvais que me révolter. Habituellement, je disais ma façon de penser à mon Chef en privé, mais aujourd'hui, mes pensées étaient légèrement dirigées vers un ailleurs lointain. Je m'en voulais d'avoir ainsi rejetée une jolie paysanne ce matin, mais je ne pouvais faire autrement. Mon père n'encourageait pas du tout les mariages par amour, mais bien ceux entre les royaumes, ce qui permettait à Émeraude d'avoir de très bonnes liaisons. Mais les princesses se faisaient rares sur le continent. Et la majorité était beaucoup trop jeunes pour moi. À maintes reprises j'avais laissé mon coeur me guider, mais le roi les avaient toutes chassées, en leur proférant des menaces. Je n'en avais plus jamais revu aucune. Encore une fois, j'avais du en rejeter une qui aurait pu me donner de magnifiques enfants, même si elle ne s'intéressait à moi que par mon titre.

J'étais tellement absorbé par mes pensées déprimantes que je ne sentis même pas Arya me dépasser en un coup de vent. Je me contentais de regarder mes pieds en me dirigeant vers le petit abri. Ce ne fut qu'en y entrant que je vis ma soeur d'armes, déjà couchée contre l'un des lits de fortune. Je m'accotai contre un arbre qui soutenait l'abri, croisant mes bras contre ma poitrine. Elle avait déjà retiré son armure, et se prélassait en tunique. Je n'avais jamais remarqué à quel point ses formes étaient féminines... Je me secouai vivement la tête, tandis qu'elle envoyait choir une dague dans l'arbre à côté de celui où j'étais. Je la regardai moqueusement, tandis qu'elle se relevait. Si seulement Aëlys avait été là, j'aurais pu parfaire son entraînement militaire. Mais Nathan aimait mieux qu'ils deviennent autonomes. Pourtant, c'était moi le maître de la jeune Jadoise, pas lui.

- On s'emmerde déjà, lança Arya, m'empêchant de me liguer intérieurement contre mon Chef.

Je poussai un long soupir. Il ne nous avait pas dit combien de temps nous allions rester ici, mais je souhaitais sincèrement que ce ne serait même pas une journée. Je n'avais pas envie de passer le temps à m'entraîner avec Arya, puisqu'elle était incapable de perdre en combat amical. Alors je devrais la laisser gagner, et tout ça ne me servirait strictement à rien.

Ma soeur d'armes se leva, et je la suivis des yeux tandis qu'elle se dirigeait vers l'intérieur des terres, en direction de la rivière dans laquelle les Chevaliers se purifiaient le matin lorsqu'ils étaient de garde à Cristal.

- Je vais me baigner, dit-elle sans plus de détail.

Je haussai un sourcil. Patrouiller un pays ne signifiait pas aller se baigner, mais bien surveiller la côte afin de prévenir l'arrivée de nos ennemis. Cet ennemi que nous avions cru disparu durant plusieurs centaines d'années. Malheureusement, la deuxième armée des chevaliers d'Émeraude n'avait pas cru bon de ratisser le continent de l'Empereur au complet. Il était peut-être lent à réagir, mais il était plus qu'intelligent. En effet, il avait caché des sujets de chacune de ses races de l'autre côté des montagnes, et parmi eux un héritier. Puisque les insectes vivaient excessivement plus longtemps que les humains, celui-ci avait eu le loisir d'établir une stratégie parfaite. Et nous voilà maintenant, sans prophétie pour nous aider à nous débarrasser de cette menace. Cela aurait été beaucoup plus facile sans la guerre des dieux, c'était évident. Mais bien sûr, de mon humble avis, c'était à eux de défendre les créatures qu'ils avaient créées.

Lorsque je regardai à l'horizon, je constatai que le soleil disparaissait lentement au bout de l'océan. Arya n'étant toujours pas revenue, je décidai de partir à sa recherche. J'arrivai à la rivière à peine quelques minutes après mon départ, mais elle n'y était pas. Je fronçai les sourcils, tentant de chercher sa piste dans le sol, mais elle était trop faible pour un magicien aussi peu muni que moi. Je poussai un juron, avant de dégainer mon épée le plus silencieusement possible.

- Arya ? soufflais-je dans un demi-murmure.

N'obtenant aucune réponse, je retournai vers le campement. Quelle ne fut pas ma surprise de voir ma soeur d'armes complètement nue en train de se sécher les cheveux avec une étoffe. Puisqu'elle était dos à moi, je pouvais admirer les courbes parfaites de ses hanches ainsi que son petit postérieur bien rebondi. Je tentai de masquer magiquement ma présence, afin qu'elle ne me voit as tout de suite. Je ne comprenais pas pourquoi nous ne nous étions pas croisés, puisqu'il n'y avait pas plusieurs chemins du campement jusqu'à la rivière.

Bien décidé à la faire sortir de ses gonds, je m'approchai d'elle à petits pas. Rendu si près d'elle que je pouvais sentir la chaleur que dégageait son corps, je posai doucement mon épée contre sa gorge. Moqueur, je pouvais déjà la sentir bouillonner de l'intérieur.

- Tu ne devrais pas te promener ainsi nue dans un pays aussi découvert et démuni qu'est Cristal, lui soufflais-je au creux de l'oreille.

Je laissai tomber mon épée contre le sol devant elle, avant de reculer de quelques pas et de commencer à défaire les sangles de ma cuirasse. Elle se retourna face à moi, visiblement furibonde, mais son état changea rapidement lorsqu'elle vit mon regard armé de désir à son égard. Bah quoi? Tant qu'à être coincé ici avec une aussi jolie femme, aussi bien en profiter. Mon armure s'écroula vivement sur le sol, alors que je retirais lentement mes bottes, puis ma tunique. Mon regard était toujours posé dans celui de la jeune chevalière, qui semblait attendre que je retire mon pantalon. Mais j'arrêtai le spectacle là, attendant qu'elle manifeste un certain intérêt.

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Je restai ainsi pendant de longues minutes, avant de plonger la tête sous l'eau. La fraicheur de cette dernière me remit les esprits en place. Il était vrai que depuis que j'étais arrivé, Tristan n'avait pas dit grand chose et gardait cet air un peu frustré, qui lui allait si bien. Secrètement, j'avais espéré, qu'il me suive. Je tentai d'oublier son regard sur moi, en me concentrant sur la surveillance de ce pays merdique. Je sortis de la rivière et remis ma tunique, en me dirigeant vers l'abri. J'arrivai au campement, ce dernier était désert, je soupirai, Tristan devait être partit patrouiller les environs. Je retirai ma tunique, me retrouvant de nouveau toute nue et entrepris de me sécher avec une douce étoffe. J'étais concentrée à sécher ma longue chevelure rousse avec l'étoffe, lorsque je sentis la caresse froide d'une épée sur ma gorge. J'entrai dans une colère noire. Je sentis la présence d'un corps pressé au mien.

Tu ne devrais pas te promener ainsi nue dans un pays aussi découvert et démuni que Cristal, dit la voix de Tristan à mon oreille.

J'entendis son épée tomber au sol et sentis qu'il reculait. Je me retournai vers lui, avec la ferme intention de lui enfoncer mon poing sur le visage, mais m'arrêtai net en voyant son regard plein de désir, braqué sur moi. Sa cuirasse tomba au sol, mon prince retirait ses bottes et sa tunique, son regard toujours sur moi et ma nudité. Je ne relevai qu'un sourcil en attendant qu'il retire son pantalon. Il n'en fit rien. Je mordis ma lèvre inférieure en détaillant son torse musclé et son visage parfait. Pourtant, je n'avais jamais prêté attention aux beaux yeux de mon frère d'armes, ces derniers toujours fixé sur ma soeur d'arme, Célestia. J'avançai vers Tristan, en prenant soins de bien faire rouler mes hanches devant lui, une fois près de lui, je fis glisser mes mains sur son torse, les remontant vers ses épaules. L'une de mes jambes s'enroula autour d'une des siennes et je le fis tomber au sol d'une petite poussée sur ses épaules. J'éclatai d'un rire cristallin.

Je ne suis pas une Émerrienne facile à impressionner, Tristan, dis-je, en grimpant à califourchon sur lui. J'ai une fierté, moi.

Sur ces mots, je pressai mon corps nu contre lui et posai mes lèvres sur les siennes, avant de me relever rapidement et de retourner dans l’abri, sécher mes cheveux.

Je voyais bien que le désir l'animait elle aussi. En effet, le simple fait qu'elle se morde la lèvre inférieure de cette façon, fixant en alternance mon torse nu et mon visage me le prouvait. En fait, toutes les femmes étaient pareilles, au fond. Elles flanchaient toutes devant la richesse et la puissance, ainsi que devant l'héroïsme. Théoriquement, je représentais tout. Étant prince héritier, j'étais les deux premiers, et mon admission dans l'Ordre d'Émeraude terminait cette énumération. Cependant, c'était différent avec mes soeurs d'armes. Ce n'était pas du tout le même genre de relations qu'avec des paysannes ou des nobles, mais le résultat final était toujours le même. Il n'y avait pas une femme que je ne réussissais pas à mettre dans mon lit. Même les femmes mariées y passaient, espérant améliorer leur sort au final. Elles étaient idiotes. Je ne payais pas pour coucher. Tout comme moi, j'étais persuadé qu'Arya n'avait couché avec personne de notre Ordre. Si je réussissais à accentuer son désir, elle obtiendrait le meilleur coup masculin des chevaliers d'Émeraude. Sans me vanter, c'était simplement la pure vérité. Les autres étaient tout simplement trop romantiques.

Les yeux d'Arya se posèrent alors dangereusement dans les miens, me fixant avec une passion ardente. Je pris une grande inspiration, tentant de conserver mes pulsions. Je ne devais pas flancher aussi rapidement. Lentement, elle s'avança vers moi, avec une féminité que je ne lui connaissais pas. Après tout, c'était simplement des airs qu'elle se donnait. Au lit peut-être était-elle une femme douce et attentionnée ? Ce n'était qu'en testant que j'allais obtenir des réponses...

Lorsqu'elle fut à ma hauteur, elle encercla l'une de mes jambes musclées de la sienne, armée d'une sensualité qui activait mon coeur dans ma poitrine. Jamais je n'aurais cru qu'il allait s'activer de la sorte devant Arya d'Émeraude. Je l'avais toujours vue comme une brute, jamais comme une conquête. Bah, il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée, non ? J'armai mon visage d'un petit sourire en coin, levant la main pour aller caresser son sein. Cependant, je n'eus pas le temps de faire le moindre mouvement qu'elle me renversa au sol brusquement. Son rire résonna probablement jusqu'aux oreilles des écuyers, postés à Zénor.

- Je ne suis pas une Émérienne facile à impressionner, Tristan, minauda-t-elle avant de grimper sur moi. J'ai une fierté, moi.

Je haussai aussitôt un sourcil. L'accent qu'elle avait mis son dernier mot m'avait paru comme une attaque, mais je décidai de ne pas réagir. De toute façon, même si j'avais voulu, j'en aurais été incapable. En effet, elle pressa son corps nu contre le mien, s'emparant du même fait de mes lèvres avec passion et ardeur. Trop surpris, je ne réagis même pas, pas même pour prolonger le baiser. Ce qui me coûta probablement ma nuit dans les bras d'Arya, puisque celle-ci se releva d'un bond et retourna dans l'abri, silencieuse. Je me redressai sur mes coudes tant bien que mal, cherchant à évaluer la situation. Si je couchais avec elle, j'avais peur que ça me mette dans une position délicate vis-à-vis l'Ordre et Nathan. Je poussai un long soupir, avant de me redresser vivement sur mes jambes et me diriger à mon tour vers le campement. Ma soeur d'armes était en train de sécher ses cheveux.

- Toi, moi, et une magnifique nuit, ça te dit ? lui demandais-je soudainement.

Je ne lui laissai pas le temps de répondre que je la saisis par la taille, la retournai vers moi et commençai à embrasser ses lèvres avec passion et ferveur. Rapidement, le désir montait en moi, et se faisait voir peu à peu dans mon pantalon. Eh merde...

- Je t'en prie dis oui... murmurais-je entre deux baisers.

Cela faisait maintenant quatre jours que j'errais dans le royaume, quatre jour, comprenant ce jour fastidieux de cette guerre... Guerre à laquelle je n'avais pas participer, guerre où j'avais lâchement laisser mes frères et soeurs d'armes se faire massacrer. En effet, j'avais eu beau forcer Tina à galopper à toute vitesse, j'étais arriver trop tard sur le champ de bataille que j'avais retrouver non seulement désert, mais aussi taché du sang de mes pairs. J'ignorais combien d'entre eux avaient été tuer ou encore combien d'entre eux avaient été blesser. Est-ce que Kesley s'en était sortit intact ? Ou Tristan ? Ou encore mon chef Nathan ? Chef... que j'avais sans aucun doute déçu. Je désirais le savoir, comme aussi je ne voulais pas savoir...

Durant ces quatre jours, j'avais errer. Errer comme un chat malpropre à qui l'on refuse l'entrée. Je fuyais, mais fuyais quoi, ça c'était une autre question. J'avais déshonorer ma famille, mon rang. J'avais trahit les miens, m'étais trahis moi même. Marchant seule dans les divers villages du royaume, je troquai une longue cape, dans laquelle je pouvais facilement me dissimuler, contre un petit lapin que j'avais chasser dans les bois.

Pourquoi ne l'avais-je pas manger, me demanderiez-vous... C'était simple, je n'avais plus d'appétit. Tout en moi c'était éteint. J'avais d'abord crus que si la faim se présentais, je pourrais toujours me trouver un petit gibier à chasser, mais en vain. Au bout de trente six heures à voyager de forêt en forêt, d'étang en étang et de royaume en royaume, aucun petit animal n'avais croiser ma route.

Ce qui m'étonnais le plus était le fait de n'avoir reçu aucun message d'inquiétude... ou encore de menace de la part de Nathan, après tout je l'avais humilier. Pourtant j'en recevais tout de même quelques un... très peu, mais assez pour me faire penser que j'avais peut être encore ma place parmi eux...

J'avais ainsi choisit de faire un détour vers Émeraude, où j'allais peut-être trouver le courage de refaire surface, mais ce fut plutôt le contraire. Dès que les murailles apparurent devant mes yeux, la honte repris le dessus et je fis demi tour.

Je ne savais plus où aller. J'avais faim, soif et froid.

J'avais toujours été mince, mais depuis 4 jours je m'étais littéralement mise à fondre. C'était sans doutes lier à mon métabolisme de fée... Ne m'alimentant pas, je devenais de plus en plus squelettique, un vrai sac d'os. Mes pas me guidèrent vers le royaume de Crystal où je pourrais peut être facilement me mêler aux habitants avec ma corpulence actuelle...

Mais il y avait toujours une ombre au tableau... toujours un visage qui me revenait en tête... celui de mon âme soeur... il était peut être la seule raison qui me poussais à penser à rentrer au sein de l'ordre, mais aussitôt je pensais à quel point je devais le dégoutter par ma disparition et me ravisait.

Je marchais, même si je dirais plutôt que je me traînais difficilement prête à traverser la frontière de Crystal à chaque pas. Chaque pas qui me faisait souffrir. Chaque pas qui m'éloignait toujours un peu plus de ma famille. Chaque pas qui m'éloignait de lui.

Les minutes me paraissait des heures et les heures des jours entiers. Dans combien de pas, pourrais-je enfin me reposer ?

Je débouchai près d'une clairière où se trouvait un bon cours d'eau d'après les cliquetis de l'eau que j'entendais.

M'abreuver, je devais m'abreuver. Je fis un pas, entendant subitement des brides de conversations que je n'arrivait pas à comprendre, ayant les pensées trop confuses à cet instant, cependant il me sembla reconnaître une voix...

Tristan, lançais-je télépathiquement au jeune homme avant de m'écrouler au sol, inconsciente.

HJ J'ai eu la permission de Tristan pour poster ici, désolée si cela change tes plans.

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Je vis mon frère d'arme se redresser sur ses coudes et me fixer. Sans qu'il le sente, je m'introduisis dans sa tête et compris qu'il se demandait s'il couchait avec moi, perdrait-il sa place au sein de l'Ordre? Nathan le sanctionnerait-il? Je levai un sourcil en le regardant. Bien vite, Tristan se remit sur pied et marcha vers moi.

Toi et moi, et une magnifique nuit, ça te dit? demanda mon prince.

Avant que je puisse l'envoyer promener, comme je le faisais si bien, Tristan me prit par la taille et me retourna vers lui. Il était vrai que je débordais de désir pour lui, en ce moment. Sans que je m'y attende, il posa ses lèvres sur les miennes et m'embrassa avec passion. Pressée contre lui, une immense chaleur m'envahit, je me sentis tellement bien dans les bras de mon prince. Ses lèvres caressaient les miennes avec une ferveur et une passion, qui m'excita au plus haut point. Je sentis que son désir montait, puisque son pantalon se tendait.

Je t'en prie, dis oui...murmura Tristan entre deux baisers.

Ses lèvres caressèrent ma peau sensible, ce qui me fit frissonner de plaisir. Je bondis dans ses bras, croisant mes jambes autour de sa taille et pressant mon intimité contre son torse. Je brisai le baiser pour le regarder au au fond de ses yeux bleus, avant de replaquer mes lèvres sur les siennes.

Oui, chuchotais-je de ma voix chantante.

Je mordis doucement sa lèvre inférieure, avant de me frayer un chemin de baiser dans son cou. Je pouvais sentir son corps frissonner contre moi. Je reposai mes pieds au sol et attirai Tristan sur mon lit de fortune, à peine fut-il par dessus moi, que je le vis se figer entre mes bras. Je fouillai dans son esprit et compris que Célestia venait de refaire surface.

Vas la voir, dis-je.

Je repoussai mon prince doucement et revêtis une tunique et m,is mes bottes. Je passai devant lui, en prenant mon arc et mon carquois.

J'vais chercher de quoi se mettre sous la dent, dis-je d'un ton plat, qui cachait parfaitement mon ton blessé.

HJ: Perso, je pense que ça t'arrange et on est deux dans le post, j'aurais aimé que tu me le demande aussi... Dans tous les cas, voyons ce que ça va donner !

Lentement et avec une douceur infinie, je posai mes lèvres contre la peau tiède de son épaule, cherchant visiblement à la faire flancher. Au final, toutes les femmes étaient pareilles. Il suffisait de savoir comment les avoir. Et Arya, malgré ses airs revêches, était une femme avec les mêmes désirs que toutes les autres. Elle n'était pas différente. Comme pour justifier mes pensées, elle sauta sur moi d'un air pratiquement désespéré, enroulant ses jambes autour de ma taille et embrassant mes lèvres avec passion. Et voilà. Elle tombait devant le Prince d'Émeraude, comme toutes les Émériennes, finalement. Elle mit soudainement fin à notre étreinte, pour poser un regard empli de passion dans le mien. Moqueur, je ne pus m'empêcher de me dire qu'elle serait probablement un très bon coup.

- Oui, me dit-elle avec une douceur qui lui était habituellement inconnue.

N'importe qui pourrait être persuadée que cette femme était sauvage au lit, mais je pouvais constater maintenant que c'était totalement le contraire. En effet, elle mordit ma lèvre avec une infinie douceur. Je n'aimais pas nécessairement les baises sauvages, mais j'adorais avoir un peu de défi de temps à autre. Ses lèvres se promenèrent au creux de mon cou, me faisant frissonner au moindre contact. Lentement, elle m'attira vers son lit de fortune, et je l'y suivis, mon membre déjà bien tendu dans mon pantalon de toile. Je grimpai par-dessus elle, le sourire aux lèvres.

Tristan, souffla une voix faible dans mon esprit.

Je me figeai net en reconnaissant la voix de ma soeur d'armes, Célestia. Elle était disparue depuis que je l'avais poursuivie, et elle n'avait répondu à aucun de mes appels. Je ne savais pas si c'était parce que ma magie n'était pas assez puissante, ou si c'était parce qu'elle m'avait ignoré. Mais tout ça n'avait plus d'importance. Puisque là, elle me répondait. Je ne comprenais pas les émotions qui me prenaient lorsqu'il s'agissait d'elle. J'étais incapable de reconnaître quoi que ce soit dans ce domaine.

- Va la voir, souffla Arya d'une voix brisée.

Ses paroles me sortirent de ma torpeur. Je n'eus malheureusement pas le temps de me reprendre qu'elle me repoussa doucement afin de se dégager de mon étreinte et d'aller revêtir ses vêtements. Je poussai un profond soupir, cherchant à localiser Célestia. Que faisait-elle aussi près du campement cristallois? Je me mis en position assise, tandis qu'Arya passait devant moi, armée de son arc et ses flèches. Je soutins son regard, bien qu'en ce moment je me sentais plus qu'idiot. Ce n'était pas comme si Tia était ma femme.

- J'vais chercher de quoi se mettre sous la dent, me lança-t-elle sur un ton qui en disait long sur ses états d'âme.

Aussitôt qu'elle eut quitté l'abri, je poussai un juron en frappant dans le truc le plus proche. Je devais aller retrouver Célestia, mais à quel prix ? Je me secouai vivement la tête, avant de mettre des vêtements chauds ainsi que ma ceinture d'armes. Je sortis lentement dehors, commençant à pister mon amie. J'arrivai bien rapidement près de la rivière dans laquelle Arya se baignait quelques heures plus tôt. C'est alors que je vis la jeune femme inconsciente sur le bord de l'eau. Je courus à sa rencontre, m'agenouillant près d'elle. Je soulevai légèrement le haut de son corps, cherchant son pouls et son souffle. Heureusement, elle était encore en vie. Cependant, son faible poids et ses lèvres gercées en disaient énormément sur son état. Je pris alors la gourde accrochée à ma ceinture, et je l'approchai lentement de la bouche de Tia. J'en fis tomber un léger filet dans sa bouche, jusqu'à ce quelle reprenne doucement conscience.

- Célestia ? murmurais-je d'une voix que je voulais délicate. C'est moi Tristan. J'vais m'occuper de toi.

Je glissai l'un de mes bras sous ses genoux, et l'autre sous ses aisselles afin de la soulever pour la ramener vers le camp. Il fallait qu'elle mange et qu'elle s'hydrate, et rapidement. La magie ne pouvait pas régler la malnutrition, malheureusement.

Arrivés au campement, je la déposai contre mon lit de fortune, et j'allai aussitôt rajouter des bûches dans le feu. Je me saisis d'une couverture qui était dans mes bagages, et j'allai couvrir ma jeune amie avec.

- Tia... Tia réponds-moi, murmurais-je en accroupissant à ses côtés.

Je ne saurais vous dire combien de temps c'était écouler depuis mon arriver dans cette clairière. Je ne savais même pas ce qui m'avais pris de m'y rendre lorsque j'avais entendue la voix de l'être à qui je me vouait destiner (et ce malgré mes tentatives de le nier).

Je savais que j'étais folle de revenir après avoir disparue aussi longtemps... et dans un moment aussi crucial, mais je ne sais pas. J'avais surtout paniquer en découvrant la véritable identité de Tristan, mais quelque chose en moi le voulait aussi pour moi, et seulement moi malgré tout. Cependant, la peur du rejet ou du jugement prenait le dessus. Était-ce là la raison de mon départ, l'opinion de mes frères et soeurs d'armes ?

Une fraicheur intense s'écoula alors dans ma gorge. Je tentai d'ouvrir les yeux une première fois, mais en vain. Juste l'idée de bouger mes paupières si lourde m'était douloureuse.

Célestia, murmura alors la voix délicate de mon ami. C'est moi Tristan. J'vais m'occuper de toi.

Malgré le fait que j'aurais bien voulu refusez son aide, je ne rechignai pas. Peut-être que cela était du à l'épuisement, ou peut-être mes combats avaient-ils changer, je n'avais aucune réponse à ça, la seule chose dont j'étais certaine était que le peu d'énergie que j'avais à ce moment si devait me servir en cas d'urgence seulement. Je sentis alors une main se glisser sous mes genoux et une autre sous mes bras avant d'être soulever du sol glacial.

Je ne devais pas peser grand chose, du moins encore moins qu'à l'habitude. Ma tête, qui me semblait désormais peser une tonne comparée au reste de mon corps se posa lourdement contre l'épaule de mon ami qui avançait à un bon rythme. En un rien de temps, nous nous retrouvâmes à l'abris et à une température plus convenable.

Rapidement, peut-être même trop rapidement, la chaleur que dégageait mon ami quitta la partie avec laquelle il était en contact de mon corps pour laisser place au froid catatonique d'un petit lit de fortune (sans doute fait de paille). Sans dire un mot, je me retrouvai emmitoufler d'une couverture avec un Tristan inquiet à mes coté. Je le sentais par son énergie.

Tia... Tia réponds-moi, demanda-t-il sans me quitter.

J'avais l'impression d'être un cadavre ainsi installer, sans vie, sans feux ardent en son sein, mais surtout muette, car quiconque me connaissait savait bien que je ne me taisait jamais. Je fini par enfin trouver un peu de force pour me forcer à ouvrir les yeux et les poser sur mon ami.

Il n'avait pas changer d'un poils, le regard river au sol, il gardait son air sérieux qui le distinguait bien des autres.

Dans un effort surhumain, j'ouvris la bouche pour murmurer faiblement.

Froid...

C'est alors qu'un long frisson glacial me parcourut le dos alors que nos iris se croisait comme si c'était àa nouveau la première froid.

De la déception planait dans son regard, mais qui n'en aurait pas eu à mon égard après ce que j'avais fait. Je tentai de poser ma main sur sa joue, mais je m'en dissuader lorsqu'au contact de sa peau, je ressentie un petit choc électrique rapidement suivi d'une grande fatigue.

HJ DÉSOLÉ DE L'ATTENTE, LES DERNIÈRES SEMAINES ONT PLUTÔT ÉTÉ TRÈS CHARGÉE ET JE N'AIE PAS EU UNE SEULE MINUTE POUR MOI. PARDON

Messages : 17 Date d'inscription : 06/03/2015

Étant fée, je pouvais sentir l'urgence d'agir de la part de mon frère d'armes et ce à plusieurs kilomètres du campement. Je lâchai un grognement sourd, alors que je le savais en train de secourir Célestia. Il venait de rater sa chance avec moi et jamais une deuxième occasion ne se présenterait. Je continuais de m'enfoncer dans la forêt de Cristal, rageuse. J'avais simplement envie de partir vers Irianeth, d'exterminer tout ce qui croiserait mon chemin. J'en voulais toujours au monde, j'en voulais à Célestia d'être revenue vers nous, j'en voulais à Tristan de m'avoir séduite, j'en voulais à Nathan de m'avoir envoyé dans ce pays de merde. Le bruissement d'un buisson interrompit ma colère, j'étendis mes sens magiques et sentis la présence d'un lapin. Je bandai la corde de mon arc, en y plaçant une flèche et la laissai atteindre sa cible. Ne sentant plus l'énergie vitale de la petite bête, je marchai vers le buisson, y trouvai le lapin transpercé par ma flèche et entrepris de le préparer. Une fois ma prise dépourvue de peau, je me redirigeai vers le campement. Je m'arrêtai à la limite des arbres, pour voir mon prince poser délicatement mon-ex soeur d'armes sur MON lit de fortune. Une colère immense prit place dans mon âme. Nathan, dis-je en pensée. On a retrouvé Tia, je retourne à Émeraude.

Froid, fit le souffle de Célestia.

Je la vis toucher la joue de mon frère d'armes, je devins jalouse. D'un geste de la main, je ravivai le feux magique et posai ma prise près de ce dernier. Je lançai un regard sans émotion à Tristan. Il ne méritait pas de voir à quel point, le fait que notre déserteuse de soeur soit revenue, me mettait en une colère noire.

J'retourne à Émeraude, lançais-je. J'en ai assez de ce pays merdique.

Sur ces mots, je me retournai vers mon étalon, pris la scelle et mes sacoches. J'entrepris de leur tourner le dos en scellant Asmodeus. Ma monture sentit ma rage, alla frotter mon nez contre mon épaule fine. Je cajolai doucement son encolure et grimpai en scelle. Je fis marcher mon cheval près de mon lit de fortune et passai la main au dessus de ma soeur.

C'est de la déshydratation, dis-je platement. Nourris-la et fais la boire. Tu la rammèneras.

Sur ces mots, je lançai mon cheval au grand galop, en tentant de retenir mes larmes. Jamais Arya d'Émeraude ne laisserait un homme voir ses faiblesses.

HJ: en route vers Émeraude, t'as le choix, elle ou moi mouahahahaha

Je savais bien que j'étais plus que loin d'être le plus puissant magicien de cette armée, et en ce moment ça me démoralisait. J'étais incapable de soigner mon amie adéquatement, ni capable de savoir ce qu'elle avait. De ce que je pouvais voir physiquement, c'était de la malnutrition et de la déshydratation, mais encore là, je n'étais pas un guérisseur. Je me mordis la lèvre inférieure, baissant le regard au sol afin de prier Dressad, le dieu de mon royaume. Je ne l'avais jamais vraiment prié, mais je n'avais jamais cessé de croire en son existence. De plus, depuis que je suis tout petit qu'il exauçait le moindre de mes voeux. Avec chance, cette fois-ci, il accepterait de sauver Célestia. Je ne savais pas pourquoi j'avais toujours été protecteur à l'égard de ma soeur d'armes. Oui elle était ma soeur, mais c'était comme si elle était bien plus que ça. Je n'avais jamais agi ainsi avec Nella, Arya ou Annabelle.

- Froid... murmura soudainement la voix de ma jeune amie.

Je relevai mon regard, rempli d'espoir. Elle était en vie ! Mes yeux croisèrent ses prunelles noisettes, mais j'étais incapable de sourire. Elle avait si peu de forces, qu'il m'était impossible de me réjouir de son retour. Si Dressad m'avait donné la chance de m'occuper d'elle et de la remettre sur pieds, ce n'était pas pour que je faillisse à mon devoir. Je la vis relever la main avec difficulté. Je voulus lui dire de ménager ses forces, mais j'en fus incapable lorsque je vis vers où sa petite main frêle se dirigeait.

À son contact, une douce chaleur m'envahit, suivi d'un halo de lumière blanche qui entoura Célestia. Bien malgré moi, j'écarquillai les yeux. Était-ce... Était-ce ce que je croyais ? Mes lèvres se mirent à trembler, tandis que je déglutissais de travers. Était-ce pour cela que je m'étais toujours occupé de Célestia ? Que j'avais toujours été jaloux des mecs qui lui tournaient autour et que je m'inquiétais sans cesse de ce qui lui arrivait ?

- Hey Tia, murmurais-je dans un demi-sourire, d'un ton que seule Célestia pouvait entendre.

- J'retourne à Émeraude, lança brusquement Arya, dont je n'avais même pas relevé le retour. J'en ai assez de ce pays merdique.

Je saisis doucement la main de Célestia, afin de la déposer le long de son corps. Je fronçai les sourcils, me retournant vers ma soeur d'armes. Si elle pensait qu'elle pouvait décider ainsi que sa patrouille était terminée, elle se mettait le doigt dans l'oeil. En fait, je me doutais fortement que son départ précipité avec un rapport avec l'être dans mon lit. Je la regardai seller son cheval, puis elle se dirigea vers nous. Sentant sa rage, je me plaçai entre mes deux soeurs, afin qu'elle ne lui fasse pas de mal, mais elle ne fit que passer une main magique au-dessus de son corps aigri.

- C'est de la déshydratation, lâcha-t-elle sans émotion. Nourris-la et fais-la boire. Tu la ramèneras.

Je poussai un bruyant soupir, la regardant partir. Non mais comme si j'étais stupide et que je ne savais pas ce qu'avait Célestia ! Je retins un cri de rage, ne voulant pas perturber ce qui semblait être mon âme soeur. Je tournai de nouveau mon regard vers elle, la voyant trembler de tous ses membres. Elle était congelée, c'était évident. Je retirai alors ma ceinture d'armes, puis ma tunique, dévoilant mon torse nu, orné de quelques cicatrices de guerre. C'était la façon la plus rapide de réchauffer un corps, mais je n'osai pas retirer les vêtements de mon amie. Je me glissai sous la couverture de laine avec elle, la ramenant contre mon torse brûlant. J'embrassai doucement sa chevelure, cherchant à la rassurer.

- Tu m'as inquiété... murmurais-je d'une voix rauque.

HJ: Désolé Arya D:

Je profitais le plus possible de la chaleur qui irradiait dans mon être, s'y j'avais pus m'y bruler, être consumer par le feu afin de me réchauffer, je l'aurais sans doute fait.

— Hey Tia, murmura faiblement Tristan.

L'atmosphère changea subitement, se gorgeant de colère alors qu'Arya pénétrais sous la tente.

— J'retourne à Émeraude, pesta-t-elle. J'en ai assez de ce pays merdique.

Ma main, toujours sur la joue de mon ami vînt alors se reposer le long de mon corps.

J'entendais la jeune chevalière atteler sa monture. Tristan sauta subitement du lit en position d'attaque d'après ce que son énergie dégageait.

— C'est de la déshydrations. Nourris-là et fais la boire, dicta-t-elle comme sortie d'un bouquin. Tu la ramènera.

Il soupira alors sur le gallo du cheval s'éloignait de plus en plus. Je me mis alors à trembler sans trop savoir pourquoi. Je n'osais plus bouger, ni même respirer, chaque mouvement semblait augmenter le rythme de mes tremblements. La couverture se souleva alors rapidement puis je me retrouvai coller contre le torse de mon frère d'arme. Je voulais bouger, lui montrer que j'allais bien, mais il resserra sa prise sur moi et posa ses lèvres contre ma chevelure.

— Tu m'as inquiété, murmura-t-il.

Je me contentai de sourire... après tout, je n'avais pas grand chose à dire pour excuser mon geste. Ma disparition était injustifié et mon absence au combat l'était encore plus.

J'entendais encore les pensée d'Arya au loin. Je ne sais pas si elle faisait exprès de me les faire parvenir ou si elle était simplement tellement enragée qu'elle ne contrôlais plus son esprit, mais heureusement plus elle s'éloignait et plus ses pensée s'estompait.

— Je me suis fait une nouvelle ennemie on dirais, murmurais-je au meilleure de mes capacités.

Je me blottis un peu plus contre le corps chaud de Tristan. Plus sa chaleur s'immisçait en moi, plus mes forces me revenait. Bientôt, j'arriverais sans doutes à me mettre quelque chose sous la dent.

Mes pensées vagabondais jusqu'à ce que l'image de mon chef se dessine dans ma tête... J'imaginais déjà la crise à laquelle j'aurais droit à mon arrivé.

— Je n'aurais jamais dût revenir, murmurais-je pour moi même.

Je baissai mon regard vers son visage, la regardant sourire faiblement. Je ne savais pas du tout comment je devais me sentir. Après tout, c'était quelque peu de ma faute si elle était ainsi partie, même si je n'avais rien fait pour cela. Je savais très bien que je n'étais pas l'homme qu'il lui fallait, même si je l'aimais du fond de mon coeur. Me connaissant, ça ne prendrait même pas une semaine et j'irais voir ailleurs. Du moins, c'était ce que je faisais depuis très longtemps. La preuve était telle que j'avais pratiquement couché avec Arya. Je n'étais même plus capable de compter combien de femmes étaient passées dans mon lit. Je savais que ce n'était pas la meilleure chose à faire, mais j'avais toujours été persuadé que je ne saurais jamais qui était mon âme soeur. Après tout, il n'y avait que les êtres magiques qui pouvaient le voir. J'en étais incapable, et c'était la même chose pour toute la population, pratiquement. Rares étaient ceux qui possédaient des pouvoirs magiques. Je n'avais jamais mis ma foi là-dedans, mais c'était peut-être ce que je devais faire maintenant. Je savais qui m'était destiné, et je connaissais très bien cette personne également. Il ne me restait plus qu'à la faire tomber en amour avec moi... Si j'en étais capable. Ce n'était pas une simple paysanne qui me fréquentait afin de devenir reine. Avec Tia c'était... C'était différent. Je le sentais.

- Je me suis fait une nouvelle ennemie, on dirait, chuchota Célestia d'une voix brisée, mais tout de même moqueuse.

Je souris légèrement, tandis qu'elle se blottissait de plus en plus contre mon torse. Je refermai alors mon emprise sur elle, resserrant mes bras sur son petit corps. En ce moment, je devais me battre contre moi-même afin de ne pas l'embrasser. Ce n'était pas l'envie qui manquait, mais je savais que ce n'était pas le moment non plus. Doucement, je commençai à caresser son bras, regardant son visage tellement magnifique. Comment je n'avais pas pu remarquer à quel point elle était extraordinaire avant que tout ça n'arrive ?

- Je n'aurais jamais dû revenir, laissa tomber ma jeune amie d'un ton coupable.

Plus que surpris, je tentai de ne pas laisser mon visage l'afficher. Je ne savais pas ce qui lui prenait de dire ce genre de trucs, mais moi, j'étais heureux de son retour. Non seulement j'étais heureux, mais je n'allais plus jamais la laisser partir. Mes doigts se glissèrent doucement sous son menton, afin de relever son visage vers le mien.

- Ne dis plus jamais ça, murmurais-je d'une voix douce. J'ai besoin de toi...

Mes yeux posés dans les siens mi-clos, je ne pus empêcher mon coeur de faire un bond dans ma poitrine. Avec une douceur infinie, j'allai poser mes lèvres en un baiser léger et tremblant, voire hésitant. Ce n'était pas moi qui me faisait hésiter, je me demandais simplement si c'était ce que Célestia voulait. Je souhaitais simplement lui prouver que j'avais besoin d'elle, que ce n'était pas de simples mots en l'air. Je plongeai de nouveaux mes iris dans ses deux petites noisettes, lui souriant tendrement. J'aurais envie qu'elle réplique à mon baiser, mais elle était trop faible pour le faire.

Je sentis alors la main de mon frère se glisser sous mon menton dans une douce caresse, m'obligeant à le regarder.

—Ne dis plus jamais ça, murmura-t-il doucement de sa voix suave. J'ai besoin de toi...

Il fixait tendrement mes yeux que je peinais à garder ouvert avant d'approcher son visage du mien. Dans une légère caresse il posa ses douces lèvres contre la peau gercer des miennes, affolant au passage les battements de mon coeur. J'avais envie de l'attirer encore un peu plus contre moi, de coller mon corps au sien et d'éterniser ce geste, mais la fatigue des derniers jours l'emportait sur moi et me faisait frissonner de froid.

Je fixai alors les prunelles du prince d'Émeraude du mieux que je le pouvais. J'avais la gorge sèche et n'osais plus prononcer quoique se soit qui gâcherait ce moment.

— J'ai sommeil, s'immisça alors dans son esprits alors que mon corps glacé touchait le sien.

Je ne possédais sans doute que peu de pouvoirs magiques, mais ça ne m'empêchait pas d'avoir d'autres dons. En effet, étant le chevalier le moins puissant magiquement de l'Ordre, j'avais été obligé de développer d'autres capacités. Il allait donc sans dire que tous mes sens étaient extrêmement aiguisés, particulièrement mon ouïe, ainsi que mon toucher. Je pus donc sentir que le coeur de Célestia s'affolait quelque peu dans sa poitrine, ce qui me rassura profondément. Elle ressentait quelque chose à mon égard... Mais ce n'était pas le moment de penser à l'amour. C'était le moment pour elle de se reposer, puis de manger un morceau afin de lentement reprendre des forces. La sentant toujours frissonner, je resserrai mon emprise sur elle, afin de lui transmettre plus rapidement ma chaleur. Si seulement ce ne serait pas irrespectueux de lui retirer sa propre tunique, elle pourrait se réchauffer en un éclair. Cependant, j'avais peur qu'elle ne l'interprète pas de la bonne façon. Je poussai un léger soupir, si discret que Tia ne pouvait pas l'entendre.

Je lui souris tandis que je la voyais faire un effort afin d'ouvrir ses yeux et de les poser dans les miens. Ses lèvres étaient gercées, et le bout de son nez rosé par le froid. Je n'étais pas un expert en survie, mais j'en connaissais tout de même les bases. Je n'avais pas besoin d'Arya pour comprendre que ma copine était totalement déshydratée.

J'ai sommeil, m'annonça la voix de mon âme soeur dans mon esprit.

Je hochai doucement la tête de haut en bas, avant de poser ma main contre sa chevelure. Je lui transmit une énergie qui l'endormit presque instantanément. Je me décollai alors d'elle, parcourant l'abri à la recherche d'une fourrure d'animal. Je trouvais alors du loup marin, ce qui tenait très bien au chaud, particulièrement dans des pays comme Shola. Je retournai auprès de ma jeune amie, fermant mes yeux tandis que je lui retirais sa tunique et son pantalon. Je la recouvris de la peau de la bête, allant ensuite chercher de l'eau. Je savais que ce traitement magique que Nathan m'avait appris permettait de retrouver ses forces en quelques minutes à peine. Ça lui ferait du bien. Ensuite, j'allais pouvoir la faire boire, manger, et elle pourrait s'adonner à une vraie bonne nuit de sommeil par la suite.

Je m'agenouillai près de la couche, à ses côtés, passant une nouvelle main magique au-dessus de sa tête, la réveillant. Je lui souris avec amour, avant de porter la gourde d'eau fraîche jusqu'à sa bouche.

- Je veux que tu la boives au complet, Tia, murmurais-je d'une voix rauque. Ensuite tu mangeras une ration, puis nous dormirons ensemble afin de te réchauffer.

Voyant qu'elle me fixait, je ne pus m'empêcher d'approcher à nouveau mon visage du sien afin de poser mes lèvres contre les siennes. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine, tandis que je me reculais lentement.

- Bois, ça va te faire du bien.

Je me relevai lentement, allant dans mes sacoches de voyage afin de prendre des rations sèches que nous mangions lors de nos missions. Habituellement, j'aimais bien chasser ou trouver des fruits aux alentours, mais avec la noirceur qui s'amorçait et la femme de ma vie dans un tel état, je ne voulais pas quitter la tente. Du moins, pas tant qu'elle ne serait pas capable de se tenir toute seule sur ses deux pieds.

Il posa alors sa main contre ma tête, alors que je sombrais immédiatement dans un sommeil profond.

Noir. Tout autour de moi était noir. Je me serais crus dans la forêt interdite si ce n'était pas du fait que je n'y avais jamais mis les pieds de ma sainte vie. Je n'étais pas seule. Quelques chose était derrière moi, je le sentais mais ne le voyais pas. Je devais avancer, aller droit devant, mais j'en était incapable. Mes pieds refusais systématiquement de m'obéir.

Une vague subite de chaleur m'enveloppa alors que j'ouvrais les yeux pour découvrir Tristan me souriant. Il porta alors une gourde à ma bouche, mais je n'avais pas soif, en fait, j'étais surtout ébranler par mon rêve auquel je ne comprenais rien.

—Je veux que tu la boive au complet, Tia, dit-il sérieusement. Ensuite tu mangeras une ration, puis nous dormirons ensemble afin de te réchauffer.

Je continuai de le fixer sans rien dire, je n'avais pas soif et j'avais encore moins faim. Tristan se rapprocha alors de moi afin de poser rapidement ses lèvres contre les miennes un fois de plus.

—Bois, ça va te faire du bien.

Il s'éloigna alors en direction de ses sacoche sans doute pour y prendre les fameuses rations dont il parlait quelque instant plus tôt.

Il revînt prendre place à mes cotés rapidement, je sentais qu'il s'inquiétait et refusait de me laisser seule et cela m'agaçait d'une certaine façon, après tout j'étais une grande fille.

Je me forçai à boire quelques millilitres de l'eau qu'il m'avait apporter mais sans plus prise d'une soudaine et vive douleur à l'estomac, après tout c'était compressible puisque la dernière fois que j'avais ingéré quelque chose remontais à déjà plusieurs jours.

—Merci, me contentais-je de murmurer difficilement.

Je me blottis contre lui afin de prendre un peu de sa chaleur, puisque je ne sentais plus le bout de mes doigts ni même mes orteils.

Un violent craquement se fit alors entendre à l'extérieur me faisant sursauter, et si un groupe de brigand venait s'en prendre à nous ?

Je lançai un regard vers Tristan afin d'essayer de comprendre ce qu'il pensait de ce bruit inattendu.

—Je n'ai pas vraiment faim, avouais-je lorsqu'il posa une ration devant moi.

Je tentais de garder mon calme. Après tout, la vie de Célestia était entre mes mains. Et depuis toujours je tentais de me faire valoir aux yeux de mon père. Non seulement aux yeux de mon père, mais également aux yeux de Nathan et de l'Ordre en entier. Je n'étais pas le chevalier le plus apprécié de l'armée. Pas même par mon écuyère. Simplement parce que je ne possédais pas de réels pouvoirs magiques. En ramenant notre disparue saine et sauve au château, je m'assurais une certaine gloire. Je savais bien que désirer cela ne faisait pas partie des valeurs de l'Ordre, mais je n'avais pas été élevé avec eux. J'avais été élevé dans mon environnement de prince qui allait un jour accéder au trône émérien. Ma mère n'était pas vraiment en accord avec la vie que je menais. Mais pour l'instant, le peuple d'Émeraude n'avait pas besoin de moi. Je pouvais bien faire ce que je voulais de ma vie pour quelques temps. De toute façon, un roi qui savait défendre les siens était un roi meilleur. Je voulais risquer ma vie pour les autres, même si j'étais sur le trône. C'était d'ailleurs une des raisons qui faisait que j'étais dans l'armée. Je voulais être un roi-soldat, car toute ma vie j'avais désiré être un chevalier d'Émeraude. Maintenant, il ne me restait juste à prouver que j'en étais réellement un.

Je fixais Célestia, plus qu'inquiet. Je voulais simplement qu'elle boive un peu d'eau, puis qu'elle mange. Après elle prendrait du repos, puis je la rapporterais à Émeraude, saine et sauf. Mon coeur battait la chamade alors qu'elle était collée contre moi. Comment n'avais-je jamais pu remarquer ce que je ressentais à l'égard de la chevalière ? Je fermai les yeux. Mes parents ne m'avaient jamais parlé d'un mariage forcé, mais je savais bien que le royaume le plus important d'Enkidiev se devait d'avoir une reine à sa hauteur. À mon humble avis, une bonne reine ne se forgeait pas grâce au code, mais bien par ses qualités et ses valeurs. J'allais convaincre mon père de marier la femme que je voulais. Je ne disais pas que c'était nécessairement Célestia. De toute façon, je ne croyais pas qu'elle allait accepter de m'épouser. Mais je ne voulais pas d'une inconnue. Même si j'en avais eu plein dans mon lit.

- Merci, murmurais-je alors qu'elle avait à peine touché à l'eau.

Je poussai un léger soupir. Je ne pouvais pas la forcer non plus, c'était tout à fait contre mes principes. Mais elle devait manger quelque chose, elle devait boire. Je me savais capable de la convaincre. Mais pour l'instant, je décidai de la laisser tranquille. Je la laissai se blottir encore plus contre moi, ce qui me fit sourire. Je ne savais pas si elle cherchait seulement à se réchauffer, ou si elle cherchait simplement mon réconfort. Mais j'étais heureux. Heureux qu'elle daigne enfin poser ses mains sur moi et qu'elle cesse de renier ses sentiments à mon égard.

Soudainement, un craquement se fit entendre dehors, faisant sursauter ma belle. Je me redressai sur mes coudes, tentant de percevoir le moindre son. Ses yeux se posèrent dans les miens. Je déposai alors la ration que j'avais apporté pour elle, afin d'aller patrouiller quelque peu à l'extérieur.

- Je n'ai pas vraiment faim, dit-elle d'une voix faible.

Je me levai brusquement, avant de lui jeter un regard meurtrier. Si elle ne s'aidait pas, je ne pouvais rien faire pour elle. Je détestais les gens qui jouaient aux petites victimes, et c'était exactement ce qu'elle semblait faire. Je revêtis rapidement une tunique, avant de me saisir de mon épée et de sortir à l'extérieur. Je fus surpris de constater que les guetteurs de Cristal encerclaient le campement, glaive à la main. Je haussai un sourcil, avant de lever les mains en signe de paix.

- Vous n'êtes plus le bienvenu sur les terres de Cristal, aboya alors un des hommes. Ni vous, ni aucun de vos hommes.

Je changeai de tactique. Je pointai mon épée vers l'avant, sachant très bien que je ne faisais pas le poids face à tous ces hommes. J'ai besoin de renforts au campement de Cristal, envoyais-je alors à mes frères et soeurs. MAINTENANT.

- Et pourquoi cela ? tentais-je sur un ton diplomatique.

Je jetai un bref regard derrière moi, sachant très bien que dans la tente se trouvait une femme incapable de se défendre pour le moment. Je mourrais avant de les laisser y pénétrer, mais si je perdais la vie, elle aussi. J'arrive tout de suite, me parvint la voix d'Aliénor dans mon esprit. Je n'avais plus qu'à tenir jusqu'à ce que les renforts arrivent.

- Sa Majesté ne veut plus aucune relation avec le royaume d'Émeraude, répondit-il avec la même sauvagerie. Si vous ne quittez pas, je devrai vous éventrer et ramener votre tête à mon roi.

J'eus un petit sourire en coin. Sans doute ne savait-il pas que devant lui se trouvait le prince du royaume d'Émeraude. Cependant, ma réaction fut comme de la provocation et il sauta sur moi à la vitesse de l'éclair, que je n'eus même pas le temps de réagir. Une épée vint alors bloquer son cou, et je me tournai pour croiser les yeux d'Aliénor, et voir Aden et mon chef avec elle.

Messages : 3 Date d'inscription : 12/04/2015

Je poussai un long soupir, en voyant le petit Santo faisait virevolter autour de lui et d'Ema près d'un millier de plumes. Le petit chenapan avait encore percé l'un des coussins sur lequel la petite Gaïa était assise. Cette dernière me regarda désespérée, c'était le troisième. Je souris, avant de faire apparaître un petit cheval de bis et le tendis au fils d'Adalyne, ma soeur d'armes. Je me retournai vers ma classe de calcul et souris gentiment.

- Reprenons les dernières équations, dis-je patiemment.

D'un geste de la main, j'ensorcelai les craies qui se mirent à écrirent trois équations faciles. Gaïa se mit à griffoner les chiffres et cmpter sur ses doigts; Ema ignora la tâche à faire et Santo babillait dans son coin.

- Ema, dis-je doucement. Ton papa serait extrêmement fier de savoir que sa petite puce connaît ses mathématiques.

- Nah, s'écria-t-elle. J'veux aller dehors.

Au moment où j'allais lui répondre, la vix de Tristan se fit entendre dans ma tête. J'ai besoins de renforts au campement de Cristal, MAINTENANT. Merde, pas besoin de crier! s'écria Arya. Débrouille-toi. On arrive, fit la voix douce d'Aden. À ce moment là, Aden et Nathan apparurent au beau milieu de ma classe. Ema se leva, pour courrir vers son père, mais ce dernier lui fit signe de rester. Je vis dans le regard de mes frères d'armes, qu'ils avaient besoins de moi et de ma diplomatie. Je hochai la tête et agrippai ma ceinture d'arme. Aden croisa ses bracelets et moi et Nathan y entrèrent.

J'apparus au beau milieu de la forêt de Cristal. À l'aide de mes sens magiques, je trouvai rapidement Tristan. J'arrive tout de suite, dis-je dans mon esprit. Je courus vers le campement et vis que le campement était envahi par les guetteurs de Cristal. Silencieusement, je tirai mon épée de mon fourreau et vis que mes frères faisaient de même. Aussi silencieuse qu'un grand chat de Rubis, je m'approchai du leader et posai ma lame sur son coup et vis le sourire moqueur de Tristan.

- Je ne crois pas qu'assassiner un Chevalier d'Émeraude et de soit, le prince héritier de ce Royaume soit une bonne idée, dis-je.

Avec mon plat de ma botte, je poussai son genoux vers l'extérieur, le brisant. Le soldat se mit à hurler de douleur et ses amis se mirent en position d'attaque. Mes frères et moi chargèrent nos paumes et ls guetteurs reculèrent. Je fis signe à Nathan de croiser ses bracelets, alors qu'Aden prenait Célestia dans ses bras et que j'entraînai Tristan dans le tourbillon.

Je sortis du tourbillon et vis Aden en train de donner de son énergie magique à ma soeur d'armes. Nathan surveillai ces derniers. Je me retournai vers mon ami, un regard inquiet sur mon visage fin.

- Il s'est passé quoi? dis-je. Pourquoi les guetteurs vous ont attaqué?

HJ: À Émeraude

» Arya-Chevalière d'Émeraude
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