Perdu entre deux frontières (Libre)

Écuyer d'Émeraude Messages : 56 Date d'inscription : 16/04/2009

Que faisait-il ? Pourquoi ne me prenait-il pas contre son torse si chaud et rassurant, afin de me bercer et de me consoler ? Pourquoi ne venait-il pas me murmurer des paroles rassurantes au creux de l'oreille, comme une mère le ferait avec son fils. Évidemment, je n'avais pas réagi comme il le voulait, mais il ne comprenait pas. Je ne pouvais pas être égoïste comme ça, mon titre m'en empêchait. Je me devais d'être honnête en permanence et de donner mon coeur et ma vie pour les gens de ce continent. Retirer le seul héritier du royaume d'Argent de son trône serait une honte pour mon frère, le chef des chevaliers d'Émeraude. Et jamais je ne pourrais lui faire cela. Déserter l'Ordre? Une autre chose totalement impossible. C'était la seule chose qui me permettait de contrôler ma magie, plus que meurtrière.

Comme un bel enfant, je continuais de sangloter, tandis que mon prince gardait un silence totalement effrayant. Qu'allait-il faire ? Il allait probablement m'abandonner à mon sort. Trop de différences nous animaient. Je ne parlais pas seulement de nos titres, mais de nos caractères. J'étais beaucoup trop immature pour lui.

- Je retire ce que j'ai dit, lança alors Emerick, d'une voix aussi déchirée que mon coeur. On... On doit rentrer, tu dois partir ce soir. Je suis tellement désolé...

Je relevai mon visage rempli de larmes vers mon âme soeur, qui s'était rhabillé. Je déglutis avec difficulté, sachant très bien ce qui était en train de se passer. De qui était-ce la faute ? Je ne croyais pas qu'il y avait une réelle réponse à cette question. Je fermai les yeux, tandis qu'il s'éloignait dans le chemin menant au château d'Argent. Hors de question que je le suive. J'essuyai donc grossièrement mes larmes, ramassant ma tunique et mon pantalon au sol. J'enfilai le tout. J'étais faible, je le savais, mais je ne pouvais pas rester plus longtemps dans ce pays de malheur. J'aurais pu contacter mon frère afin qu'il vienne me chercher, mais ma magie m'avait abandonné. Je ne comprenais pas pourquoi je n'avais pas perdu connaissance, mais en ce moment, je m'en fichais. Je voulais seulement retourner à Émeraude, lieu vers lequel je mis le cap.

Après plusieurs heures à longer la rivière Mardall, je constatai que je ne savais pas du tout où j'étais. Habituellement, la végétation d'Argent et Émeraude étaient similaires. Maintenant, j'étais dans une forêt légèrement trop touffue pour être chez moi. Je poussai un soupir visant à me rassurer. Ça ne me donnait absolument rien de paniquer tout de suite. Je fronçai les sourcils, constatant qu'il n'y avait plus aucune maison qui bordait la rivière. Habituellement, c'était à cet endroit que les villages s'installaient; il y avait une source d'eau à proximité. Je poussai un juron, tentant de me rappeler mes cours de géographie, mais rien ne me venait en tête. Je n'écoutais jamais en classe. Je fermai les yeux, tentant de me reconnecter avec l'Ordre: rien. C'était comme si j'avais épuisé toute réserve de magie en moi, et qu'il n'y en avait plus.

- NATHAAAAAN ! hurlais-je, sur le bord du désespoir.

Rien. Il ne pouvait pas m'attendre. Personne ne le pouvait. Je glissai ma main dans mes cheveux. Je n'avais aucune arme sur moi, les ayant laissé à Argent. Je ne pouvais donc pas chasser, et j'étais incapable de manger du poisson. Je ne connaissais pas suffisamment la végétation de la région pour savoir quels fruits étaient comestibles. Je me laissai tomber contre le sol, fermant les yeux afin de réfléchir. C'était totalement impossible qu'il n'y aie aucune solution. Je jetai un coup d'oeil dédaigneux vers la rivière. Mon estomac réclamant de la nourriture, je n'aurai pas le choix de manger du poisson, bien qu'allergique. C'était ça, ou mourir de faim. Cette allergie n'était pas mortelle, mais elle allait fortement m'empêcher de bien respirer pendant les prochaines heures. Je tentai de me calmer, afin de renouer avec mon énergie, mais absolument rien. J'étais incapable de refaire mes propres forces afin de retrouver ma magie. Tout m'avait abandonné.

Soudain, je fis quelque chose que je n'avais jamais fait. Je m'agenouillai, et je commençai à prier Abusoss, le Dieu protecteur de Béryl, mon pays d'origine. Enfant, je le faisais chaque soir avec ma mère. Une fois que j'eus rejoins l'Ordre d'Émeraude, je n'avais pas le droit d'adorer aucun Dieu. Pratiquement la seule règle que j'avais respecté.

- Ne m'abandonnez pas, murmurais-je d'une voix rauque.

Hj / Je suis sur la frontière d'Argent et des Fées, sur le bord de la rivière Mardall !

Le seul moyen de voir que je disais vrai, pour lui, était de lire mes pensées. C'était interdit de faire cela sur un membre de famille royale, mais, je n'allais même pas m'en rendre compte si il s'exécutait. À quoi bon cette règle, si nous, êtres normaux ne le ressentions pas? Je vis Nathan échanger un regard avec sa nouvelle femme, il finit par avancer vers moi et serrer mon bras fermement.

- T'en profiteras, c'est la dernière fois que tu le reverras, dit-il, d'un ton dur.

Mon coeur se serra, c'était pour le bien de Kesley. Je vis plusieurs expressions de surprises sur les visages des soldats d'Émeraude. Le Chef des Chevaliers n'était pas reconnu pour son agressivité, au contraire, il avait un tempérament plutôt souple. Nathan poussa Ellana derrière lui, avant de faire apparaître des provisions et croisa ses bracelets magiques, faisant apparaître un grand tourbillon de lumière.

- Après toi, dit-il platement.

Je m'engouffrai dans le tourbillon et apparus dans une grande clairière dans la forêt des Fées. Je me retournai pour voir Nathan sortir du maelström. Je pris une grande inspiration et posai un regard triste sur lui.

- Dès qu'on l'aura trouvé, j'vais retourner à Argent et ne plus jamais revenir à Émeraude, dis-je, brisé.

Je me mis à examiner le sol, afin de trouver une piste ou un signe que mon âme soeur était passé par ici. Je passai une main dans mes cheveux et je fermai les yeux, tentant de garder mon calme. C'en était trop, je voulais passer mon existence avec Kesley et personne n'allait m'en empêcher. Je serrai mon gros point et frappai un arbre violemment. Je regardai un flot de sang sortir de mes jointures et étouffai d'un juron.

- Ton frère est mon âme soeur, dis-je. Je l'aime.

Malheureusement, les maëlstroms n'emmenaient les gens qu'aux endroits qu'ils avaient déjà visités. Donc, même si je visualisais Kesley dans mon esprit, il m'était impossible de me rendre directement à ses côtés. J'imprimai donc l'image dans ma tête de la rivière Mardall, dans une clairière tout près du royaume des Fées. De toute façon, cette rivière était presque inaccessible à l'intérieur du royaume des créatures ailées. Je décidai donc d'arriver à Argent, directement sur la frontière. Je sortis du tourbillon à la suite d'Emerick, qui se retourna vers moi, un air piteux et abattu sur le visage. S'il pensait que j'allais céder à ses facéties, il se trompait fortement. Je poussai un puissant soupir, me concentrant plutôt sur notre tâche: retrouver mon frère.

- Dès qu'on l'aura trouvé, j'vais retourner à Argent et ne plus jamais revenir à Émeraude, dit-il d'une voix qui aurait brisé n'importe quel coeur.

Mais pas le mien. La seule chose que je ressentais à son égard en ce moment, c'était de la haine. Une haine très bien placée, si c'était à moi de juger. Je ne lui répondis rien. De toute façon, j'étais persuadé qu'il mentait. Il reviendrait n'importe quand à Émeraude afin de baiser mon p'tit frère. Pour moi, c'était uniquement ce qu'il souhaitait faire. Kesley devait probablement aimer ça, puisque avant de le rencontrer, il se faisait baiser par presque tout ce qui possédait un pénis. Et non. L'estime de mon frère à ce sujet n'avait jamais été vraiment élevée. Il se croyait subtile en feignant d'aller s'entraîner. Je n'avais qu'à me brancher à ses émotions et je savais ce qui se passait. Le prince d'Argent était probablement son trentième... Dans ce coin-là. Je n'avais jamais compris ce qui l'avait poussé à faire ça. Après tout, il était encore jeune...

Je me secouai vivement la tête, afin d'enlever toutes pensées négatives à l'égard de Kes. Il était un être libre, et s'il aimait baiser n'importe qui ou n'importe quoi, c'était son choix. Je croisai mes bras contre ma poitrine tandis qu'Emerick regardait le sol, à la recherche de la moindre trace. Avec ma vision d'Elfe, je voyais bien qu'il était déjà passé par ici, et qu'il fallait continuer vers l'intérieur du continent. J'ouvris la bouche pour dire quelque chose, mais le prince me stoppa en assénant puissamment son poing dans l'arbre le plus près. Je sursautai légèrement, ne m'attendant pas à une telle violence de sa part.

- Ton frère est mon âme soeur, scanda-t-il alors. Je l'aime.

- Tu ne t'es jamais demandé pourquoi il avait refusé ta demande ? répondis-je aussitôt sur un ton cinglant.

Je n'arrivais tout simplement pas à croire ça. Comment mon frère pourrait aimer un être aussi infect que le prince d'Argent ? Je me connectai aux souvenirs d'Emerick, afin d'aller voir la scène dans son esprit. Je haussai un sourcil.

- Tu t'en fiches complètement, pestais-je de nouveau. T'es allé voir le prince de Rubis après. DIRECTEMENT après. Tu l'as même embrassé.

Je m'enfonçai subitement dans la forêt, suivant la trace de mon petit frère. Rares étaient les humains qui se promenaient par ici. J'étais donc sûr que ces petits pieds humains étaient ceux de Kesley. Les traces avaient une fraîcheur de trois heures, approximativement. Ce qui était bon signe.

En quelques minutes à peine je débouchai sur la prochaine clairière. Je ne savais pas si Emerick m'avait suivi. Si oui, il avait été grandement silencieux. Je stoppai brusquement mon pas, voyant un petit corps sur le bord de la rivière. Je reconnus immédiatement mon petit frère.

- Kes... murmurais-je, tandis que l'Argentais passait à côté de moi à la course afin de se jeter à ses côtés.

Hj / Em tu peux rep, on va laisser Kes avoir un peu plus de contenu Wink

Je n'avais pas besoin d'avoir des pouvoirs magiques, pour savoir que Nathan me détestait. J'avais la réputation d'être un vrai salaud et un vrai coureur de jupons... pantalons plutôt. Filipp, quelques garçons d'écuries, une foule de serviteurs et... Kesley.

- Tu ne t'es jamais demandé pourquoi il avait refusé ta demande? demanda Nathan d'un ton plus qu'impoli.

Connard, il méritait que je lui arrache la langue de mes mains. Le Chef des Chevaliers haussa un sourcil.

- Tu t'en fiche complètement, dit le semi-elfe. T'es allé voir le Prince de Rubis après. DIRECTEMENT après. Tu l'as même embrassé.

Alors là, il allait trop loin! Il le paierait. Avant que je ne puisse lui casser le nez, Nathan s'enfonça dans la forêt. Je lui suivis à une distance respectueuse. Après quelques minutes de marches, nous débouchâmes sur une clairière, Kesley y était étendu évanoui, près de la rivière. Mon coeur remonta dans ma gorge. Nathan se dépêcha de se rendre auprès de son frère.

- Kes... murmura-t-il, alors que je me précipitais près de mon âme soeur.

Je retournai mon amour sur le dos et vis à quel point ses lèvres pulpeuses étaient gerçées. Je pris la gourde, qui pendait sur la hanche du grand frère de mon amant, l'ouvris et versai un peu d'eau dans la bouche de Kesley.

- Kesley, dis-je, avec une pointe de panique dans la voix. Kes, ouvre les yeux.

Je pressai Kesley contre moi et baisai son front avec amour. Je levai un regard sur Nathan, un mélange de peine, de colère et de peur y flottait.

- J'ai peut-être été un con après qu'il ait refusé ma demande, dis-je. Mais je suis revenu. Parce que je l'aime! À un point tel, que je suis prêt à refuser le trône de mon royaume, pour vivre ma vie à ses côtés. Déteste-moi comme tu veux Nathan, mais jamais tu ne pourras effacer mes sentiments pour Kesley.

Écuyer d'Émeraude Messages : 56 Date d'inscription : 16/04/2009

Je restai ainsi accroupi pendant ce qui me sembla être des heures. Ma mère croyait en ce dieu, puisqu'elle semblait croire en elle-même. Je n'avais jamais su ressentir la même chose qu'elle à l'égard des cieux, mais j'avais toujours su cependant qu'ils existaient. Et comme Abussos protégeait mon pays, je me devais de lui faire confiance. Il allait m'envoyer quelqu'un, quelque chose, un signe, j'en étais certain. Ma mère serait entièrement d'accord avec moi. Bien rapidement, mes forces me quittaient. Je le sentais. Et je ne parlais pas de ma magie. J'étais affamé, assoiffé, mais mon corps ne voulait plus bouger. J'étais incapable de me rendre à la rivière et de m'abreuver. Mais je gardais espoir. L'espoir qu'un paysan argentais me retrouve, ou même une fée qui me voie de son pays. Il était rare que je réclamais de l'aide, à cause de mon orgueil démesuré, mais cette fois-ci j'en avais réellement besoin. Sinon, c'était littéralement la mort.

Je n'eus cependant pas le temps d'y songer davantage que ce fut le noir.

J'étais incapable d'ouvrir les yeux. Mais j'étais réveillé. Je pouvais sentir que mon corps était fortement serré dans les bras de quelqu'un. Mon Maître ? Mon frère ? Aëlys ? Il m'était impossible de le savoir. Je tentai donc de me fier à l'odeur, mais ça ne m'aida pas plus. Cette personne sentait la forêt, ce qui était chose normale, après tout.

- J'ai peut-être été un con après qu'il aie refusé ma demande, commença alors une voix que je connaissais bien. Mais je suis revenu. Parce que je l'aime ! À un point tel, que je suis prêt à refuser le trône de mon royaume, pour vivre ma vie à ses côtés. Déteste-moi comme tu veux Nathan, mais jamais tu ne pourras effacer mes sentiments pour Kesley.

C'est à ce moment que je recommençai à donner signe de vie. Je me mis à tousser si fortement qu'on aurait pu croire que j'allais en mourir. J'avais la gorge trop sèche pour être capable de respirer normalement. Une fois que ma crise fut finie, je me laissai tomber mollement contre le torse d'Emerick, trop faible pour faire quelque mouvement que ce soit. Je gémis de douleur en tombant contre lui, sentant mes côtes meurtries. Je me sentais affreusement faible, et je détestais cela. Je détestais être à la merci des autres, particulièrement celle de mon frère. Et il était là. Car mon âme soeur lui avait adressé la parole.

Doucement, j'ouvris mes yeux, et je croisai aussitôt le regard acier du prince. Je lui souris, comme pour le rassurer.

Je ne savais plus comment regarder Emerick. Après tout, il ne pouvait pas être aussi bon acteur. Tout ça... Ce semblait tellement vrai. Si vrai que j'avais envie de le croire. De croire qu'il aimait mon frère, et qu'il n'avait pas fait exprès de le heurter. Que ce qui était arrivé à Kesley n'était qu'une petite maladresse de sa part. Le problème cependant, ce n'était pas moi. C'était lui. Qu'est-ce que Kes voulait lui ? Je fermai les yeux momentanément, cherchant à me retrouver dans mes propres émotions. Étant mi-elfe, mi-humain, les deux races se confrontaient souvent dans ma tête. Et lorsque mes émotions se chamboulaient... l'être des bois en moi voulait prendre le dessus et me les faire éliminer. Cependant, c'était grâce à ces qualités si j'étais devenu le Chef d'Émeraude. Ma capacité à éliminer mes émotions et à mettre la sécurité des gens d'Enkidiev avant celle de tous mes hommes faisait de moi un homme de poigne. Comme mon père le disait souvent, j'étais né pour régner. Simplement, je n'étais pas né du bon rang.

Visiblement énervé, le prince Argentais retourna brusquement mon petit frère, et la vue de son visage m'horrifia. Depuis combien de temps était-il ainsi, sans nourriture et incapable de boire quoi que ce soit ? J'avalai de travers, fixant ces lèvres gercées avec culpabilité. Il aurait pu en mourir...

À la vitesse de l'éclair, Emerick arracha la gourde qui pendait à ma hanche, avant de l'ouvrir et d'en verser tendrement dans la bouche de Kesley. Il devait se réveiller. Il le fallait. Car ma main était sur le garde de mon épée, prête à dégainer l'arme. Car oui, j'étais entièrement capable de mettre le prince à mort si mon frère perdait la vie. Malheureusement, la magie n'opérait pas sur tout. Même si je lui donnais de mon énergie vitale, rien ne prouvait qu'il se réveillerait. Sa déshydratation était trop intense pour cela. S'il se réveillait par lui-même, j'allais pouvoir l'aider. Sinon, j'allais l'emmener à Émeraude et le laisser aux bons soins d'Adalyne.

- Kes, murmura alors Emerick. Kes, ouvre les yeux.

Je pouvais détecter la panique dans la voix de l'amant de mon frère. Je me mordis la lèvre inférieure. Sans doute avais-je réagi trop rapidement dans la cour du royaume d'Émeraude. Je relâchai doucement mon épée, croisant mes bras contre ma poitrine. La simple façon de serrer jalousement Kesley contre son torse me prouvait qu'il ne me laisserait jamais le prendre dans mes bras afin de le ramener à la maison.

- J'ai peut-être été un con après qu'il aie refusé ma demande, mais je suis revenu, me déclara alors le prince en relevant son regard vers moi. Parce que je l'aime ! À un point tel, que je suis prêt à refuser le trône de mon royaume, pour vivre ma vie à ses côtés. Déteste-moi comme tu veux Nathan, mais jamais tu ne pourras effacer mes sentiments pour Kesley.

J'ouvris la bouche pour répondre, mais je n'eus pas le temps. Mon petit frère commença alors à tousser violemment. Je me jetai à genoux à ses côtés, afin d'être prêt à réagir magiquement. Au moins, il était en vie et le resterait. Je le laissai aller quelques instants, jusqu'à ce qu'il se laisse tomber contre Emerick. Mon regard croisa alors celui de l'Argentais, et mes mains s'illuminèrent aussitôt d'une douce lumière blanche. Ses pouvoirs magiques l'avaient abandonné depuis longtemps, selon mon examen magique. Je me mordis la lèvre inférieure, me demandant s'il allait être capable de les récupérer. Je ne sentais plus aucun flux magique dans son petit corps mou... Rapidement, je guéris toutes les blessures, et je le fis boire le contenu de la gourde au complet. Je lui transférai un peu de mon énergie, avant de passer ma main par-dessus son visage afin de l'endormir.

Après l'opération, je restai agenouillé devant Emerick. J'avais bien vu au sourire de Kes qu'il était content qu'il soit venu le chercher. Kesley aimait cet homme. Et je devais respecter ses sentiments, même si personnellement je ne les aimais pas.

- Voilà ce que je te propose, commençais-je alors. Si tu renonces à ton trône, tu peux venir t'installer à Émeraude. Tu auras des appartements royaux, ou des terres, comme tu le désires. Et je te laisserai rejoindre mon armée.

Je lui tendis alors mon bras, afin qu'il le serre à la manière des chevaliers d'Émeraude. C'était le plus que je pouvais lui offrir pour qu'il puisse être avec Kesley. S'il refusait...

Je serrais Kes contre mon coeur, priant silencieusement tous les putains de Dieux du panthéon, afin que mon amant se réveille. Soudainement, Kesley se mit à tousser violemment, au même moment, son grand frère se jeta à genoux près de nous. Kes ne toussa pendant quelques secondes, encore, avant de se laisser tomber contre moi. Le regard noisettes de Nathan croisa l'acier des miens et ses mains s'illuminèrent d'un seul coup. Je le vis se mordre la lèvre inférieure, je compris que mon amant était mal en point. Après son traitement magique, le Chef des Chevaliers fit boire son petit frère et passa sa main sur le visage de Kesley, afin de l'endormir.

Après le tout, Nathan resta agenouillé devant moi. Je le vis me dévisager. Normal. Comment accepter que son tombeur de petit frère se fasse un homme six ans plus vieux que lui. Je pouvais comprendre... Enfin, non, parce que je ne tenais pas à ma soeur, comme Nathan tenait à son frère.

- Voilà ce que je te propose, dit le Chef de l'Armée d'Émeraude. Si tu renonces à ton trône, tu peux venir t'installer à Émeraude. Tu auras des appartements royaux, ou des terres, comme tu le désire. Et je te laisserai rejoindre mon armée.

S'attendant à ce que j'accepte, Nathan me tendit le bras à la manière des Chevaliers. Je serrai Kes contre moi, avant de lever les yeux vers le soldat d'Émeraude.

- Je vais te dire oui, mais ce n'est pas gagné d'avance, dis-je. Mon père n'acceptera pas tant que je ne lui aurai pas donné d'héritiers.

Je libérai un de mes bras et serrai le sien.

- Rentrons, dis-je, platement.

Je pris Kesley dans mes bras et m'engageai dans la direction d'où nous venions. Je priais que mon père ne me fasse pas tuer, si je refusais ma couronne. À Argent, le Roi pouvait condamner la personne qu'il voulait, à mort, même son fils. Je m'arrêtai dans une clairière, serrant Kesley dans mes bras et embrassai son front. Je me retournai vers Nathan, qui nous suivait de près.

- C'est ici que l'on se sépare, dis-je. Je vais aller annoncer la nouvelle à mon père. Si je ne reviens pas, dit à Kes que je l'aime.

Sur ces mots, je posai mon amant sur le sol, avec délicatesse. Et me dirigeai vers le Royaume d'Argent, sans me retourner. J'allais abandonner mon droit de naissance, afin de vivre mon amour avec mon âme soeur.

HJ: Gone