Comment trouvé le trouble?

Bien sûr, je me levai ce matin, la porte qui séparait ma chambre de celle de mon maître était fermée. Je sondai la pièce et sentis la présence d'une paysanne émerrienne. Je soupirai, repoussai les draps de satin qui recouvraient mon petit corps. Je posai les pieds sur le sol froid de ma chambre et pris une tunique et un pantalon, qui traînait sur le sol. Je pris une paire de bottes, descendis aux bains. J'entrai dans la grande piscine, fermai les yeux de bonheur au contact de l'eau sur mon corps.

****

J'étais assise près d'Ivy, à la table des Chevaliers. Je souris moqueusement lorsque je vis mon maître entrer dans le Hall des Chevaliers. Il arborait d'énormes cernes. Je pris une assiette et la remplis de victuailles, avant de me lever et d'aller la porter à Tristan. Nathan interpella mon maître et lui annonça qu'il irait patrouiller la côte cristalloise avec le Chevalier Arya. Je baissai la tête, car je savais que ce ne serait pas de tout repos, la Chevalière était une femme excessivement agressive et bête.

Les écuyers vont patrouiller les berges de Zénor, mon frère, dit le Chef des Chevaliers.

Je relevai la tête, regardai mon Chef avec intérêt. Je partais sans mon maître, c'était la première fois. Rapidement, nous fûmes ordonner d'aller nous préparer. Je courus vers ma chambre, aggripai une tas de tunique et de pantalons, les fourrai dans une sacoche de cuir et mis ma ceinture d'armes. Je redescendis dans le Hall, ce dernier était désert, je cours vers la cours et vis Nathan, qui attendait les écuyers. Je me dirigeai vers l'écurie et scellai mon cheval. Je sortis avec ma monture, la tenant par la bride, en sortant, je vis que tous mes compagnons se tenaient avec leur montures. Nathan croisa ses bracelets, j'entrai la première dans le tourbillon. Je sortis sur la plage de Zénor. Je souris, avant de me diriger vers le campement, que la famille royale, nous avait préparé. Mes compagnons me rejoignirent. Après de longues minutes à nous placer et préparer le repas. Je me levai d'un bond, affichant un air ennuyé.

Je vais patrouiller les environs, dis-je d'un ton plat.

Je me dirigeai vers la forêt, m'enfonçant vers le continent. Me sentant soudainement suivie, je sortis une dague de ma ceinture, de l'autre main, je fis lever de dangereux nuages orageux. J'arrivai dans une clairière, toujours avec le sentiment d'être suivie. Je fis éclater un éclair près de moi.

Montre toi, ordonnais-je d'un ton presque royal.

Messages : 25 Date d'inscription : 22/03/2009

J'avais excessivement mal pris ma défaite face à ces foutus chevaliers d'Émeraude. Tout ça ne serait jamais arrivé si cette putain d'Annabelle n'avait pas refait surface en voyant cet incapable d'Alaric. Elle l'aimait encore. En fait, son corps en entier l'aimait, alors je ne pouvais en faire autrement. Seulement, j'étais amplement capable de faire acte de cruauté avec les gens que j'aimais. Mais cette connasse ne m'en avait pas laissé le temps. Ce qui était bien malheureux, je devais l'avouer. J'aurais aimé profiter de ses sentiments afin de le faire souffrir. Comme un petit jouet. J'adorais les jouets. Et j'adorais briser les jouets également.

Cloîtrée dans mon alcôve depuis quelques semaines déjà, je n'en étais pas sortie. Pas même pour voir mon mari. Il comprenait mon besoin de solitude, et mon maître également. Il ne m'avait sommée dans l'alcool royale qu'à mon retour, et j'avais bien failli y perdre ma tête. Depuis qu'il possédait le chaudron des sorciers, il était capable de suivre le moindre de nos faits et gestes. Alors probablement que mon moment de faiblesse devant cet humain qui me croyait morte ne m'avait pas rendue populaire auprès de sa cour. Mais c'était du passé. J'allais aller de l'avant, et agir de mon propre gré.

J'agitai la main par-dessus mon chaudron, réclamant à voir les stupides enfants que ces guerriers vêtus de vert entraînaient. Je ne pus m'empêcher de sourire sournoisement lorsque je les vis patrouiller une plage de galets que je ne connaissais que trop bien. Ce qui était étonnant, c'était qu'il n'y avait aucun adulte avec eux. Ça sentait le piège, mais j'étais capable de me défendre. En un clin d'oeil, je m'évaporai en fumée.

Je réapparus brusquement près du nouveau château de Zénor. Nouveau, c'était tout qu'un mot. Disons, rénové. Je mis aussitôt mes sens aux aguets. Je devais trouver une façon d'attirer un mouton dans un piège. Ça allait probablement être facile, mais il me fallait une idée brillante. Je sortis une petite fiole de ma ceinture, remplie de poudre jaunâtre. J'en mis une pincée dans ma main, et je soufflai dessus. Le vent la porterait à leur campement. Cette poudre était destinée à attirer un humain, peu importe de la façon. Parfois c'était en imitant le parfum d'une personne qui leur était chère, ou alors en les emplissant d'ennui. Aussitôt, je grimpai dans un arbre, préparant la suite de mon plan. Avec l'aide du branchage, je m'affligeai des blessures, et j'ébouriffai mes cheveux. Je pris ma dague afin de déchirer quelques peu mes vêtements.

Soudain, une écuyère passa sous moi. Heureusement que j'avais masqué ma présence, sinon elle m'aurait détectée. Je me cachai derrière un écran d'invisibilité, puis je me laissai tomber au sol. C'est à ce moment que la petite dégaina sa dague. Elle était armée d'un certain courage, mais c'était inutile face à moi. J'allais avoir Nathan comme ça, c'était sûr et certain. Je me roulai quelques secondes dans la boue, avant de partir à sa rencontre. La petite se tourna subitement vers moi, faisant éclater un éclair près d'elle. Elle ne pouvait pas me voir, alors je me déplaçai derrière des fougères. C'était une jeune Jadoise... Une petite incursion dans son esprit me montra qu'elle était l'écuyer du Chevalier et Prince Tristan d'Émeraude. Intéressant...

- Montre-toi, m'ordonna-t-elle soudainement.

Je sortis tragiquement des fougères dans un état épouvantable. Je me jetai aux pieds de la petite, totalement en pleurs. Elle devait probablement me reconnaître. Annabelle était une chevalière désirée par les élèves, puisqu'elle avait de très belles qualités, et qu'elle possédait une très belle magie. Dont je m'étais bien sûr emparée.

- A... Aëlys ? demandais-je en me servant des souvenirs d'Anna. Il faut m'aider avant qu'ils me retrouvent.

J'étais dans un tel état de panique, bien sûr acté, mais qui paraissait si vrai... Elle n'aurait aucunement le choix d'y croire. De plus, ma sorcellerie était tellement plus puissante que sa magie. Mais je n'avais pas besoin de ça pour masquer ma présence. Non. L'énergie d'Annabelle le faisait pour moi. Si elle me sondait, elle n'y verrait que la chevalière qu'elle avait connu. Ou observé, voyez le comme vous le voulez.

Une femme ou plutôt ce qui devait être une femme sortit des fougères, près de moi. Elle se jeta à mes pieds en pleurant comme une désespérée. Je relevai un sourcil, je n'étais pas particulièrement sensible. Ce n'est lorsque la bonne femme leva les yeux vers moi, que je la reconnus.

A...Aëlys? demanda-t-elle doucement. Il faut m'aider avant qu'ils me retrouvent.

Toujours figée, je voyais bien que sa panique était réelle, mais je ne savais que faire. Je sondai la Chevalière, que j’idolâtrais et remarquai que c'était bien elle. Mais c'était impossible, le Chevalier Annabelle était morte. Je me rappelais ses funérailles comme si c'était hier, sa propre écuyère, Nella avait tellement pleurée. Et moi aussi, une immense averse avait secouée Émeraude pendant des jours. Puis je me rappelai l'attaque de Zénor, des gens prétendaient l'avoir vus se battant pour l'ennemi. Je souris honnêtement, lui pris les mains dans les miennes. Je bloquai mes pensées, ne laissant que celles qui visaient à aider la Chevalière en détresse, libres.

Que puis-je pour vous, Chevalier Annabelle, dis-je doucement. Je vais appeler votre époux, il sera heureux de vous savoir en vie.

Je relevai Annabelle sur ses pieds et la serrai contre moi, comme une petite soeur avec sa grande soeur. Je lui pris la main et me mis à gambader vers le campement. Kes, en prenant soins de ne m'adresser qu'à lui, je ramène le Chevalier Annabelle au campement. Je croyais qu'elle était morte. De mon autre main, je tenais toujours ma dague, la serrant bien fort, pour qu'on ne me l'enlève pas. Quelque chose se tramait, je me devais d'être prête à agir en toute circonstance.

Où étiez-vous, Lady Annabelle, pendant tout ce temps, demandais-je innocemment. Pourquoi ne pas avoir averti vote époux?

Messages : 9 Date d'inscription : 09/04/2015

Il y avait plusieurs avantages à être une dame de compagnie. Mais il y avait également certains désavantages. Et certains étaient que les dames devaient accompagner la reine lorsqu'elle partait en voyage. Évidemment, ce n'était pas toutes les femmes qui la suivaient, seulement certaines de son choix. Malheureusement ou heureusement pour moi, j'étais toujours choisie. À mon humble avis, ce n'était qu'un simple malheur, mais je n'avais jamais eu le courage de m'opposer à la volonté de Sa Majesté. De toute façon, j'étais réputée pour être joyeuse en permanence, et également authentique. Je n'allais tout de même pas ternir ma réputation par peur de voir les autres pays. Mais cette fois, c'était différent. Esméra partait à Zénor. Totalement au Sud du continent, un voyage qui durait plusieurs semaines, surtout avec tous les gens qui nous accompagnaient.

Ce matin-là, je m'étais levée sans mon entrain habituel. Je vaquais à mes tâches matinales routinières, mais sans chanter comme je le fais toujours avec les oiseaux. Je cueillais des roses dans le jardin de Sa Majesté dans le silence le plus total, ce qui inquiétait quelque peu Jorge, le jardinier. Mais il se contentait de m'observer d'un oeil protecteur. En fait, il aurait pu être mon père, c'était probablement ce qui expliquait son comportement à mon égard. Je lui souris discrètement avant de remonter me préparer pour le voyage.

**********

Plusieurs jours plus tard, le soleil commençait à percer à travers les fenêtres de la carriole. Je jetai un regard interrogateur à Esméra, tandis que les chevaux arrêtaient. Je savais maintenant que nous étions à destination, étant donné le léger sourire sur le visage de ma reine. Elle se tourna vers moi, le visage empli de bonté.

- Va faire un tour à la plage, me chanta-t-elle alors. Je sais que tu n'as jamais vu l'océan.

- Mais Majesté ! Ma place est auprès de vous, vous le savez bien ! répondis-je armée de mon sourire charmeur.

- C'est un ordre, Yselda.

Je gloussai quelque peu avant d'ouvrir la portière et de courir dans le chemin de la falaise qui se dressait devant moi. Tout en bas se trouvait l'océan... C'était immense ! Il s'étendait à perte de vue ! Et sur la plage, je pouvais voir un petit groupe de gens. Inconsciemment, je les sondai, pour me rendre compte qu'ils étaient des écuyers d'Émeraude. Curieuse, je décidai d'aller à leur rencontre.

- Bonjour ! lançais-je gaiement. Je suis Yselda.

L'un d'eux se leva brusquement, pointant la lame de son épée contre ma poitrine. Ses yeux étaient de la même couleur que les océans, et ses cheveux bruns frôlaient ses épaules. Je m'infiltrai dans son esprit. Il s'appelait Kesley, et il se donnait ce rôle puisque son frère était le chef. Intéressant...

- Je ne suis pas une insecte, sire Kesley, lui dis-je poliment. Vous pouvez rengainer votre arme. Je voulais seulement vous connaître.

- Vous avez les cheveux d'une couleur inhabituelle, lança une jeune fille blonde. Comme les hybrides.

- Mais c'est seulement une preuve de magie ! répondis-je en feignant d'être offensée.

Je posai le bout de mon index sur le plat de son épée, afin de la relever, mais son attention était portée derrière moi. Toujours aussi curieuse, je me retournai pour voir de quoi il en découlait. Deux femmes avançaient vers nous, et l'une d'entre elles était auréolée d'une douce lumière blanche. J'eus un petit sourire en coin, avant de me tourner de nouveau vers les jeunes écuyers.

- Vous demanderez à la Jadoise si je suis une ennemie, dis-je moqueusement.

J'exécutai une légère courbette avant de me diriger sur la plage de galets, afin d'aller tremper mes pieds dans l'eau saline. Je savais que tôt ou tard, l'un d'eux allait forcément me rejoindre.

HJ/ Je me suis permise de m'infiltrer !

Messages : 4 Date d'inscription : 29/12/2015

Bien sûr, Sire Nathan nous envoya en mission à Zénor, en reconnaissance suite à la bataille. Je soupirai, comme à l'habitude, Kesley et Aëlys prendraient le commandement de notre groupe. Quoique, je ne voudrais pas une position comme la leur. Je levai un regard craintif vers mon maître, que je n'aimais pas quitter. Elle me sourit et me lança une vague d'apaisement. Je me détendis d'un seul coup. Lorsqu'on nous fis signe d'y aller, je suivis mes frères et soeurs d'armes.

***

Je fus la dernière à sortir du maëlstrom de Nathan, je suivis mes compagnons vers un campement et aidai à préparer le repas. Brusquement, Aëlys se leva et afficha un air d'ennui.

- Je vais patrouiller les environs, dit-elle.

Je la regardai partir, me retournant vers le potage sur le feu. Quelques minutes plus tard, je remarquai de sombres nuages au-dessus de la forêt, Aëlys faisait des siennes. Je me concentrai sur mon ouvrage, lorsque j'entendis Kesley tirer son épée. Je vis une jolie jeune fille s'approcher de nous.

- Je ne suis pas une insecte, sire Kesley, dit-elle, d'une voix douce. Vous pouvez rengainer votre arme. Je voulais seulement vous connaître.

- Vous avez les cheveux d'une couleur inhabituelle, dis-je, curieuse. Comme les hybrides.

Offensée, elle me fit comprendre, que c'était une forme de magie. La jolie dame posa le bout du doigt sur la lame, mais notre attention à Kes et moi était occupée par l'arrivée d'Aëlys et d'une femme. Une femme, qui devait être morte... Le Chevalier Annabelle! Je vis la jeune nouvelle sourire.

- Vous demanderez à la Jadoise si je suis une ennemie, dit-elle, moqueuse.

Elle nous fit une petite révérence et marcha vers l'océan. Voyant Annabelle s'avancer, je ressentis un pincement, un malaise; je me retournai vers couru vers la jeune femme. Une fois à sa hauteur, je remarquai qu'elle avait les pieds dans l'eau.

- Est-ce la première fois, que vous voyez la mer? demandais-je, tout bas.

Je lui souris gentiment, avant de retirer mes bottes et de mettre mes pieds dans les vagues froides. Je frissonnai, mais ce n'était pas le froid de la mer qui me faisait frissonner, c'était le fait qu'un fantôme approchait de nous. Je me penchai et pris une poignée de galets et les fis léviter.

- Quel type de magie faîtes-vous? lui demandais-je.

Messages : 9 Date d'inscription : 09/04/2015

Je regardais à l'horizon, tout était si beau. Le monde était beaucoup plus grand et vaste que je ne le pensais. Évidemment, il y avait les territoires inconnus, de l'autre côté des volcans. Nul ne pouvait savoir s'il y avait des humains qui y vivaient, puisqu'il nous était impossible de traverser la chaîne. Je savais qu'il y avait également un continent de l'autre côté de cet océan, sur lequel l'ennemi vivait. Tout était tellement magnifique en notre monde. J'avais envie de traverser cette étendue d'eau afin d'aller montrer la beauté aux insectes. J'avais entendu dire que leur pays n'était que rocailleux et désertique. Je souhaitais leur montrer les fleurs, et la beauté de la nature. Cela m'était évidemment interdit, mais j'adorais rêver. C'était l'un de mes principaux passe-temps.

Je bougeais lentement mes orteils dans la mer, trouvant cela plutôt amusant. Je pouvais sentir une présence s'approcher de moi, je la sondai. Je constatai qu'il s'agissait de la jeune femme qui avait fait une remarque sur ma chevelure rouge. Elle était arrivée plutôt rapidement à ses côtés, et je pouvais voir que ma présence l'intriguait. Elle se demandait qui j'étais.

- Est-ce la première fois, que vous voyez la mer ? me demanda-t-elle d'une voix accueillante.

Je me tournai vers elle, ravie de voir qu'elle souriait de toutes ses dents. Elle retira alors ses bottes, question de venir me rejoindre dans cet infini d'eau. Elle se pencha alors, afin de se saisir d'une poignée de petits rochers, et se servit de ses pouvoirs afin de les faire voler dans les airs. Je la regardais, émerveillée. Bien que j'étais capable de faire exactement la même chose, je ne pouvais m'empêcher de trouver ça impressionnant à chaque fois.

- Quel type de magie faites-vous?

Je gloussai quelque peu, avant de transformer l'un à un les galets qu'elle tenait dans sa main en une jolie fleur. Je savais que personne de l'Ordre d'Émeraude n'était capable de faire ce genre de magie. C'était plutôt rare.

- C'est en effet la première fois que je vois l'océan, dis-je d'une voix enjouée. Sa Majesté m'a ordonné de m'y rendre afin de m'amuser.

Je me retournai alors, cherchant la jeune Jadoise des yeux. Elle se tenait près d'une femme et du jeune homme qui m'avait menacé de son épée. Elle semblait très absorbée dans son travail et le prenait excessivement au sérieux. La douce lumière l'entourant ne me surprit guère. Je n'avais jamais préféré un sexe à l'autre. À mon humble avis, même un pilier avait droit de connaître l'amour. Je portai de nouveau mon attention sur la jeune femme à mes côtés, sondant son esprit afin d'y trouver son nom.

- Et vous Ivy? Est-ce la première fois que vous voyez l'océan, demandais-je, une pointe de mesquinerie dans ma voix.

Messages : 4 Date d'inscription : 29/12/2015

La jeune dame semblait bien naïve, si j'avais quelques mauvaises intentions, j'aurais très bien pu m'en prendre à elle. Étant d'une nature douce et Écuyère d'Émeraude, jamais je n'aurais pu lui faire du mal. Son petit gloussement me tira de mes pensées, je baissai les yeux sur les galets et vis que l'un d'entre eux était maintenant une jolie petite fleur.

- C'est en effet la première fois que je vois l'océan, dit-elle, de sa voix joyeuse. Sa Majesté m'a ordonné de m'y rendre afin de m'amuser.

Je vis Yselda se retourner vers mes compagnons, son regard semblait fixé sur Aëlys et la personne qu'elle avait rammener au campement avec elle. Je ne voyais pas ce que l'on pouvait trouver à Aëlys, sauf son physique jadois gracieux, mais son caractère explosif était horrible.

- Et vous Ivy? Est-ce la première fois que vous voyez l'océan, demanda-t-elle avec une mesquinerie que je ne relevai pas.

Je n'étais pas du tout expressive, je laissai les effusions de joie ou de colère à Aëlys ou Kesley. Je soupirai et fis voler la petite fleur dans ma main. Elle avait dit sa Majesté, de quel personnage royal parlait-elle? Je savais que le Roi Bran de Zénor avait plusieurs concubines, mais elles devaient tous être plus âgée que Yselda. Et le fils du Roi était déjà marier, les deux autres? L'uns d'eux était Chevalier et l'autre voyageait sur le continent sans but.

- Qui est le Roi ou la Reine que vous servez, Yselda? demandais-je curieuse.

Je la regardai avec un petit sourire et concentrai mon esprit sur la petite fleur.

- La dernière fois que j'ai vu la mer, l'une de mes soeurs d'arme failli perdre la vie, sur cette plage.

Messages : 25 Date d'inscription : 22/03/2009

Elle me fixait, se posant visiblement des questions. Bien sûr, ils pensaient tous qu'Annabelle était morte depuis longtemps. C'était la partie la plus marrante de l'histoire. Ça allait être tellement facile prétendre que je m'étais faite enlever par l'ennemi, retourner avec mon supposé mari, pour l'égorger dans son sommeil. Ces simples pensées me donnaient envie d'avoir un orgasme. Bien sûr, je me retins devant la petite, ne voulant pas révéler ma présence de sitôt. De toute façon, jamais personne ne serait capable de tuer le corps de la Chevalière. Après tout, elle n'était pas morte. Pas vrai Annabelle ? La ferme connasse, répondit la jeune femme, prisonnière de son propre crâne. Ah ! Comme c'était plaisant de torturer les gens. Malheureusement, je ne pourrai pas le faire tout de suite avec cette petite Jadoise trop parfaite, mais son heure viendrait. Et sa mort serait sauvage. Car je détestais les gens d'une autre race que les blancs.

Je continuais de la regarder, visiblement désespérée, c'est à ce moment qu'elle daigna s'agenouiller à mes côtés afin de prendre tendrement mes mains dans les siennes. Ce qu'elle était stupide. Elle te démasquera, pesta la stupide Annabelle. Encore une fois, je dus me retenir de ne pas éclater de rire. Ce qu'elle était stupide. La sorcellerie battait de très loin la magie, et j'étais armée des deux, grâce à elle. Elle avait été si facile à avoir. Je m'en souvenais comme si c'était hier, et je m'en souviendrai toute ma vie.

- Que puis-je pour vous, Chevalier Annabelle, me demanda la jeune écuyère d'un ton visiblement inquiet. Je vais appeler votre époux, il sera heureux de vous savoir en vie.

Je ne répondis pas, feignant ne plus avoir de forces. Aëlys m'aida alors à me relever, avant de me serrer contre elle. Eurk. Ce que je détestais les hommes. Ce genre de marque d'affection n'existait pas chez mon peuple, et c'était beaucoup mieux ainsi. Pas d'amour, pas de regret. Je me laissai faire malgré tout, car je pouvais voir dans la conscience d'Annabelle que c'était ce qu'elle ferait. Évidemment, elle était une stupide fée.

Je suivis alors la jeune femme au travers les dédales de la forêt, afin de se rendre jusqu'à leur campement, sur la plage. Ma main dans la sienne, j'avais simplement envie de lui voler son épée et de lui trancher la main. Heureusement pour moi, elle ne pouvait pas lire mes sombres pensées à son égard. Ce qui était triste, finalement. Elle pourrait avoir un aperçu de sa mort avant même que ça se produise. Nombreux seraient ceux qui aimeraient bien pouvoir assister à leur propre mort avant même que ça n'arrive.

- Où étiez-vous, Lady Annabelle, pendant tout ce temps ? me demanda-t-elle alors d'une douce voix. Pourquoi ne pas avoir averti votre époux?

J'essuyai maladroitement mes larmes, continuant de marcher. Nous étions maintenant sortis de la forêt, et mes petits pieds nus saignaient à force d'avoir trop marché. Maintenant, ça devenait de plus en plus douloureux contre ces galets. Mais je m'en fichais. J'arrivais lentement à mon but, et je pouvais le voir. Il se tenait debout au campement, et affichait un air autoritaire. Kesley de Béryl, maintenant Kesley d'Émeraude. Le petit frère du Chef de l'armée émérienne. Je savais où frapper pour affaiblir, et je savais que ce petit bout d'homme faisait tenir l'armée debout à lui seul. S'il mourrait, son frère perdrait totalement le contrôle et sans Chef, les Chevaliers d'Émeraude n'étaient absolument rien. Je le savais, car Annabelle le savait. Ils te tueront. Nan, elle était stupide à ce point? C'était elle qu'ils allaient tuer.

- Les sorciers m'ont drainé toute mon énergie magique, haletais-je avec difficulté. J'étais incapable de communiquer avec l'Ordre.

N'ayant plus aucune énergie, je me laissai choir contre le sol. Une autre écuyère vint alors aider Aëlys dans sa tâche. Je fouillai alors la mémoire de mon corps, question de savoir si c'était mon écuyer. Nan. C'était Désirée, une autre putain de fée, et Annabelle l'aimait bien à cause de cela.

- Merci, mimais-je en croisant ses yeux aussi bleus que l'océan.

Annabelle essuya ses larmes d'un geste maladroit, ce qui ne lui ressemblait pas. Le chevalier féérique était d'une grâce rare, peut importe ce qu'elle pouvait faire. J'arrivai au campement, Kesley nous regardait avec un air sérieux. Il avait reçu ma communication et devait être tout aussi intrigué que moi.

- Les sorciers m'nt drainé toute mon énergie magique, dit la Fée, d'un ton haletant. J'étais incapable de communiquer avec l'Ordre.

Le Chevalier Annabelle s'effondra sur le sol, Désirée vint m'aider à la mettre confortable et mettre une couverture sur ses épaules.

- Merci, fit la femme, en plongeant son regard dans celui de Dési.

J'éloignai Désirée de la femme chevalier et l'emmenai vers Kesley avant de surveiller Annabelle du coin de l'oeil. Je me retournai vers mon meilleur ami et ma soeur d'arme. Je posai mes mains sur mes hanches, un regard inquiet flottant sur mon visage.

- Je sais qu'il n'est pas bien de douter de la parole d'un Chevalier, dis-je tout bas. Mais quelque chose me chicote chez le Chevalier Annabelle. Je crois que l'on devrait contacter Nathan, le Chevalier Aden ou Alaric.

- Pas Nathan, dit Kesley.

Je hochai la tête, clairement, mon meilleur ami ne voulait pas que son grand frère se pointe ici. J'allais opter pour Aden.

- Peut-être que le Chevalier Alaric serait plus approprié, cela la troublerait moins, fit la douce Désirée.

Je regardai Dési avec un regard agacé, je ne voulais pas vraiment qu'elle se sente comme chez elle, je ne la reconnaissais pas. Je voulais que quelqu'un sonde l'ancien Chevalier Annabelle, afin de voir si elle disait vrai. Je poussai un soupir agacé et fermai les yeux. Chevalier Alaric, lançais-je par télépathie. Nous avons une situation, qui demande votre attention urgente. Je me tournai vers Annabelle, avec un grand sourire rassurant. Je marchai vers elle et me mis à genoux devant elle, bloquant mes pensées suspectes et ne laissant passer que mes pensées innocentes.

- J'ai contacté votre époux, Lady Annabelle, dis-je, doucement. Il arrivera sous peu. Pourquoi n'avez-vous pas trouvé un moyen de nous contacter pendant tout ce temps? Cela fait près d'un an que vous avez disparue...

Messages : 9 Date d'inscription : 09/04/2015

J'avais la vague impression de la décevoir, mais je ne perdis pas pour autant mon petit sourire coquin. J'adorais la vie, et si cette jeune femme ne l'aimait pas, et bien c'était mon devoir de faire en sorte que si. Il y avait de la beauté dans tout, même dans les insectes. Il fallait simplement savoir la voir. J'avais depuis longtemps appris cela, mais plusieurs gens sur ce continent mourraient sans même s'en rendre compte. Enfin, j'irais même jusqu'à dire la majorité. C'était malheureux pour eux, ils auront vécu dans le désespoir toute leur vie. C'était pourquoi j'essayais d'illuminer la vie au château de Rubis, mais je ne réussissais pas toujours. Le prince Filipp ne m'aimait pas beaucoup, et il semblait souhaiter ma mort, mais je m'en fichais. Je savais bien qu'un jour j'aurais raison de lui. En fait, j'aurais raison de lui le jour où il trouverait finalement l'amour, le vrai. Pas ses petites aventures avec le prince argentais ou avec une quelconque fille de rue. Il n'était que désespéré pour le moment, et je pouvais le comprendre. Un jour, ses frères et soeurs lui pardonneront.

L'écuyère poussa alors un léger soupir, avant de faire voler la fleur de ma main à la sienne. Je ne pus m'empêcher de continuer de sourire, voyant qu'elle s'intéressait d'une certaine façon à mon art. J'aurais envie de suivre ses pensées, mais je m’abstenais. Je ne voulais pas manquer de respect à ma nouvelle amie. J'avais la vague impression que notre amitié pourrait aller bien loin, et pour rien au monde je ne voudrais gâcher cela.

- Qui est le roi ou la reine que vous servez, Yselda ? me demanda-t-elle alors.

Je souris, quelque peu moqueuse. Techniquement, je ne servais pas personne, je ne faisais que tenir compagnie à la reine de Rubis. Il était rare qu'une servante était laissée pour libre sur les plages d'un pays étrangers. Mais je ne fis aucun commentaire, me concentrant plutôt sur le visage nostalgique que prenait la jeune Ivy.

- La dernière fois que j'ai vu la mer, l'une de mes soeurs d'armes faillit perdre la vie, sur cette plage, me raconta-t-elle la gorge serrée.

Je l'attirai aussitôt dans mes bras, la serrant contre mon coeur afin de la réconforter. Mon geste la surprit sans doute, les gens possédant une spontanéité comme la mienne se faisaient rare. Je l'éloignai doucement de moi, l'observant quelques instants, compatissante. Je pris ensuite sa main dans la mienne afin de la ramener vers le campement, où se tenait la Jadoise ainsi qu'une femme très mal en point.

- Puis-je aider ? demandais-je doucement.

La Jadoise se retourna vivement vers moi, les sourcils froncés. Mais à ma vue, son regard s'adoucit, pour se transformer en étonnement. Je m'accroupis près de la femme un peu plus âgée, et je posai une main amicale sur son épaule. Aussitôt, plusieurs flash apparurent dans mon esprit. Je vis la jeune femme se tenant devant l'armée des insectes, comme si elle les commandait. Puis, je la vis embrasser un homme, que je connaissais comme étant l'un des sorciers de l'Empereur Noir. Je mis brusquement fin au contact, ne laissant rien paraître de ce que j'avais vu sur mon visage. Je restai souriante, avant de me tourner vers la jeune femme aux yeux bridés. Je lui lançai un regard qui en disait long, mais je bloquai mes pensées, afin que Annabelle - de ce que j'avais vu dans ses pensées - ne sache pas ce que j'avais vu.

Messages : 15 Date d'inscription : 02/03/2015

La petite main de Nella s'enroula autour de mon sexe en érection et ses lèvres prirent possession des miennes. D'instinct, je m'ouvris magiquement à ma douce compagne. Comme je m'abandonnais aux douces caresses de Nella, une petite voix se fit entendre dans ma tête. Chevalier Alaric, fit la voix de l'écuyère de Tristan. Nous avons une situation, qui demande votre attention urgente.

Les caresses cessèrent, le regard de ma nouvelle fiancée se plongea dans le mien. La voix d'Aëlys résonnait toujours dans mon esprit. Jamais de sa vie, elle ne m'avait adressé la parole et ce que je savais d'elle, elle ne demandait jamais d'aide. Sans rien dire, je me levai et revêtis lentement mes vêtements et mon armure. Un drôle de sentiment m'envahissait, Nella me lança un regard plein de question, auquel je ne pus répondre. Dans mon dos, elle se préparait dans le même silence que moi.

- J'espère que personne n'est blessé, chuchota-t-elle.

Je me retournai vers elle, pris sa main dans la mienne et l'entraînai vers la sortie. Je descendis dans le Hall, suivi de Nella et y trouvai Aden et sa fille Ema.

- Aden, dis-je gravement.

Comme s'il savait ce que je voulais, mon frère croisa ses bracelets et fit apparaître son tourbillon. Je repris la main de ma fiancée dans la mienne et fonçai. Je ressortis sur la plage de galet de Zénor et vis un groupe de gens près d'un campement. J'en déduisis que c'était les écuyers. Je me ruai vers ces derniers, mais interrompus ma course, en voyant la personne que je ne voulais simplemet plus voir. Annabelle. Trop tard,elle m'avait vue.

- Anna?

Messages : 4 Date d'inscription : 29/12/2015

Yselda m'attira contre elle et me serra dans ses bras. Je me laissai faire, sans comprendre pourquoi, elle agissait de la sorte. La dame de compagnie m'éloigna d'elle, pour m'observer. La petite rubéene se retourna vers le campement et m'y entraîna. J'y vis Aëlys discuter avec Kesley et... Le Chevalier Annabelle?!

- Puis-je aider, fit la voix de ma nouvelle amie.

Aë leva un regard ennuyé vers moi et Yselda. Ses yeux changèrent d'expression en voyant ma compagne aux cheveux rouges. Une lueur de surprise brillait dans les yeux amandes de ma soeur d'armes. Du coin de l'oeil, je vis mon amie poser sa petite main sur l'épaule de la Chevalière, qui était censée être morte.

Un tourbillon de lumière attira mon attention, je vis deux silhouettes vêtues de vert, deux Chevaliers; en sortir. Je me retournai vers Kes et Désirée. Je compris que ma soeur de Jade avait appelé à l'aide. Les chevaliers se dirigeaient vers nous au pas de course, mais s'arrêtèrent à quelques pieds de nous. Le visage du Chevalier Alaric devint livide.

- Anna, souffla-t-il.

Je me tournai vers lui et Lady Nella, un masque d'incompréhension flottait sur mon visage. La chevalière d'outre-tombe vit son ex mari. Je ne sentais pas que l'énergie, qui flottait autour de nous, était positive.

- Chevalier Alaric, débutais-je, avec une boule dans la gorge. Comment cela se peut... Lady Annabelle est censée être morte!

Je vis Aëlys prendre Yselda à part et qui lui parlait. Je voyais bien que ma soeur sentait la même énergie sombre que moi. Kes, de son côté, faisait son mini-Nathan et surveillait Annabelle.

- Comment savoir si ce n'est pas l'Empereur?

Annabelle ne semblait pas vouloir répondre. Je n'avais toujours pas reçu de réponse du Chevalier Alaric et je commençais à frustrer. J'en avais assez, je ne croyais pas la Chevalière et son spectacle de pitié. Je levai les yeux et vis une jeune fille aux cheveux rouges et Ivy se diriger vers nous.

- Puis-je aider? fit la petite rouquine.

Je levai un regard ennuyé sur Ivy et sa nouvelle amie. Je vis que cette dernière était auréolée d'une lumière blanche pure. Pure... Pureté, ce n'était pas mon fort! La nouvelle s'accroupit près d'Annabelle et posa sa main sur l'épaule de la Chevalière. Elle leva son regard vers moi, avec un sourire et une lueur insécure dans ses yeux. Je jettai un oeil à Kes, Ivy et Désirée et pris la jeune femme avec moi.

- Quoi, murmurais-je. Qui es-tu?

Du coin de l'oeil, je vis un immense tourbillon de lumière. J'eus un petit sourire, en voyant deux chevaliers sortir du maelstrom. Ces derniers se dirigeaient vers nous, en courant, mais s'arrêtèrent dans leur élan.

- Dis-moi ce que tu as vu en touchant Annabelle, dis-je à la jeune femme.