Saving Grace

Messages : 15 Date d'inscription : 16/03/2015

Je m'étais levé ce matin et avait senti le désarroi de mon Chef et entendis son appel. Nous devions le rejoindre à Zénor, au plus vite. Aden, mon frère d'arme passait nous chercher. J'entendis ce dernier, nous crier de nous magner. Je sautai du lit et revêtis mon uniforme des Chevaliers. Je descendis dans la cour au pas de course et vis que toutes nos montures avaient été scellées. J'aggripai les rennes de Fierce, mon cheval gris et l'emmenai avec moi, vers l'armurerie. Je pris mon grand arc et un carquois rempli de flèches. Je montai en scelle et attendit que mon frère apparaisse. Cela ne prit pas de temps, Aden faisait surface dans son maelstrom de lumière, nous nous plaçâmes en colonne et y entrai. Le spectacle devant mes yeux était affreux, des bateaux ennemis vomissaient des insectes sur la belle plage de Zénor. Nous partîmes à la charge, excepté moi. Je fis signe à Ivy, une écuyère, de grimper en hauteur pour tirer ses flèches. Je me positionnai aux portes du village royal et assassinais le maximum d'insectes se présentant devant moi. Je sentis alors, une vague d'émotion provenant de la plage. Je pus entendre la douce voix de l'écuyer Désirée se faire entendre.

Voici ce qui nous attends mes frères et soeurs... la mort.

Je sentis en moi, comme un serrement de coeur. On venait de la tuer. Je poussai un cri de rage, redoublant de vitesse. Je me retournai et courus au village, pour voir le tourbillon de lumière d'Aden. Ce dernier en sortit avec Désirée dans les bras, il la posa sur un lit de fortune et entrepris de la sauver. Mais lorsque le traitement fut terminé, Aden tomba inconscient près de la jeune fille. Dans mon esprit, je pus entendre sa voix rauque appeler Ema. Une seconde plus tard, une fumée grise se formait près de moi et une petite tornade en sortit.

PAPAAAAAAAAAAAA, hurlais une petite voix.

Je reconnus la voix cristalline de la fille d'Aden, Ema. Je l'interceptai, afin qu'elle ne tombe pas sur le cadavre de son père. La petite commença à se débattre comme une folle.

LÂCHEZ-MOI, hurlais-t-elle.

À ces mots, elle enfonça ses petites dents dans mon épaule, ce qui me fit la lâcher. Elle se retourna avec un air furieux et fronça les sourcils. Ema ne dit rien, mais se précipita vers son père. Je me détournai de la scène, afin de ne pas avoir le coeur plus brisé . Je marchai dans le village, pour tomber sur Alaric, qui pleurait toutes les larmes de son corps sur le cadavre de ma soeur d'arme, Nella. Tout près de là, une jolie femme était assise par terre, près du Prince Emerick d'Argent, ce dernier tenait contre lui Kesley, le frère de Nathan. Ce dernier apparut dans son tourbillon de lumière et se précipita vers eux. Il arracha son frère des bras du prince, avant d'éclater de colère.

IL N'EST QU'UN ÉCUYER, hurla mon chef. ET TU T'AMUSE À POUSSER SA MAGIE À BOUT....

Je marchai d'un pas décidé vers Nathan et posai mes mains sur ses tempes. J'envoyai une lourde énergie anathésiante en lui, afin qu'il se calme. Mon frère releva le regard vers moi et croisa mes yeux bruns. Il me pria intérieurement d'arrêter, ce que je fis, je lui envoyai un regard lourd et partit. Je sortis de ce village de malheur et marchai droit vers la mer. Je ne m'arrêtai que lorsque je ne sentais plus le fond sous mes pieds. Je nageai vers l'horizon, jusqu'à en perdre le souffle. Toute cette souffrance, s'En était trop, je n'en pouvais simplement plus. J'arrêtai de nager et me laissai couler...

HJ: please save me?

Messages : 30 Date d'inscription : 30/09/2009

Je ne savais pas du tout où se trouvait Zénor, alors je décidai de me fier à mon instinct. Comme il était habituellement plutôt bon, je ne m'en faisais guère. Bien assise sur le dos de Tessa, juste avant l'articulation de ses ailes, je laissais le vent fouetter mes cheveux et je regardais le soleil terminer sa descente, pour lentement laisser place à la lune, aux étoiles et à la noirceur. Puisque les dragons étaient des créatures nocturnes, j'avais l'habitude de la nuit, et je ne la craignais pas. Au contraire, elle me fascinait. C'était comme si tout était plus possible durant ces quelques heures. Et comme tout était possible, j'étais amplement capable de trouver Zénor. En fait, j'allais trouver Zénor. C'était indéniable.

Je décidai de ne pas voler trop bas, histoire de ne pas alarmer les gens de ce continent qui craignaient les créatures ailées comme Tessa. Je me contentais donc d'admirer le territoire de haut, surprise de voir une chaîne de volcans à ma gauche, ainsi que plusieurs petits villages regroupés à leurs pieds. Ne connaissaient-ils pas le danger d'une telle montagne? Puis, j'en vins à la conclusion qu'ils étaient probablement endormis depuis des années, sinon personne n'oserait s'établir à un tel endroit.

Après une heure de vol, le collier à mon cou s'illumina vivement. Curieusement, c'était comme si je savais que c'était un signe. J'étais maintenant à Zénor. Mais maintenant, je devais me poser. Je cherchais un endroit où me poser, alors que Tessa commença à ignorer mes commandements. Surprise, je m'accrochai tant bien que mal à son cou alors qu'elle fonçait en piqué directement vers... L'OCÉAN ! J'enfonçai brusquement mes talons dans ses flancs, mais elle ne stoppa pas pour autant son allure. Si elle s'échouait dans cette étendue d'eau, ni elle ni moi n'avions de chance de survivre. Je tentai alors le tout pour le tout, posant mes paumes de chaque côté de sa tête, afin de lui transmettre mes pensées. Aussitôt, elle ralentit l'allure, et je pus souffler un peu. Nous n'étions qu'à quelques mètres maintenant de la marre salée. Étrangement, je pouvais sentir Tessa trépigner de joie. Je fronçai les sourcils, me demandant ce qui la rendait aussi excitée.

Après plusieurs instants à laisser ma dragonne planer au-dessus de l'eau, je me redressai vivement, voyant une lumière blanche quelques mètres plus loin. Je dirigeai Tessa en cette direction, sans qu'elle ne s'y oppose, cette fois. Je fus surprise de voir un homme aussi loin de la terre ferme. Puis, il disparut dans la marre d'eau salée, me figeant d'effroi.

- Sauve-le Tessa ! lui ordonnais-je subitement.

Elle me répondit par un couinement de joie, et s'élança vers l'homme qui s'en allait sûrement dans les profondeurs de l'océan. Arrivées à sa hauteur, ma dragonne sortit les pattes, et plongea la moitié de son corps dans l'eau. Elle réussit à agripper l'homme entre ses griffes, sans lui faire le moindre mal. Aussitôt, j'enfonçai l'un de mes talons dans son flanc, la dépêchant vers la plage. Elle alla donc se poser sur ses deux pattes arrières, puis déposa l'homme par la suite. Je me laissai glisser de son dos, mais restai cachée derrière les immenses pattes de Tessa.

- Qui êtes-vous? lançais-je d'une voix chevrotante.

Lentement, je dévoilai ma tête, afin de pouvoir voir l'inconnu de mes propres yeux. Je fronçai les sourcils en constatant qu'il était entouré d'une magnifique lumière blanche. Timide, je n'osais pas l'approcher. De plus, j'avais franchement peur qu'il s'en prenne à ma seule et unique amie.

Messages : 15 Date d'inscription : 16/03/2015

Lentement, mais sûrement, je coulais au beau milieu de l'océan. Avant de sombrer dans l'inconscience, je vis Nathan hurler sur la jolie femme à ses côtés, tout à l'heure; je vis Nella morte; je vis Aden mort et la simple souffrance de voir nos rangs se détruire suite à cette invasion, suffit à me faire perdre conscience. Je laissai l'eau entrer dans ma bouche et s'infiltrer dans mes poumons, je ne voulais simplement plus combattre. Je regardai une dernière fois vers le ciel, pour implorer les Dieux de me prendre dans les Grandes Plaines de Lumière, lorsque je vis une géante créature ailée. Sur son dos était accroupie, ce qui resseblait à une humaine et entourée d'une auréole blanche. Croyant que la fin était là, je fermai les yeux et me laissai noyer.

Je me sentis pris, comme si une main géante venait me chercher à l'eau avec la plus grande des délicatesse. Le vent sur mon visage suffit poour me réveiller. J'entreouvris les yeux pour voir le ventre écailleux d'un dragon. Je n'étais pas assez fort pour attaquer, alors je décidai d'attendre qu'il me rammène chez lui, pour me défendre. Le trajet vers son nid fut assez court, avais-je autant dérivé que cela? Je savais que les courants de l'océan près de Zénor étaient forts, mais autant que cela? Je me sentis alors déposer délicatement sur la plage de galets, j'étendis mes sens autour de moi, j'étais de retour à Zénor.

Qui êtes-vous, dit une voix tremblante derrière l'immense dragon.

Sur ces mots, une petite tête blanche sortit de derrière l'une des pattes. Je plissai les yeux et vis que la jeune femme était entourée d'une douce lumière blanche. La lumière des âmes soeurs. Je reculai doucement sur mes mains, tentant de m'éloigner le plus possible du dragon. Il était impossible que mon âme soeur soit dans le camp ennemi. Je ne croyais simplement pas aux âmes soeurs, mais voilà que j'en avais une et qu'elle combattait pour l'empereur.

Restez où vous êtes, dis-je d'une voix apeurée. Ne m'approchez pas.

Je reculais toujours à l'aide de mes mains, gardant toujours l'immense lézard dans mon champ de vision. Mais la fatigue s'empara de mon être et je tombai sur le sol dur, je jetai un dernier regard à la jeune fille, alors que mon cocon d'énergie m'entourait.

Messages : 30 Date d'inscription : 30/09/2009

Toujours à moitié cachée derrière la patte de Tessa, je fixais le comportement étrange de la vermine se trouvant devant moi. Son visage ne semblait pas effrayé, mais son corps démontrait le contraire. De quoi avait-il peur ? Pourtant je n'étais pas du tout armée ! Je continuai tout de même de l'observer, continuant de garder mes distances. Il portait une tunique en métal, paré de plusieurs roches vertes, et en son centre régnait une croix. Je fronçai les sourcils, tentant d'associer ce vêtement à quelque chose, mais comme je ne connaissais que les peuples de l'Empereur, j'étais incapable. Il continuait de reculer sur ses mains, comme pour mettre de la distance entre nous deux. Étrangement, mon coeur en fut peiné.

- Restez où vous êtes, me lança-t-il d'une voix vive. Ne m'approchez pas.

Pourquoi me demandait-il cela ? Je n'avais toujours pas bougé d'un poil, et je n'en avais certes pas l'intention. Je trouvais ses agissements trop étranges. En effet, il continuait de reculer sur ses mains, comme si je représentais une quelconque menace. Insultée, je grimpai sur l'aile de Tessa, afin de prendre mon envol vers ma tanière. Il n'y avait absolument rien pour moi ici, et encore moins pour ma dragonne. Cette dernière couina, comme pour me dire de ne pas m'en aller, mais je ne l'écoutais pas. Du moins, jusqu'à ce qu'une lumière émane tel un cocon de l'homme. Je poussai un hurlement de terreur, avant de sauter sur les galets, au risque de me rompre le cou, et de courir pour me jeter à genoux près de son corps. En fait, je ne savais pas trop comment lui venir en aide.

Pose tes mains sur ses tempes, murmura tendrement la voix qui m'aidait toujours.

Lui faisant totalement confiance, je m'exécutai, mais sursautai lorsqu'une douce lumière blanche sortit de mes mains. Après quelques secondes, celle qui entourait l'homme s'estompa, et il battit doucement des paupières. Je rougis en constatant les traits de son visage. Il ne ressemblait en rien aux mâles que je fréquentais chez moi. En fait, le seul de sa race que je connaissais était Viktor, mais ils ne semblaient pas avoir du tout le même tempérament. En effet, ce mâle semblait beaucoup plus doux...

Je détournai subitement le regard, voyant qu'il me fixait. Les joues rouges de timidité, je pris légèrement mes distances.

- Pardonnez-moi, dis-je aussitôt. Vous m'aviez dit de ne pas approcher.

Je me relevai vivement, avant de m'élancer derrière les pattes de Tessa. Je ne comprenais pas pourquoi mon visage s'était enflammé à ce point. Mais j'avais plus qu'envie de disparaître en ce moment.

- Essayez de ne plus aller nager, tentais-je d'une voix douce. Du moins, pas avec votre tunique de métal.

Je me hissai brusquement sur Tessa, me retrouvant de nouveau devant l'homme. Étrangement, j'étais incapable d'enfoncer mes talons dans ma monture. Comme si je ne pouvais pas partir.

Messages : 15 Date d'inscription : 16/03/2015

Je nageais dans un océan de noirceur, sans pouvoir atteindre quelquonc rivage ou destination. Un cri me tira de ma terreur, je tentai d'étendre mes sens magiques, pour trouver la provenance du cri. Sans résultat, je ne sentais rien, comme si mes pouvoirs ne fonctionnaient pas. Devant moi, une brillante lumière blanche s'alluma dans la noirceur, elle s'étendit vers moi et m'aspira.

Je battis les paupières, la jeune fille, qui chevauchait le dragon, était maintenant à genoux près de moi. Ses yeux argentés me détaillaient, je soutins son regard, mais la jeune femme détourna le regard. Je vis ses joues rougir de timidité, elle se recula doucement.

Pardonnez-moi, dit-elle rapidement. Vous m'aviez dit de ne pas approcher.

Je n'eus pas le temps de lui répondre, qu'elle se relevait rapidement et courait derrière les pattes de sa dragonne. La lumière des Dieux l'entourait toujours.

Essayez de ne plus aller nager,dit-elle de sa voix douce. Du moins pas avec votre tunique de métal.

La jeune femme grimpa sur sa monture, mais quelque chose l'empêchait de partir. Je m'avançai vers elle, mais restai à une distance respectueuse. Je levai un regard vers elle, je ne voyais que son corps entouré de la lumière des âmes soeurs. On aurait une déesse.

Vous savez, dis-je. Je ne peux pas vous laisser partir comme cela. Vous devez me dire qui vous êtes.

Mes yeux se plantèrent sur elle. Je tendis une main vers la jeune fille.

Vous m'avez sauvé la vie, dis-je doucement. Laissez-moi vous remercier.

Messages : 30 Date d'inscription : 30/09/2009

Je restai ainsi immobile, attendant je-ne-sais-trop-quoi. On m'avait dit d'aller à Zénor. Selon les images dans ma tête, c'était exactement là que je me trouvais. Cette chose que je devais trouver ici avait-elle un lien avec la lumière blanche qui entourait cet homme? Songeuse, je continuais de l'observer dans le silence des plus total. Il fit quelques pas en ma direction, sans pourtant s'approcher véritablement de Tessa. Elle était beaucoup plus grande que lui, et les humains ne semblaient pas vraiment aimer les dragons. Pourtant, j'avais repéré deux mâles sur leur continent pendant que je me rendais ici. Mais je ne savais pas à quoi ils servaient... Après tout, peut-être étaient-ils des esclaves à la merci de ces hommes ? En fait, je ne savais plus du tout quoi penser. Devais-je apprendre à connaître cette race qui se rapprochait de moi, ou alors devais-je continuer à fréquenter les Midjins? J'ouvris la bouche pour dire quelque chose, mais rien ne sortit. En fait, je fus encore plus figée de stupeur lorsque mon regard croisa le sien.

- Vous savez, commença-t-il alors. Je ne peux pas vous laisser partir comme cela. Vous devez me dire qui vous êtes.

Je me mordis la lèvre inférieure, tandis qu'il me tendait doucement la main. Jamais quelqu'un n'avait fait preuve d'autant de prudence à mon égard. Étrangement, cela me touchait au plus haut point. J'avais toujours su que je n'étais pas comme les autres insectes, mais pas à ce point. Pas un point d'être attirée par la vermine.

- Vous m'avez sauvé la vie, continua-t-il en voyant que je ne bougeais pas. Laissez-moi vous remercier.

Lentement, je me laissai glisser sur les galets, mais je restai cachée derrière les pattes de Tessa. Je ne fis que tasser mon visage, afin de pouvoir l'observer. Patient, il tendait toujours sa main vers moi. Soudain, sans que je ne comprenne ce qui me prenait, je me saisis de sa main, et je fis les quelques pas qui me séparaient de lui. J'étais plutôt petite. Du moins, comparativement à lui. Et sa corpulence laissait voir qu'il était plus que bien nourri, tandis que moi... Je ne me souvenais même pas du dernier repas que j'avais mangé. Méfiante, je tentai un sourire à son égard.

- Je suis Mykaëlle, dis-je d'une toute petite voix. Simple dompteuse de dragons. Mais c'est à Tessa que vous devez la vie, et non à moi. C'est elle qui vous a recueilli.

Je dégageai doucement ma main de la sienne, levant la main dans les airs. Aussitôt, Tessa alla s'y frotter les naseaux, couinant légèrement pour me montrer qu'elle était heureuse. Cela me fit immédiatement sourire de toutes mes dents.

- Je crois qu'elle vous apprécie, soufflais-je doucement.

Messages : 15 Date d'inscription : 16/03/2015

Doucement, la jeune femme se laissa glisser sur le sol. Tout en restant cachée derrière les grosses pattes de son dragon, ne laissant paraître que son visage. Elle s'approcha finalement, pour prendre ma main tendue. La jeune femme semblait si petite, si minuscule comparée à moi. Malgré sa méfiance, elle sourit.

Je suis Mykaëlle, dit-elle d'une petite voix. Simple dompteuse de dragons. Mais c'est à Tessa, que vous devez la vie et non à moi. C'est elle qui vous a recueilli.

Mykaëlle retira sa main de ma paume, prenant mon poignet, levant ma main en l'air. Rapidement, la dragonne approcha ses nasaux de ma main et les frotta sur ma paume. Ses couinements aigus firent sourire ma nouvelle amie.

Je crois qu'elle vous apprécie, dit-elle heureuse.

Je souris doucement, en caressant les nasaux de Tessa. Je me retournai vers Mykaëlle, le halo divin l'entourait toujours, lui donnant l'air d'une magnifique déesse. Mon regard s'assombrit, je retirai doucement ma main du museau de la dragonne.

Pourquoi m'avoir sauvé, demandais-je doucement. Je devais ....

Je m'interrompis, honteux de ce que j'allais dire. Je pensai soudainement, qu'est-ce que mon Chef dirait? Doucement, je posai mes lèvres sur la joue de satin de Mykaëlle.

Merci, dis-je tout bas.

Messages : 30 Date d'inscription : 30/09/2009

J'adorais Tessa, et c'était comme si cet homme le ressentait. Comme s'il voulait également l'aimer à son tour, afin de me prouver quelque chose. Ce n'était pas une déduction que j'étais en train de faire. C'était une forte impression. C'était gravé quelque part dans mon esprit. C'était sans doute pour ça que cette lumière blanche l'entourait... Non ça en fait, je n'en avais absolument aucune idée. Je savais seulement qu'il s'était mis à caresser les naseaux de ma dragonne et que je ne sentais absolument aucune agressivité de sa part. Pourtant, on m'avait dit que la vermine était cruelle. Mais ce n'était pas du tout ce que je ressentais aux côtés de cet homme. En fait, je me sentais bien, en sécurité. Pour la première fois de ma vie, je me sentais moi.

Je lui souris, tandis qu'il tournait son regard vers moi. Je ne savais pas comment agir envers les humains, mais j'avais envie de lui plaire. Cependant, je ne pus qu'être triste tandis que son regard s'assombrissait. Était-ce de ma faute s'il ne se sentait pas bien? Je n'étais pas la meilleure pour comprendre et détecter les émotions, puisque les insectes n'en possédaient pas. Je pouvais par contre comprendre qu'il était fâché, ou alors confus.

- Pourquoi m'avoir sauvé ? me demanda l'humain d'une voix étrangement douce. Je devais...

Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas du tout ses paroles. Je ne l'avais pas sauvé ! Je venais juste de lui dire que c'était Tessa qui avait fait ça. Il était confus, c'était évident. Peut-être était-il atteint d'un poison quelconque ? Si c'était le cas, je devais l'aider ! Ma mère Midjin m'avait montré comment débarrasser les autres de ces trucs mortels. Il approcha alors sa bouche de mon visage, et j'étais tellement figée de stupeur face à son geste que j'étais incapable de réagir. L'humain posa ses lèvres contre ma joue, et une douce chaleur m'envahit. Venait-il de me transmettre son poison? J'écarquillai les yeux, effrayée.

- Merci...

- Que venez-vous de me faire ? hurlais-je, en sentant toujours la chaleur parcourir mon être.

Sentant ma colère et ma peur, Tessa me repoussa derrière elle et se mit en position d'attaque. Elle ne laisserait personne me faire du mal. Mais je l'avais bien dressée. Elle n'attaquerait que si nos vies étaient en danger, ou alors si je lui en donnais l'ordre.

- Je voulais vous sauver de votre poison, et vous, VOUS ME LE TRANSFÉREZ ? continuais-je en gémissant de terreur.

Je restais cachée derrière ma dragonne, pourtant bien prête à lui donner l'ordre de tuer cet homme et de rejeter son corps à la mer. Jamais je n'aurais du le repêcher.

Messages : 15 Date d'inscription : 16/03/2015

À voir le regard de la jeune femme changer, je regrettai aussitôt mon geste. Son regard s'agrandit et une lueur de peur apparut dans ses yeux. Ça y est, Alix, t'es un beau con, me dis-je à moi-même. Malgré tout, la lumière entourait toujours la jolie dame.

Que venez-vous de me faire, hurla-t-elle.

Brusquement, la dragonne poussa sa maîtresse derrière elle et se mit en position d'attaque. Je pouvais voir la petite silhouette de Mykaëlle derrière la patte énorme de sa monture.

Je voulais vous sauver de votre poison, et vous, VOUS ME LE TRANSFÉREZ? rajouta la dresseuse en gémissant de terreur.

Je levai les mains en signe d'innocence. Je reculai de quelques pas, afin de pouvoir adopter une position défensive si la jeune femme donnait l'ordre à son dragon d'attaquer.

Mykaëlle, l'implorais-je. Je vous jure que je ne vous ai point lancé de maléfice, si mon geste vous a choqué, j'en suis désolé. Je ne suis point porteur d'un poison, simplement je souffre de solitude.

Je savais qu'elle avait des facultés magiques,j'ouvris donc mon esprit, afin qu'elle voit que je ne portais pas de virus, mais que j'étais simplement seul et triste. Je tentai une dernière chose, lui envoyant une douce vague d’apaisement, je reculai de quelques autres pas.

Je vous laisse, dis-je doucement. Merci de m’avoir sauvé.

Messages : 30 Date d'inscription : 30/09/2009

J'aurais tellement dû écouter ma mère Midjin. La vermine était réellement cruelle. Je le sauvais et en échange, il me transfère son poison. Je devais m'en débarrasser vite si je voulais retourner auprès de ma maternelle afin de ne pas mourir. Elle saurait me sauver de ce mal qu'il m'avait donné. Malgré tout, je restais excessivement déçue. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi, puisque c'était une émotion que je n'avais que rarement ressenti au cours de ma courte vie. Je fermai les yeux momentanément, me demandant si je devais demander à Tessa de le mettre à mort, ou simplement m'en aller. Mais je savais que si jamais je mourrais, ou que j'étais dans un sale état, elle partirait elle-même à la recherche de cet homme afin de le mettre à mort. Je la connaissais par coeur. Je rouvris tranquillement les yeux, mordant ma lèvre inférieure d'hésitation. L'homme avait les bras levés dans les airs, et avait pris quelque peu ses distances avec nous. Pourquoi levait-il les bras ? Était-ce une façon d'utiliser sa magie?

- Mykaëlle, me lança-t-il d'une voix qui semblait suppliante. Je vous jure que je ne vous ai point lancé de maléfice, si mon geste vous a choquée, j'en suis désolé. Je ne suis point porteur d'un poison, simplement je souffre de solitude.

Je fronçai les sourcils, ne saisissant pas la totalité des mots qu'il avait employé. Je les connaissais, mais je n'en comprenais pas leur sens. Soudainement, je sentis que je pus pénétrer son esprit. Moi-même, je ne comprenais pas trop ce que je faisais, mais je pu me voir, entourée de la même aura blanche dont lui était entouré. J'écarquillai de nouveau les yeux, ne comprenant pas du tout cette lumière. Puis, une douce chaleur m'envahit, comme lorsqu'il avait posé ses lèvres sur ma joue. Étrangement, mon corps se calma sur le champs, et Tessa m'imita.

- Je vous laisse, m'annonça-t-il alors. Merci de m'avoir sauvé.

- Attendez ! lançais, sortant de quelques pas de ma cachette.

Il ne m'en fallait pas plus pour retenir son attention, il semblerait. Je ne comprenais pas pourquoi, mais j'avais envie que cet homme reste à mes côtés. J'avais tellement de questions à lui poser, et sa présence me rassurait affreusement. Même moi je ne me comprenais pas. Ce n'était pas des émotions que j'étais supposée ressentir. Du moins, pas chez les Midjins. Ils ne faisaient qu'obéir aux ordres de l'Empereur et de leur vie déjà toute bâtie, sans même se poser une seule question.

- Pourquoi êtes-vous entouré d'une lumière blanche ? Je ne comprends pas. Je n'ai jamais vu cela avant, dis-je d'une voix incertaine.

Messages : 15 Date d'inscription : 16/03/2015

Derrière la patte énorme de sa monture, je pus voir la jeune femme fronçer les sourcils. Je la sentis soudainement entrer dans ma tête et devant mes yeux, je la vis se calmer. Voyant que sa maîtresse ne ressentait plus d'urgence, la dragonne s'appaisa. Voyant que la situation était résolue, je pensai me mettre sur la route d'Émeraude.

- Attendez, lança Mykaëlle.

Je la vis faire quelques pas en dehors de sa cachette. Je ne tournai point les talons, attendant que la jeune femme daigne dire quelque chose. Je pouvais voir qu'elle avait beaucoup d'interrogations et recherchaient des réponses. Il est vrai que notre mode de vie devait différer de celui avec lequel, elle avait grandi.

- Pourquoi êtes-vous entouré d'une lumière blanche? Je ne comprends pas. Je n'ai jamais vu cela avant.

Restant à distance de la géante gueule de la dragonne, je levai un regard de compassion sur la jeune dompteuse. Alors les insectes n'avait donc pas d'âmes soeurs... Ce concept serait donc nouveau pour elle, je mordis un moment ma lèvre inférieure. Regardant autour de moi, je vis une large souche sur la plage, usant de mon pouvoir de lévitation, je la fis venir à moi et pris place dessus.

- Cette douce lumière est un signe des Dieux, commençais-je, sur un ton patient. Cette lumière est ce que l'on appelle "La Lumière des Âmes Soeurs". Elle réunie chaque êtres avec celui ou celle qui est né pour être avec ce dernier.

Sur ces derniers mots, je rougis de gêne et baissai le regard sur les galets à mes pieds. Allait-elle me croire ou se moquerait-elle de moi? Je relevai le regard vers son beau visage auréolé de la lumière divine.

- Je vous jure, que je ne me paie pas votre tête, l'assurais-je.

HJ: sorry yest court, l'ordi bogue

Messages : 30 Date d'inscription : 30/09/2009

À ses réactions faciales, je me doutais bien que j'avais dit quelque chose qui le concernait. En effet, il mordait sa lèvre inférieure, comme s'il hésitait à me dire quelque chose. Je fronçai légèrement les sourcils, ne souhaitant pas me faire mentir. J'avais été élevée afin de toujours être franche et toujours dire la vérité à l'Empereur Noir. Ainsi, j'agissais de cette façon avec tout le monde, et jamais je ne tolérerais d'être ainsi trahie. Attendant toujours une réponse, je continuais de le fixer avec patience. Le temps ne comptait pas vraiment chez les insectes. Usant de sa magie, il souleva le tronc mort d'un arbre, le déposant près de lui afin d'y prendre place.

- Cette douce lumière est un signe des Dieux, entama-t-il d'une douce voix. Cette lumière est ce qu'on appelle « La Lumière des Âmes Soeurs ». Elle réunit chaque être avec celui ou celle qui est né pour être avec ce premier.

Je continuais de le fixer, visiblement intriguée. En fait, je ne comprenais pas le sentiment qui prenait possession de l'homme vêtu de vert. Ses joues s'étaient teintes de rouge, puis il avait baissé le regard au sol. Chez moi, on agissait de cette façon simplement face aux Maître. Était-il de nouveau malade ? Je fronçai les sourcils, me répétant mentalement ce qu'il m'avait dit. J'étais née pour être avec lui? Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Ses yeux se relevèrent afin de se noyer dans les miens, faisant paniquer mon coeur.

- Je vous jure, que je ne me paie pas votre tête, murmura-t-il de sa voix délicate.

D'un simple sifflement, j'envoyai Tessa en vol, lui permettant d'aller se nourrir à la maison. Elle obéit sans hésitation, sachant très bien que j'allais l'appeler si j'étais en danger. De toute façon, elle était liée à moi et ressentait la moindre de mes terreurs. Je la regardai s'envoler, puis j'allai prendre place sur le bios de bois, près de l'homme.

- Je ne comprends pas, murmurais-je d'une voix à peine audible.

J'étais assise au bout du tronc d'arbre, ayant toujours peur qu'il pose ses mains sur moi. En fait, je ne comprenais pas les agissements de mon coeur en ce moment. Qu'est-ce que cet homme me faisait ?

- Par Dieu, vous parlez de Lismeth? demandais-je alors.

Messages : 15 Date d'inscription : 16/03/2015

D'un doux sifflet, la jeune femme renvoya sa monture vers sa résidence. J'observai mon âme soeur surveiller le départ de sa dragonne, avant de se retourner et de prendre place sur le tronc, près de moi. La lumière l'entourant ne cessait de m'aveugler, son air doux et craintif m'attendrissait de plus en plus.

- Je ne comprends pas, dit-elle, d'une voix si basse, que je faillis ne pas l'entendre.

Je la vis, assise au bout du tronc d'arbre, un air interrogateur ornant son beau visage. Sachant qu'elle n'était pas d'ici, un millier de questions devaient tournoyer dans sa tête.

- Par Dieu, vous parlez de Lismeth? demanda la jeune femme, naïvement.

Je secouai doucement la tête. Je me permis de m'approcher un peu d'elle, gardant une distance respectueuse. Je plongeai mon regard dans celui pâle de la jolie dame.

- Je ne vénère point de Dieu nommé Lismeth, dis-je, avec douceur. Chez nous, nous vénérons tout un panthéon de divinités, chacune assignée à son Royaume. Chaque Dieux et Déesses ont une fonction. Ces derniers sont dirigés par une triade: Parandar, Fan et Théandras. Parandar est le dieux du ciel et décide de la lumière des âmes soeur. Fan est la déesse des Bienfaits et la dernière, Théandras dirige le Feu et est la déesse du Royaume de Rubis.

Je souris à ma nouvelle amie et lui tendis la main.

- Les âmes sœur réunissent deux personnes, dont les âmes se complètent. Ce n'est pas obligé d'être deux personnes, qui se réunissent dans les liens du mariage, mais ce peut être deux amis.

Messages : 30 Date d'inscription : 30/09/2009

J'avais véritablement envie de comprendre ses dires. Mais c'était comme si c'était impossible. Son monde était tellement différent du mien, mais en même temps, cet homme m'interpellait. J'avais envie d'être avec lui, de le connaître. J'avais également envie qu'il me connaisse. Curieusement, plus le temps passait, et plus je lui faisais confiance. C'était comme si une certaine magie s'opérait en moi. Une magie qui me disait d'avancer vers lui, et de lui tenir la main. Chose que mon peuple ne faisait pas, mais cette image était gravée dans ma tête. Comme si quelqu'un me l'avait envoyée. Cette voix qui me parlait dans ma tête, sans doute. C'est probablement pour cela que lorsqu'il s'approcha de moi, je ne pris pas la fuite. Ce n'était pas l'envie qui manquait, mais je n'avais plus aucun moyen de m'en aller, de toute façon. Ses yeux se plongèrent au creux des miens, et je crus voir sa vie défiler dans ses iris.

- Je ne vénère point de Dieu nommé Lismeth, commença tranquillement l'homme.

Je haussai un sourcil, visiblement surprise. Pourtant, Lismeth était le dieu unique, le fondateur de cette terre. Comment pouvait-il ne pas le vénérer ? Ne sachant pas quoi répondre, je décidai de le laisser continuer.

- Chez nous, nous vénérons tout un Panthéon de divinités, chacune assignée à son royaume. Chaque Dieu et Déesse a une fonction. Ces derniers sont dirigés par une triade: Parandar, Fan et Théandras. Parandar est le Dieu du ciel et il décide de la lumière des âmes soeurs. Fan est la Déesse des Bienfaits et la dernière, Théandras, dirige le feu et est la Déesse du royaume de Rubis.

Il se trompait. Le seul Dieu qui existait s'appelait Lismeth. Il ne comprenait pas encore que toute sa vie était un mensonge, mais ce n'était pas grave. J'allais le lui prouver. J'allais l'emmener dans mon pays sur le dos de Tessa, et j'allais lui montrer la statue du dieu unique. Et si après cela il ne voulait pas me croire, et bien sans doute Lismeth le tuerait-il. Au fond, un homme qui ne vénère pas son Dieu méritait seulement la mort. Je lui souris innocemment, tandis qu'il me tendait la main.

- Les âmes soeurs réunissent deux personnes, dont les âmes se complètent, continua alors l'homme entouré de blanc. Ce n'est pas obligé d'être deux personnes qui se réunissent dans les liens du mariage, mais ce peut être deux amis.

Je hochai la tête, comme si je comprenais ce qu'il me disait. Puis, l'image des deux mains se tenant l'une et l'autre se faisant de plus en plus forte dans ma tête, je saisis bien malgré moi celle de l'homme qu'il me tendait. Je fus surprise de sa douceur. Les hommes de mon peuple avaient plutôt les mains soit rugueuses et écaillées, ou alors elles étaient munies d'une carapace. Celles de ce chevalier étaient plutôt... Comme les miennes.

- On vous a menti, je vais vous montrer Lismeth, dis-je alors d'une voix confiante.

Je me levai doucement, tentant de l'entraîner avec moi, mais il se défit de ma main avec violence. Je me reculai aussitôt vivement, regrettant d'avoir laissé partir Tessa. Je pouvais voir une certaine colère dans ses yeux, et je ne comprenais pas pourquoi. Je souhaitais seulement lui présenter le Dieu unique, je ne voulais pas faire couler son sang sur le temple de Lismeth.

Soudainement, je ressentis une cuisante douleur dans la poitrine. Je baissai les yeux, et je pus voir la pointe d'une flèche qui sortait de ma poitrine, s'étant probablement enfoncée dans mon dos. Elle était très près de mon coeur. Si près que je pouvais la sentir à chacun de ses battements. Je pouvais voir du sang rouge s'étendre rapidement sur ma robe. Je levai un regard traumatisé vers le jeune homme dont je ne connaissais même pas le nom, avant de m'écrouler sur le sable.

- Excellent Remus ! lança une voix masculine au loin. Vous avez abattu celle qui chevauchait le dragon. Il ne reste qu'à trouver la bête maintenant.

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La belle hocha, donnant l'impression qu'elle comprenait, elle se saisit alors de ma main. Le contact de sa peau douce contre la mienne m'électrisa. Toujours branché sur ses pensées, je vis l'image de deux mains, les nôtres, se tenant. Cette image me procura le plus grand bien.

- On vous a menti, dit-elle, confiante. Je vais vous montrer Lismeth.

Mykaëlle se remit sur pied en douceur, tenta de m'entraîner avec elle. Je me défis de son emprise, voyant une silhouette "humaine" lever un arc dans la distance. Je fronçai les sourcils, les yeux remplis de colère, je n'eus pas le temps de pousser la jolie femme hors de danger, qu'une flèche la transperça. Mykaëlle leva un regard apeuré vers moi, avant de s'écrouler sur le sable. Une flaque de sang se répandait autour d'elle.

- Excellent Remus, fit une voix d'homme. Vous avez abattu celle qui chevauchait le dragon. Il ne reste qu'à trouver la bête maintenant.

Je lâchai un fort cri de guerre, levant le bras et laissant partir un éclair meurtrier sur l'archer, le tuant sur le coup. Je me penchai vers la jeune femme, voyant que l'autre se sauvait, j'illuminai mes paumes d'une douce lumière blanche, refermant les veines touchées et retirai la flèche doucement. Je finis par refermer les plaies béantes sur sa poitrine et dans son dos. Je pris la belle contre moi et la berçai doucement, en lui donnant de mon énergie vitale.

- Réveillez-vous Mykaëlle, lui soufflais-je à l'oreille. On en veut à votre dragon, on veut s'en emparer.

Je posai mes lèvres sur son front, la secouant doucement contre moi. Je ne pourrais pas survivre à son départ, je ne la connaissais pas si bien, mais je savais qu'en tant que mon âme soeur, elle avait un rôle important à jouer dans ma vie. Je voulais que ses yeux se rouvrent, je voulais qu'elle vive. Sans me soucier des conséquences, je lui donnai une dose immense de ma force vitale.

- Myka...Mykaëlle, soufflais-je faiblement.

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En ce moment, je ne pouvais qu'entendre. Au loin, j'entendis la voix d'un homme crier si fort et avec une telle rage, qu'on pourrait dire qu'il se battait afin de défendre l'honneur de sa belle. Lentement, la douleur laissa place au bien-être. Je pouvais sentir chaque partie de ma blessure se refermer d'elle-même. Étais-je en train de rêver ? C'était fort possible. Sans doute était-ce cela, la mort. Peut-être allais-je voir toutes les façons dont j'aurais pu être sauvée avant d'accéder au repos éternel. Cependant, une chose était sûre. La douleur avait complètement disparue. Je me sentais même ballottée par la mer, comme si j'étais sur un bateau. Ou même, comme si je volais tout bonnement sur le dos de ma jolie Tessa. Le vent me berçait tendrement. En fait, il était impossible de savoir si c'était le vent, la mer, la terre, ou même un homme. C'était comme si plus rien n'existait autour de moi. Comme si le monde m'avait abandonnée. Et cet homme... M'avait-il abandonnée ?

- Réveillez-vous Mykaëlle, me lança une voix familière. On en veut à votre dragon, on veut s'en emparer.

Qui me parlait ? Impossible à déterminer. Mon père, ma mère, mon frère ? Avais-je une famille? Je n'en avais pas la moindre idée. Cette voix... Elle était si près, et si loin à la fois. Elle résonnait comme une douce mélodie à mes oreilles. Tout va bien Mykaëlle, me chuchota soudainement une voix féminine. J'ouvris les yeux, voyant cette femme à la longue chevelure argentée qui hantait tous mes rêves. Tu peux faire confiance à cet homme, Alix.

Sentant soudainement une puissante énergie en moi, j'ouvris les yeux. Cette fois-ci simplement, ce n'était pas dans un rêve, mais dans la réalité. Je n'étais pas morte !

- Myka... Mykaëlle, murmura la voix de l'homme.

Je fus surprise de constater qu'il me serrait dans ses bras. Au-dessus de moi, je pouvais voir cet homme. Cet homme dont la femme à la chevelure argentée me parlait, je le sentais. Alix. Je lui souris tendrement, avant de me redresser à la hauteur de son visage. L'image de la main serrant l'autre se remplaça par autre chose. Celle de mes lèvres contre les siennes. Innocemment, j'approchai mon visage du sien, procédant à l'action que l'image me montrait avec tendresse.

- Alix... murmurais-je à mon tour, sachant très bien que l'homme ne m'avait pas encore dit son prénom. Tout va bien.

Je fermai les yeux, afin de chercher Tessa dans mon esprit. Je fus soulagée de constater qu'elle approchait de la maison. Ces hommes cruels ne pourraient jamais l'atteindre, puisqu'ils ne traversaient jamais la mer pour se rendre jusqu'à notre continent.

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Ses yeux pâles s'ouvrirent, une expression de surprise s'afficha sur son beau visage. Mykaëlle eut un petit sourire, se relevant pour se mettre à la hauteur de mon visage. Son regard était fixé sur moi, puis après ses lèvres se posèrent sur les miennes avec une grande tendresse.

- Alix... murmura-t-elle. Tout va bien.

Je ne lui avais jamais donné mon nom, comment le savait-elle? Devant moi, Mykaëlle se ferma les yeux, je m’immisçai dans son esprit et vis qu'elle localisait sa dragonne. Lorsqu'elle revint à elle, je plongeai mon regard dans le sien.

- Je ne vous ai jamais dit mon nom, dis-je, sans vraiment comprendre comment le savait-elle.

Au fond, je m'en fichais complètement de ne pas comprendre. Je reposai mes lèvres sur les siennes, la serrant contre mon torse. D'instinct, je lui envoyai une forte vague d'amour.

- Je dois vous faire visiter le continent, dis-je avec un sourire doux. Vous faire comprendre la culture d'Enkidiev.

Je pris sa main dans la mienne, la baisant avec douceur. Je reposai mes lèvres de nouveau sur les siennes. Je brisai notre baiser et l'aidai à se remettre sur pied. Je passai une main lumineuse sur son corps, afin de m'assurer qu'aucune blessure interne n'avait été laissé ouverte. Rassuré, je l'entraînai à ma suite vers le château de Zénor.

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Malgré tout, je suivis son chemin, afin d'être sûre et certaine qu'elle arrive saine et sauve à la maison. Je pouvais sentir l'énergie d'Alix s'infiltrer dans la mienne. Je ne savais pas comment il faisait cela, mais j'étais persuadée que j'étais capable de faire de même. Après quelques minutes à suivre le parcours de Tessa, cette dernière se posa près de sa tanière, avant d'aller s'y coucher. Elle ne sortirait que pour aller manger l'herbe dehors, ou pour venir me chercher lorsque je l'appellerais. Je ne doutais aucunement de sa loyauté envers moi. Ce n'était pas pour rien que j'étais celle qui élevait tous les dragons de l'Empereur Noir, ou presque. C'était moi qui possédait la main parmi les Midjins, mon peuple. Mais avec Tessa, la relation était différente. C'était pour moi mon enfant, ma confidente, ma meilleure amie. Si des barbares d'humain venaient à la tuer, je n'y survivrai pas.

J'ouvris lentement les yeux, sachant Tessa en totale sécurité. Les prunelles pers de mon nouveau compagnon me fixaient, visiblement intrigués. Je ne comprenais pas pourquoi il me regardait de cette façon. Avais-je fait quelque chose qui lui avait déplu?

- Je ne vous ai jamais dit mon nom, laissa-t-il alors tomber.

Je le savais bien. C'était cette femme dans ma tête qui me l'avait dit. Mais ça, j'allais le garder pour moi. Tant et aussi longtemps que je ne saurai pas qui elle est, j'allais en parler à personne. Soudain, Alix posa de nouveau ses lèvres contre les miennes, et son contact m'électrisa. C'était des sensations totalement nouvelles pour moi, et je ne savais pas vraiment comment les gérer. En même temps, il resserra son étreinte sur mon petit corps. Ça, je savais le faire. Mon peuple le faisait, bien que rarement. C'était ma mère qui m'avait montré ça, et c'était grâce à ces marques d'amour que j'avais su élever Tessa en une aussi bonne dragonne.

Doucement, il mit fin à notre étreinte, et je me surprise à être déçue. J'auras aimé qu'il me garde plus longtemps dans ses bras, et que ses lèvres continuent de toucher les miennes. Mais ce chevalier semblait avoir beaucoup d'autres plans en tête.

- Je dois vous faire visiter le continent, me dit-il alors, confirmant mes pensées. Vous faire comprendre la culture d'Enkidiev.

Je me relevai sur mes coudes, visiblement curieuse. Je ne savais pas quelle était la grosseur réelle de ce continent, mais il m'était impossible de laisser Tessa seule pendant longtemps. Je perdrais de l'autorité sur elle, mais également sa confiance. Mais les lèvres de l'homme contre ma main eurent rapidement raison de moi. J'avais envie de sa douceur, de son être. Comme pour exaucer mes désirs, il posa de nouveau ses lèvres contre les miennes. Je fermai les yeux, laissant les sensations pénétrer mon être. Doucement, il mit de nouveau fin à notre contact, puis m'aida à me remettre sur pied. Il illumina alors sa main afin de la passer le long de mon corps. Que faisait-il ? Me lançait-il un quelconque sort de protection ?

Je n'eus pas le temps d'y songer davantage qu'il m'entraîna vers l'habitation humaine démolie. Je marchais lentement derrière lui, laissant le vent marin caresser mon visage.

- Est-ce qu'une Midjin peut porter les oeufs d'un humain? demandais-je avec innocence.

J'aimerais bien avoir un petit nid avec des dizaines d'oeufs venant de cet homme. Il pourrait accepter ! J'étais certaine que ça ferait des enfants parfaits. Bien évidemment, la moitié de la couvée ne survivrait pas, mais je saurai prendre soin des autres, comme je savais prendre soin des dragons, les créatures les plus dangereuses et puissantes en ce monde.

- Je pourrais porter vos oeufs ! lançais-je alors.

Alix se stoppa net après ma proposition. Si brusquement que je ne sus arrêter de marcher et que je fonçai dans son dos, puis tombai par terre, sur mon postérieur. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas sa réaction. Tous les Midjins auraient donné tout ce qu'ils avaient afin que je porte leurs oeufs...

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Zénor, Opale, Argent, les Fées, les Elfes et bien sûr Émeraude. J'allais lui montrer tout Enkidiev et ensuite la laisser choisir où nous allions vivre. Le vent faisait flotter ses cheveux blonds, presque blanc.

- Est-ce qu'une Midjin peut porter les oeufs d'un humain? demanda Mykaëlle, d'un ton curieux.

Je dûs me retenir d'éclater de rire. Elle ne savait même pas qu'elle était aussi humaine que moi. J'allais devoir tout lui expliquer, pourtant, j'avais envie de passer ma vie à lui parler et la protéger.

- Je pourrais porter vos oeufs! s'exclama-t-elle.

Je cessai brusquement de marcher. Venait-elle de me proposer de porter mes enfants? Mykaëlle fonça dans mon dos et lorsque je me retournai, je la vis au sol sur les fesses. Ses sourcils étaient froncés. J'eus un sourire rassurant et me penchai vers elle, lui tendant ma main. Je la remis sur pied.

- Vous êtes humaine, Mykaëlle, aussi humaine que moi, dis-je d'un ton doux. Les Midjins sont insectes et biologiquement, vous êtes l'inverse d'eux.

Je souris, en posant mes lèvres sur son front, en un baiser rassurant. Je plantai un regard rassurant dans ses yeux pâles. Je lui envoyai une vague d’apaisement et une autre d'amour. Je pris la petite main de Mykaëlle et l'entraînai vers le château en ruine. Je finis par trouver le Hall et la fis asseoir sur une grosse pierre.

- Les humains vivent en harmonies dans des Royaumes, dis-je, d'un ton patient. Le couple royal, le Roi et la Reine, veillent au bon fonctionnement de la société.

Je jetai un oeil vers ma nouvelle amie et lui fis un petit sourire.

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Décidément, il m'était impossible de comprendre cet humain. Chez mon peuple, c'était un honneur lorsqu'une femelle demandait à un mâle de porter ses oeufs. Particulièrement lorsque la Midjin était d'une apparence aussi unique que moi. Alors oui, sa réaction était vraiment insultante. Sans doute ne le voyait-il pas. J'étais encore une ennemie, assurément. Il me voyait encore certainement comme un soldat de l'Empereur, comme quelqu'un qui se faisait faussement ami avec l'ennemi. Je restais donc au sol, sourcils froncés, bouche légèrement entrouverte. Ou peut-être n'était-ce pas ça. Peut-être n'étais-je tout simplement pas assez jolie pour lui. Sans doute actait-il afin de me capturer et de me mettre à mort. Et il venait de s'en trahir. Il venait de s'en trahir en arrêtant subitement de marcher à ma proposition. Tu peux lui faire confiance Mykaëlle, me parvint la voix féminine dans mon esprit.

À ce moment-là, Alix se retourna afin de s'accroupir à mes côtés, étrangement armé d'un sourire aux lèvres. Je ne savais plus quoi penser. Après tout, il m'avait sauvé la vie... En même temps, il ne voulait pas que je porte ses oeufs. Et puis il y avait la voix de cette femme qui me parlait et qui me disait de croire en lui. Sa main glissa dans la mienne et il m'aida à me remettre sur pied, tandis que je restais dans l'incompréhension totale.

- Vous êtes humaine, Mykaëlle, aussi humaine que moi, entama l'homme à la tunique de métal d'une voix terriblement douce. Les Midjins sont des insectes et biologiquement, vous êtes l'inverse d'eux.

Je le fixais, un sourcil haussé. Mes parents étaient des Midjins, donc j'étais exactement comme eux. J'étais loin d'être comme la vermine qu'il était. Pourtant, il avait l'air assuré et il continuait de me sourire. Les humains étaient simplement des êtres abjects, incapables de comprendre la supériorité de l'Empereur. Je n'étais pas comme eux, loin de là. Je ne comprenais pas pourquoi il s'obstinait à me voir comme telle. Malgré tout, il réussit à adoucir mon incompréhension en posant ses lèvres contre mon front. À ce moment, une puissante chaleur pénétra mon corps puis mon coeur, et je me calmai sur-le-champ. Sa main se faufila dans la mienne et il m'entraîna vers le tas de pierres que je pouvais voir au loin. Toutes les questions avaient quitté mon esprit, et je me sentais beaucoup plus légère, mais également en sécurité. Après tout, il avait peut-être raison. Peut-être que mes parents Midjins n'étaient simplement pas mes parents biologiques.

Après plusieurs minutes, nous arrivâmes à ce qui semblait être une vieille habitation humaine démolie. Il était possible de voir les vestiges de certaines pièces. Je me retrouvai bien rapidement assise sur une grosse pierre, et je ne pus m'empêcher de lever les yeux vers cet homme auréolé d'une douce lumière blanche. Il semblait serein, particulièrement pour quelqu'un qui avait tenté d'aller nager avec sa tunique de métal à peine quelques heures auparavant. Je tentai d'aller voir dans sa tête, et je fus surprise de constater qu'il voulait m'apprendre la culture de son peuple. S'attendait-il à ce que je reste avec lui?

- Les humains vivent en harmonie dans des royaumes, commença-t-il alors. Le couple royal, le roi et la reine, veillent au bon fonctionnement de la société.

Je hochai doucement la tête de haut en bas, lui signifiant que je comprenais ce qu'il me disait. Je ne savais pas ce que c'était un roi ou une reine, mais je pouvais comprendre qu'ils jouaient approximativement le même rôle que l'Empereur sur Irianeth. La différence était qu'ils étaient deux. Je jetai un regard interrogateur vers Alix, commençant à faire certains liens dans ma tête.

- Vous avez dit DES royaumes, réfléchissais-je à haute voix. Cela veut dire qu'il y a plusieurs rois et reines ?

Je devais probablement avoir l'air stupide, mais pour moi c'était entièrement logique ce que je venais d'avancer. Ce qui voulait dire que le continent de la vermine était beaucoup plus complexe que ce qu'on nous le laissait croire. Mais ce n'était pas ce qui m'intéressait. Je me fichais un peu de la façon dont ils dirigeaient l'endroit. En fait, mes questions s'orientaient beaucoup plus vers les émotions qui tiraillaient mon être en ce moment. Pourquoi mon corps se sentait-il attiré par le sien? Pourquoi est-ce que j'avais seulement envie de poser mes lèvres contre les siennes ? À peine quelques heures auparavant j'avais pensé que le geste servait à me transmettre un poison. Et voilà maintenant que c'était la seule et unique chose que je rêvais de faire.

Je me levai lentement, époussetant ma tunique en peau d'insecte. Je me surpris moi-même à poser par la suite mes deux mains sur le torse musclé du chevalier, puis je me hissai sur la pointe des pieds afin de me grandir. Mes yeux se perdirent un instant dans les siens, pour ensuite se refermer et laisser mes lèvres s'emparer avidement des siennes. Il m'était totalement impossible de comprendre mon propre comportement. Mais j'étais terriblement bien. J'y mis tout de même fin, baissant la tête honteusement.

- Je ne comprends pas, murmurais-je en caressant mes propres lèvres du bout de mon doigt.