Les Chevaliers d'Émeraude
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Les Chevaliers d'Émeraude

Les Chevaliers d'Émeraude nouvelle génération
 
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 Violente rencontre

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Annielle

Annielle


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MessageSujet: Violente rencontre   Violente rencontre Icon_minitimeMar 31 Mar - 18:59

Ce matin-là, mes servantes étaient venues tirer les rideaux très tôt. Je grognai, visiblement insultée par leur geste imprévu. Le soleil commençait à peine à se peindre à l'horizon qu'il fallait que je me lève ? Était-ce réellement comme ça qu'on traitait une princesse ? Mon réflexe premier fut de tirer ma couverture de soie par-dessus ma tête, afin de me cacher des rayons perçants de la lumière du jour. Mais bien rapidement, deux mains s'afférèrent à essayer de me l'arracher. Je tins bon, mais en vain. Je me retrouvai totalement à découvert. Je me relevai vivement en position assise, les sourcils froncés. Ah non merde... Je fis tout ce qui était en mon pouvoir pour défroncer mes sourcils. Il était hors de question que j'aille des rides avant mon temps. Je me devais donc d'exprimer un visage neutre en tout temps, ainsi qu'un petit sourire une fois de temps en temps afin de bien paraître. Mes yeux se posèrent alors sur la personne qui avait osé me retirer ma couverture, et je fus surprise d'apercevoir mon frère. Je n'en laissai cependant rien paraître, je le fixai avec dédain.

- Allez soeurette, me dit-il de sa voix rauque. C'est le grand jour.

Je poussai un long soupir. Mais de quoi parlait-il ? Et depuis quand venait-il dans ma chambre le matin de sitôt ? Visiblement désintéressée par sa présence, je me laissai tomber mollement contre mon matelas de plumes, les yeux mi-clos. Dormir. C'était la seule et unique chose que je souhaitais faire ce matin, et ce n'était pas Emerick d'Argent qui allait m'en empêcher.

Soudain, je me sentis soulevée de mon confort, pour terminer les deux pieds sur le plancher de pierre froide. Je poussai un nouveau soupir, mais cette fois-ci de rage. Il était peut-être prince, mais ça ne lui donnait aucun pouvoir quant à sa soeur, également princesse. Il ne pouvait pas simplement me tirer du lit quand bon lui semblait. Je plantai donc mes deux petites noisettes au creux de ses yeux, croisant mes bras contre ma poitrine.

- Quoi? demandais-je d'un ton ingrat.

Un large sourire naquit soudainement sur son visage. Euh ? C'était bel et bien mon frère ça ? Je m'approchai de lui à petits pas, et fus surprise de sentir une odeur que je ne connaissais pas. Moqueuse, mes sourcils se dressèrent dans les airs avant que j'éclate d'un rire plus que sonore.

- T'es allé violer un garçon d'écurie? lui lançais-je alors.

- Non.

Son ton sans appel me fit taire. Il était rare que j'étais incapable de reconnaître mon frère, mais là c'était le cas. À dire vrai, je m'en fichais pas mal. Je voulais seulement qu'il quitte mes appartements.

- Un écuyer à Émeraude, me dit-il sans émotion. Et c'était pas un viol. Mais ce soir, c'est toi qui va y goûter...

Son sourire revint soudainement à ses lèvres, me rendant quelque peu nerveuse. Je le regardai, pleine de questionnements. Ce soir ? Mais qu'y avait-il ce soir ? Soudain, ma bouche s'ouvrit, et mes yeux s'écarquillèrent. OH MON DIEU. Je n'avais pas osé oublier ça ? Je quittais Argent aujourd'hui pour aller vivre à Fal, mon futur royaume. Mais pourquoi cela faisait-il sourire Emerick de la sorte ? Je lui assénai alors un puissant coup de poing contre son torse, plus qu'insultée.

- Cormac me violera pas, dis-je en faisant la grimace.

Soudain, une lumière me traversa vivement l'esprit. Un détail que mon frère VENAIT de me dire, et sur lequel je n'avais pas porté attention...

- Un écuyer d'Émeraude... dis-je alors d'une voix mielleuse. EMERICK D'ARGENT, UN ÉCUYER, ER, D'ÉMERAUDE !

Il garda son air moqueur, avant de tourner les talons. Je me tournai brusquement vers mes servantes, leur ordonnant de faire mes valises. Elles s'exécutèrent rapidement sans émettre un seul son, alors que je m'asseyais devant ma coiffeuse. J'eus un petit sourire satisfait en me voyant dans la glace. Même lorsque je venais seulement d'ouvrir l'oeil, j'étais la plus belle femme d'Enkidiev. Je m'affairai rapidement à appliquer une ombre à paupière foncée sur mes yeux, pour ensuite rehausser mes cils. Je vis alors l'une de mes servantes apparaître dans ma glace, armée d'une brosse en crin de cheval. Elle commença alors la longue tâche de brosser ma chevelure.

Après près d'une heure de préparatifs, j'avais maintenant mes cheveux parfaitement bouclés, et des petites joues roses de ''timidité''. C'était parfait. Je me levai de ma coiffeuse, jetant un regard vers la robe sur le mannequin. Je l'avais fait préparée uniquement pour cet occasion. Lydia, l'une de mes dames de compagnie, s'approcha alors de moi avec mon corset. Je me dirigeai donc derrière les paravents, tandis qu'elle laçait le vêtement, comprimant ma poitrine.

- Il paraît que le prince Cormac est plus qu'un bel homme, me dit-elle innocemment.

Je relevai fièrement la tête. Il était hors de question que je sois mariée à un laideron de toute façon. Si j'arrivais à Fal et que j'étais déçue, je retournerais de bord assez rapidement.  Je tenais à gouverner, mais je ne tenais pas à gouverner en étant obligée de coucher avec un homme d'une quelconque laideur.

- En tout cas, sur les portraits il l'est, ajouta-t-elle.

- Je l'espère vivement Lydia, répondais-je, quelque peu perdue dans mes pensées.

Soudain, ma jeune amie serra mon corset un bon coup, et je dus me tenir contre le mur de pierre. Je descendis mes yeux vers ma poitrine, satisfaite d'en voir l'apparence dans ce nouveau dessous. Elle finit de l'ajuster, puis elle sortit à ma suite. Maintenant, la robe. Elle était d'un magnifique bleu gris. Les couturières avaient très bien travaillé. J'avais fait le dessin avec Lydia, puis j'étais descendue en personne dans l'atelier afin de m'assurer que j'étais bien comprise. Avoir une bonne fortune aidait grandement à avoir un résultat des plus magnifiques. Armées de cinq crinolines, et très bien ceinturée au niveau de mes hanches, cette robe ferait ressortir la moindre de mes courbes. Cependant, il fallut cinq servantes afin de m'aider à l'enfiler. Une fois que ce fut fait, je me tournai vers ma glace, affichant un sourire de satisfaction. Je n'avais jamais été aussi belle. Lydia arriva derrière moi, armée d'un tout petit chapeau assorti à ma robe, ainsi qu'une paire de chaussures, sans talons. Elle me mit le tout. Et voilà. J'étais fin prête à partir.

Sans même me retourner, je quittai ma chambre à Argent. Je descendis noblement les marches, jusque dans le Hall du château. Comme à mon habitude, je ne regardai pas les tapisseries de créatures aquatiques mythiques accrochée sur les murs. Elles me faisaient peur, et je n'avais pas envie de miner mon moral. Surtout que le regard de centaines de dignitaires et servants de la cour étaient rivés sur moi. Je franchis les grandes portes, soupirant afin de me donner du courage. En effet, une puissante pluie diluvienne s'abattait sur le royaume. Où était passé le soleil orange de ce matin ? Je me forçai afin de ne pas plisser les yeux, ou froncer les sourcils. J'affichai plutôt un mince sourire en coin, alors que Lydia ouvrait un parapluie par-dessus moi. Une diligence m'attendait en bas des marches, dans la cour. Je les descendis, protégée de la pluie. J'y aperçus alors mes parents, m'attendant dans leurs habits d'apparat. Arrivée en bas, je me penchai afin de faire une révérence. J'étais une princesse plus que bien élevée. Et je ne m'entendais pas vraiment avec mes parents. Tout le contraire de mon frère. Une main se glissa alors dans la mienne, me relevant. Je posai mes noisettes dans les yeux gris de ma mère. En fait, ma mère adoptive. Un large sourire illuminait son visage. Elle retira alors mon petit chapeau, afin de déposer un magnifique diadème sur ma tête, serti de pierres précieuses, représentant notre royaume.

- N'oublies jamais d'où tu viens, me dit le Roi.

Je hochai lentement la tête de haut en bas, en posant mon regard sur lui. Malgré son vieil âge, il avait réussi à rester bel homme. Et ma mère, bien que des rides ornaient son visage, réussissait à dégager une grâce hors du commun. Je relevai alors fièrement le menton. Contrairement à Emerick, j'étais une vraie Argentaise. Car mes deux parents provenaient de ce royaume. Sans même dire un seul mot d'adieu à mes parents, je montai dans la diligence, et j'y pris place. Je regardai par la fenêtre à ma droite, pour y apercevoir ma mère biologique. Je lui fis un sourire, et elle me salua de la main. Aussitôt, la porte de mon carrosse claqua, et les quatre chevaux blancs commencèrent à avancer, ordre de leur cavalier, direction royaume de Fal.

Après plusieurs heures de route, la diligence s'arrêta soudainement. Ennuyée, je regardai vers l'extérieur, surprise d'y voir plusieurs chevaliers armés d'épées et de torches. J'avalai de travers, me demandant ce qu'ils me voulaient. J'ouvris la petite trappe qui me donnait accès à mes cavaliers, mais aussitôt que je l'ouvris, je les vis se faire planter des flèches dans la gorge. Je laissai échapper un cri strident, avant de me mettre à terre, question de ne pas pouvoir me faire atteindre. Mais j'avais eu le temps d'apercevoir les arbres qui bordaient la route. Si je me rappelais bien mes leçons, j'étais au royaume de Turquoise, attaquée par je-ne-sais-trop-qui, et je n'avais plus personne pour me défendre !

- Sortez du carrosse par vous-même, madame, et aucun mal ne vous sera fait, me lança une voix forte et masculine.

L'air hautain, je me relevai fièrement, avant d'ouvrir la petite porte. Je ne sourcillai pas en voyant la centaine d'hommes, armés jusqu'aux dents. Je descendis les trois petites marches qui me séparaient du sol, posant un regard dédaigneux sur celui qui semblait être le chef. Aussitôt, il me pointa son épée à la gorge, visiblement fier de son coup. Je ne savais pas me battre. La seule chose que j'avais apprise dans ma vie était les usages de la cour.

- Dégages ta lame de la gorge de ma fiancée, tonna soudainement une voix virile.

Une flèche atterrit directement entre les deux yeux de mon assaillant, et mes jambes tremblantes ne purent me soutenir davantage. Deux bras musclés me retinrent alors dans ma chute, et mes yeux croisèrent les siens.
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Cormac

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MessageSujet: Re: Violente rencontre   Violente rencontre Icon_minitimeMar 31 Mar - 22:10

Je me réveillai dès les premières lueurs de l'aube. Je fixai le tissus du plafond de mon lit baldaquin, en pensant à l'annonce que ma mère m'avait fait la veille. Elle m'avait promis à une jolie princesse du continent. En effet, j'épouserais la Princesse Annielle d'Argent et comme il était prévut dans mon plan de vie, planifié bien avant ma naissance, elle me donnerait beaucoup d'enfants et régnerait avec moi sur Fal. Je soupirai, je ne voulais pas nécessairement me marier maintenant. Je n'avais que vingt et un ans, j'étais dans la fleur de l'âge; mes parents devaient penser qu'il est temps pour moi de m'emprisonner dans un mariage, afin de m'éviter de courailler comme certains princes du continents. Je pensai à ma future épouse, la pauvre n'avait que seize ans. Nous n'aurions rien en commun. Je poussai un long soupir, avant de repousser le drap de satin qui recouvrait mon corps musclé. Je me levai et enroulai le drap autour de ma taille et tirai sur un cordon de soie, qui pendait près de mon lit. Un serviteur entra dans ma chambre avec deux immenses vases plein d'eau chaude. Nous marchâmes jusqu'à ma salle de bain, où il remplit ma baignoire. J'y entrai et fermai les yeux en relaxant. Je ne les rouvris que lorsque j'entendis une comotion dans le Château. Je sentis la présence d'un Chevalier d'Émeraude. Je fronçai les yeux, ma mère ne les portait pas beaucoup dans son coeur. À mes côtés, Basile mon serviteur se pencha sur moi.



Quelque chose ne va pas sire
, me demanda-t-il.



Je levai les yeux vers lui, lui souris et sortis du bain, pour prendre la serviette qu'il me tendait. Je m'essuyai rapidement, avant de me diriger dans ma chambre. Je passai devant ma glace, y jetai un regard. Mon reflet me lança un regard scrutateur. Je marchai vers la grande armoire de bois massif, y sortis, une tunique rouge vin, un pantalon noir et mes bottes de cuir noires. Je me vêtis, avant de prendre ma cuirasse aux couleurs de Fal et de laisser Basile attacher ma cape. Je sortis de mes appartements et m'enfonçai dans les corridors du palais, afin de me rendre aux Écuries.



SIRE, SIRE, cria la voix tremblotante de Basile dans mon dos.



Je me retournai et le vit me courir après, dans ses mains, il serrait un objet, que je n'aimais pas du tout: ma couronne. Je souris à mon vieux serviteur en prenant ce qu'il me tendait. Je mis ma couronne sur ma tête et posai une main amicale sur l'épaule de Basile. Je me retournai et poursuivit ma route. Je vis une jeune femme sortir d'un des cachots, pour se diriger vers la sortie.



Pardonnez-moi, mais qui êtes-vous et que faîtes-vous ici, lui demandais-je.



Comme c'est bête
, dit-elle d'un ton innocent. Je ... Je me suis égarée.



Derrière elle, arriva ma mère. Je voulus ouvrir la bouche, quand je vis l'ÉNORME ressemblance entre les deux femmes. La jeune fronça les sourcils.



Mère,dis-je.



Elle ne dit rien, je me contentai de la contourner et de continuer ma route. Je sortis finalement du palais et scellai mon cheval, Yells. Je montai en scelle et me dirigeai vers Argent. JE devais rejoindre la princesse à mi-chemin, c'est à dire à Turquoise. Je continuai de penser à la jeune fille et ma mère. Pourquoi se ressemblaient-elles? Qui était cette paysane? Que faisait-elle chez moi? Perdu dans mes pensées, je n'avais pas vu que j'avais franchi la frontière de Turquoise. Je pris une route près d'une falaise dans la forêt turquaise. Je devais rejoindre le palais, pour escorter Annielle pour le restant de son voyage. Je vis le palais de Turquoise et ne vis pas la carriole de la jeune Princesse. Je pris un garde à part.



Dîtes mon brave, dis-je d'un ton respectueux. N'auriez-vous pas vu un carrosse aux couleurs d'Argent passer par ici. Je dois escorter la Princesse Annielle jusqu'à chez moi.



Mais vous êtes le Prince Cormac, dit-il en s'inclinant. Nous devions l'acceuillir, mais le carosse n'est jamais arrivé.



Je remerciai le jeune garde et continuai ma route dans la forêt de Turquoise. Je ne fis que quinze kilomètres, lorsque j'entendis un cri strident. Je descendis de cheval, attachai Yells à un arbre, prit mon arc et mon carquois. J'attachai ma ceinture d'arme à ma taille et courus entre les arbres. J'arrivai près d'une route, où je vis un carrosse entouré de bandits. Les cochers avaient été froidement tués et le chef de la bande faisait descendre une jeune femme habillée de bleu gris. Je reconnus la Princesse Annielle d'Argent. Je sortis de ma cachette, m'approchai du carrosse en catimini, j'étais derrière la princesse à moitié caché derrière la carriole. Je vis le chef de la bande poser la pointe de sa lame sur la gorge blanche d'Annielle.



Dégage ta lame de la gorge de ma fiancée, tonnais-je en sortant de ma cachette, l'arc bandé d'une flèche.



Je décochai et la flèche se planta droit entre les yeux de l'homme, je mis mon arc dans mon dos, juste à temps pour tendre les bras à ma future femme. Elle venait de perdre l'usage de ses jambes momentanément, je l'accotai derrière moi sur le bord de la carriole. J'ouvris la porte rapidement, avant de sortir mon épée de son fourreau et de me retourner vers l'un des voleurs pour lui trancher la gorge.



Entrez là dedans et dépêchez vous, la pressais-je.



J'entrepris de me battre contre une bonne dizaine d'hommes en même temps, donnant à la fois des coups d'épées et lançant des éclairs incandescents. Le groupe d'hommes me prirent pour un Chevalier d'Émeraude et se sauva. Je me tournai vers le carrosse et vit le beau visage de la Princesse.



Voulez-vous me dire ce que vous faite sur la route la moins sûre du continent, demandais-je. Si je n'avais pas été là, vous seriez morte ou pire encore...
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Annielle

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MessageSujet: Re: Violente rencontre   Violente rencontre Icon_minitimeMer 1 Avr - 2:37

Je me laissai choir dans ses bras, feignant d'être faible. Il me déposa doucement contre la carriole, avant d'en ouvrir rapidement la petite porte. Il ne vit cependant pas le large sourire de satisfaction qui venait d'apparaître sur mes lèvres. Il me hurla de pénétrer à l'intérieur, alors qu'il se retournait pour trancher la gorge d'un des bandits. Mon plan avait fonctionné. Il m'avait été fort simple de contacter un groupe de hors-la-loi argentais pour qu'ils me prennent dans une fausse embuscade. Mais ça m'avait permis d'évaluer une bonne partie de l'être que mon futur époux était. Et d'ailleurs, le regarder se battre n'était pas si déplaisant que ça. Je pouvais mater ses muscles en action, et en même temps être impressionnée par les rayons incandescents que ses mains produisaient. Je ne croyais pas que la magie et la force étaient le pouvoir. C'était pour cela que je sus que ce serait moi, et non lui qui mènerait le royaume. Et c'était beaucoup mieux ainsi.

Voyant le groupe d'hommes s'enfuir soudainement, je pris la petite bourse d'argent accrochée à ma taille pour la glisser subtilement sous la diligence, question que Cormac ne la voit pas. Ne voulant pas paraître faible, puisque je ne l'étais aucunement, je me relevai dignement, alors que mon fiancé se retournait. Je ne savais pas s'il était furieux, ou simplement inquiet. C'était comme si son visage ne savait pas afficher la moindre émotion. Contrairement à moi, qui savait toutes les afficher, grâce à mes bons talents de comédienne.

- Voulez-vous me dire ce que vous faites sur la route la moins sûre du continent ? me demanda-t-il sur un ton accusateur. Si je n'avais pas été là, vous seriez morte, ou pire encore...

Bien sûr que non, je ne serais pas morte, puisque c'était moi qui les avais engagés. Mais ça, il ne le saurait jamais. Je baissai légèrement la tête vers l'avant, avant de saisir les pans de ma robe et d'exécuter une courte révérence. Puis, je me relevai fièrement, digne de la princesse que j'étais.

- Je suis plus que désolée si je vous ai causé des ennuis, Votre Altesse, dis-je poliment. Je ne savais aucunement que cette route était dangereuse. Ce sont mes hommes qui l'ont empruntée, ajoutais-je en désignant les quatre cadavres de la main.

Mes yeux se remplirent aussitôt de larmes, et je posai ma main devant ma bouche alors que j'échappais un hoquet. Je tournai rapidement les talons, avant de m'engouffrer dans ma carriole. Une fois encore, un sourire apparut son mon visage alors que je jouais la comédie. J'avais soigneusement choisi ces quatre hommes. Quatre serviteurs de la cour que je détestais par-dessus tout. Habituellement, je les aurais déjà fait tuer, puisqu'ils m'avait insultée. Mais comme j'avais mon plan en tête depuis quelques semaines maintenant, je les avais gardés spécialement pour l'occasion.

Je sentis deux grandes mains se poser sur mes épaules frêles, m'incitant à prendre place sur le banc de cuir. Je glissa ma main dans ma poitrine afin de sortir un mouchoir de tissus. J'essuyai brièvement le dessous de mes yeux, afin d'enlever le maquillage qui avait coulé. Puis, je relevai doucement la tête vers Cormac, lui offrant un mince sourire.

- Comment m'avez-vous reconnue? demandais-je d'une petite voix.

Ma première impression de petite fille en détresse avait fortement fonctionné. Une chose était sûre, c'était qu'il en verrait de toutes les couleurs.
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Cormac

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MessageSujet: Re: Violente rencontre   Violente rencontre Icon_minitimeMer 1 Avr - 3:06

La petite princesse descendit de la diligence, baissa sa tête vers le sol et fit une petite révérence élégante. Elle releva la tête vers moi, un regard fier faisait briller ses yeux. Non de Dieu, qu'elle avait l'air jeune... j'allais marier un enfant!



Je suis plus que désolée si je vous ai causé des ennuis, Votre Altesse
, dit-elle d'un ton posé. Je ne savais aucunement que cette route était dangereuse. Ce sont mes hommes qui l'ont empruntée.



Si au moins elle était polie, elle ne canalisait pas ses émotions. Les yeux de ma fiancée se remplirent de larmes, elle posa la main gracieusement sur ses lèvres, avant de laisser aller un hoquet. Elle se retourna vers le carrosse et y pénétra. Je la suivis à l'intérieure et le vis debout, me faisant dos. Je la contournai et posai mes mains sur ses épaules, l'incitant à prendre place sur le banc en face du mien. Elle passa la main dans son corset et sortis un petit mouchoir et essuya le maquillage qui coulait de ses yeux. Annielle leva les yeux vers moi, m’offrit un petit sourire.



Comment m'avez-vous reconnue, demanda-t-elle de sa petite voix.



Je soupirai, avant de descendre de la carriole. Je me tournai vers elle en fermant la porte. Je lui offris un mince sourire.


J'ai vue de vos portraits, dis-je d'un ton plat. Ils ne vous font pas justice.



La princesse était magnifique. Mais un très grand tantinet trop jeune. Je grimpai à la place de l'ancien cocher et claquai des rennes. Les deux chevaux s'activèrent, je n'avais rien à dire à une princesse de seize ans. J'allais la mener à bon port, l'épouser, lui donner des enfants et sûrement me prendre une maîtresse de mon âge... Chemin faisant, je n'entendais rien venant de la diligence. Voyant le palais de Turquoise se dessiner devant nous, j'arrêtai les chevaux près de l'arbre, où j'avais laissé le mien. Je descendis et me tournai vers la princesse.



Si vous avec des besoins quelconques
, dis-je. C'est ici. Car je ne fais pas plusieurs arrêts. Nous sommes attendus à Fal avant le coucher du soleil.



Entretemps, j'entrepris d'attacher Yells à la carriole. Je repris place en attendant de voir si Annielle allait sortir ou  non.  
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Annielle

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MessageSujet: Re: Violente rencontre   Violente rencontre Icon_minitimeJeu 2 Avr - 1:20

Je vis rapidement que mon attitude le désespérait. Je poussai un petit soupir discret. Avoir su que cette mise en scène était inutile, je ne l'aurais pas fait. Pourtant, ma mère biologique m'avait dit que ça fonctionnerait. Je le regardai descendre de la carriole, avant de le fixer avec dédain lorsqu'il claqua la porte. Il me regarda alors par la petite fenêtre, et je fus surprise de le voir afficher un mince sourire. Aussitôt, mon réflexe fut de lui rendre. J'étais plus que bien élevée, et tout le continent en entier le savait.

J'ai vu de vos portraits, me lança-t-il sur un ton plat. Ils ne vous font pas justice.

Je le savais bien. Mais il aurait été beaucoup plus crédible s'il n'avait pas dit ça sur un ton vide d'émotions. Je me renfrognai, me calant contre la banquette. Je le vis alors disparaître, probablement pour aller conduire la diligence. En effet, j'entendis les rennes claquer et la carriole se remettre en marche. Je savais la route encore longue jusqu'à Fal, mais vu le désintérêt de Cormac, je n'allais pas la lui rendre plus plaisante. Je me contentai donc de rester dans un silence des plus total.

Quelques minutes plus tard, je sentis le véhicule s'immobiliser. Il n'était pas du tout question que je lui accorde la moindre attention. Car au fond, il ne la méritait pas. J'étais beaucoup trop supérieure à lui. Mais bon... Je n'aurai guère le choix de lui parler un jour ou l'autre, même si ce n'était que pour les cérémonies officielles. Malheureusement pour moi, j'aperçus son visage au travers ma petite fenêtre. Je ne lui daignai aucune attention.

- Si vous avez des besoins quelconques, me lança-t-il. C'est ici. Car je ne fais pas plusieurs arrêts. Nous sommes attendus à Fal avant le coucher du soleil.

Je continuai de fixer droitement devant moi, le visage sérieux. S'il pensait que j'allais sortir de cette carriole, il avait tout tord. Et s'il pensait que si je voulais arrêter il n'allait pas le faire, il avait tout tord aussi. Car si je décidais que je sautais en bas de la carriole, il ne pouvait m'abandonner à mon sort. Car ce serait plus que sa réputation qui en serait ternie. Un léger sourire de satisfaction naquit alors sur mon visage, avant qu'un éclair de génie apparaisse dans mon esprit.

- J'espère que vous avez bien aimé ma mise en scène, lançais-je sur un ton dédaigneux. Et j'espère que vous avez bien aimé tuer des innocents qui ne faisaient cela que pour quelques pièces d'or, afin de faire manger leurs familles. Mais à cause de vous, ils ne rentreront jamais.

Je me tournai, afin d'ouvrir la petite trappe qui donnait une vue sur les chevaux. Je fixai Cormac, alors qu'un éclair de défi illuminait mon regard. Je n'avais peut-être que seize ans, mais j'étais beaucoup plus intelligente que tous la royauté d'Enkidiev réunie. Je lui offris un sourire sadique, avant de me rasseoir convenablement, regardant de nouveau devant moi.

- Un futur roi avec du sang sur les mains... Mais quel scandale ce ferait, dis-je énigmatiquement.
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Cormac

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MessageSujet: Re: Violente rencontre   Violente rencontre Icon_minitimeSam 25 Avr - 19:57

Elle m'exaspérait déjà, je ne poucais qu'imaginer mon calvaire lorsque nous serions mariés. Son regard malicieux était rivé sur l'avant de la diligence. J'avais repris place lorsque je sentis son regard sur moi, j'entendis bouger dans le véhicule.



J'espère que vous avez bien aimé ma mise en scène
, dit la jeune fille sur un ton de dédain. Et j'espère que vous avez bien aimé tuer des innocents qui ne faisaient cela que pour quelques pièces d'or, afin de faire manger leurs familles. Mais à cause de vous, ils ne rentreront jamais.



Je la vis me lancer un regard fier, cette petite garce avait tué des gens par ma main. Elle le regretterait.



Un futur roi avec du sang sur les mains... mais quel scandal ça ferait
, dit-elle d'un ton mystérieux.




Je fis arrêter la diligence d'un coup sec, la projetant au sol du chariot. Je sautai en bas de mon siège, le regard meurtrier. Je me plaçai derrière la porte, mais la laissai fermer. Je plongeai mon regard dans celui de la petite princesse.




Vous pensez peut être régner un jour sur Fal, Milady, dis-je en criant presque sur elle. Mais sachez que dans ce Royaume, toutes les décisions passent par le dirigeant qui y est né. Autrement dit moi. Je ne tolère pas les enfants gâtés, donc reprenez-vous si vous souhaitez un jour peut être avoir un quelconque pouvoir politique à Fal.


Je donnai un violent coup dans la porte, avant de lui tourner le dos.



À notre arrivée, dis-je plus doucement. Nous prévoirons un voyage dans votre pays natal, afin de remercier les familles de ces hommes tombés au combat, ils vous ont défendu contre une bandes de brigands et sont tombés au combat, avant que j'arrive.




J'avais à peine dit ces mots, qu'une colombe se posa sur mon épaule. À sa patte était accroché une missive, que je détachai et lus rapidement. Une invasion ennemie faisait rage à Zénor, tous les dirigeants se devaient d'envoyer des troupes. Je réaccrochai la missive à la patte de la colombe et la lançai dans le ciel. Je me retourai avec un drôle de sourire vers la princesse.



Changement de plan
, dis-je. Zénor est attaqué, je dois m'y rendre sur le champ. Mes soldats doivent être en route. Vous devrez donc venir avec moi.




Je sautai sur le banc et fis claquer les rennes. Les deux chevaux firent avancer la cariole sur la route et nous dirigèrent vers Zénor.


HJ: je te laisse faire l'arrivée à la guerre princesse Razz
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Annielle

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MessageSujet: Re: Violente rencontre   Violente rencontre Icon_minitimeLun 8 Juin - 18:32

J'étais plutôt satisfaite de mon attitude en ce moment. En effet, je savais toujours quoi dire ou quoi faire afin d'obtenir ce que je voulais au bout du compte. Et cette fois-ci, je désirais fortement le mec qui dirigeait la carriole. Beau, grand et bâti, il était un très bon parti pour une jeune femme comme moi. Il fallait également dire que je lui étais déjà promise. Mais je voulais plus que ça. Je voulais le conquérir et le dominer. Et ça, on ne l'obtenait qu'avec le pouvoir et la menace. Chose que je possédais avec une habilité hors du commun. Malheureusement, je n'eus pas le temps d'y songer davantage que Cormac claqua les rênes, stoppant instantanément les bêtes. Je n'eus pas le temps de me retenir où que ce soit, et je fus projetée contre le sol de la diligence. Je fronçai les sourcils. Il ne s'en prenait vraiment pas à la bonne princesse.

Après quelques secondes à me remettre du choc, je me relevai dignement, croisant le regard de Cormac dans le trou de la petite porte. Je ne pus m'empêcher d'avoir un petit sourire baveux en coin, afin de le déstabiliser. La confiance était toujours la clé dans ce genre de situation.

- Vous pensez peut-être régner un jour sur Fal, Milady, me hurla-t-il, me faisant encore plus sourire. Mais sachez que dans ce royaume, toutes les décisions passent par le dirigeant qui y est né. Autrement dit, moi. Je ne tolère pas les enfants gâtés, donc reprenez-vous si vous souhaitez un jour peut-être avoir un quelconque pouvoir politique à Fal.

Je haussai un sourcil, incrédule. S'il pensait que je souhaitais devenir reine afin de prendre les décisions concernant Fal, il se mettait le doigt dans l'oeil. Cependant, je sursautai violemment alors qu'il assénait son poing dans la porte. Étrangement, je ne répliquai pas face à son attaque. Je savais que c'était totalement inutile. Feignant une totale indifférence, je repris place assise contre le petit banc rembourré, replaçant délicatement les plis de ma robe.

- À notre arrivée, rajouta-t-il en se radoucissant. Nous prévoirons un voyage dans votre pays natal, afin de remercier les familles de ces hommes tombés au combat, ils vous ont défendue contre une bande de brigands et sont tombés au combat avant que j'arrive.

Menace. Ça avait fonctionné. Je n'avais eu qu'à mentionner sa réputation et la partie était gagnée d'avance. Cependant, puisque je n'affichais pas mes réelles émotions, je me contentai de garder un visage neutre et hautain, gardant mes insultes pour moi. Ça ne ferait qu'atténuer ma victoire.

Je vis alors le prince de Fal se retourner vers moi, un sourire énigmatique sur les lèvres. Je ne pus m'empêcher de hausser un sourcil, me demandant ce qui pouvait bien l'amuser de la sorte.  

- Changement de plan, lança-t-il de sa voix rauque. Zénor est attaqué, je dois m'y rendre sur le champs. Mes soldats doivent être en route. Vous devrez donc venir avec moi.

Aussitôt dit, il ne se fit pas prier pour rembarquer sur le banc et faire avancer la diligence. Moi, je me contentai de pousser un long soupir de découragement. La place d'une princesse n'était certainement pas sur un champs de bataille. Elle était sur un trône, dans des jardins de luxe, dans un bal... Tout sauf les plages maudites de Zénor.


HJ// GONE.
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