Mariage... forcé?

Je venais à peine de quitter mon doux Chevalier, mon coeur battait à m'en rompre la poitrine. Je venais de donner ma vertue et mon coeur à l'homme que les Dieux m'avaient donné. Tout en courant vers mon village, je repensais à ses mains sur mon corps, ses baisers et ses caresses. Je rougis fortement. Une fois arrivée à ma hutte, je retirai ma cape et m'étendis sur ma paillasse. Tout en sombrant dans un doux sommeil, j'envoyai une puissante vague d'amour à Nathan.

*****

Ma belle-mère vint me réveiller, elle s'agenouilla près de moi, avec un regard bienveillant. Je luis souris en m'asseyant sur ma paillasse et en acceptant une coupe de nectar.

Ellana,dit-elle d'une voix douce. Ton père a décideé de ne pas te promettre au jeune Eliante, un des princes des villages voisins.

Un énorme sourire illumina mon visage. Cette nouvelle était définitivement la bienvenue. Pourtant, elle ne souriait pas comme moi, aucun sourire ne faisait briller son visage. Je lui lançai un regard interrogateur.

Tu seras promise à un autre, rajouta ma belle-mère. Ton père ne souhaite pas que les fils de son frère prennent le trône.

J'échappai la coupe. Mon père était décidé à me vendre et se fichait éperdument de ce que je voulais. Je baissai la tête, tentant de cacher ma déception. Je fus trahie par une larme qui coula sur ma joue.

Sèche tes larmes, dit mon interlocutrice. Je t'ai apporté de quoi te mettre.

Elle me tendit une longue robe banche. Ses manches longues et son dos nu étaient lacés de fils de satin. Son petit décolleté était parfait pour mon médaillon. La robe était d'un blanc pur et sertie de diamants et de perles. Je compris que c'était une robe de mariée. J'éclatai en sanglots. Je laissai ma belle-mère et les autres femmes m'aider à me relever pour m'emmener dans un étang dans la forêt. Je fus lavée, séchée et coiffée. On me fit revêtir la et on plaça ma couronne de platine sur ma tête. On m'entraîna vers la hutte de mon père. Celui-ci était assis sur son trône, lorsqu'il me vit entrer, un immense sourire éclaira son visage. Il se leva et marcha vers moi, pour me serrer dans ses bras

Si tu savais comme je suis fier de toi, dit-il.

Il m'entraîna vers la sortie, où je vis une immense table dressée dans la Grande Clairière. Mon regard fit le tour des gens présents et vit à l'autre bout, près de l'Arbre Sacré, un jeune homme vêtu de... vert. Je reconnus Nathan d'Émeraude. J'arrêtai en plein milieu de la clairière et me retournai vers mon père. Il allait me marier à l'homme qui venait de prendre ma vertue. Même si je l'aimais, je ne pouvais pas l'emprisonner dans un marriage. Mon père m'entraîna devant Nathan. Je baissai la tête.

Sire Nathan, entendis-je mon père dire. Ma fille, la Princesse Ellana des Elfes.

Je relevai le visage et plongeai mon regard azur dans les noisettes de mon âme soeur.

Je pris bien mon temps afin de rentrer dans la hutte royale. Il fallait dire que je n'étais pas trop pressé d'être marié à la princesse des elfes. Cependant, étant le seul représentant d'Osantalt sur Enkidiev, c'était comme si j'en ressentais le devoir. Car les elfes devaient rester avec les Elfes. Ou alors les fées, de qui ils étaient tout de même proches. Il était moins évident par contre de considérer les mariages avec les humains. Et je déshonorerais probablement ma mère en refusant d'épouser cette princesse, ce que je voulais le moins au monde. De plus, il semblait pour moi que l'opportunité de retourner à Osantalt se présentait de par ce mariage. Était-ce égoïste ? Probablement pas. Étant l'être que j'étais, je me savais capable de chérir une femme que je n'aimais même pas. Cela aurait pu être ressenti différemment si je ne venais pas juste de rencontrer mon âme soeur. Et oui... Tant de choses se bousculaient dans ma tête. Des pour des contre, mais je n'avais pas le choix. Mon destin semblait décidé d'avance.

J'étais si absorbé par mes pensées que je ne m'étais pas rendu compte que j'étais déjà rendu dans le village. Je pus sentir tous les regards convertir vers moi. Je n'avais pas réagi bien. Ni digne d'un elfe, ni digne d'un roi. Sur toute la ligne, j'avais échoué. Je me rendis dans la demeure du roi en poussant un long soupir de découragement. Patient, il m'avait attendu, toujours dans la même position. Je m'inclinai devant lui, comme je me devais de le faire. Lorsque je me relevai, je pus voir son regard rempli de reproches. Je fronçai les sourcils, visiblement irrité.

- Je te croyais plus docile, me lança-t-il.

- Je n'suis pas une bête que l'on apprivoise, sifflais-je entre mes dents.

Je vis aussitôt qu'il n'avait pas aimé ma témérité. Kesley, sort de ma bouche merde ! Je baissai la tête en signe de soumission. Je n'était pas venu ici pour lancer des hospitalités entre Émeraude et le royaume des Elfes. C'était tout le contraire. J'étais ici pour assurer une paix éternelle. Et une aide précieuse du peuple des forêts. Lorsque je relevai la tête, je vis que le roi se tenait à mes côtés, les bras croisés contre sa poitrine. Je pris alors une grande inspiration.

- J'accepte de marier votre fille, mais à une seule condition, lui dis-je. Elle viendra vivre à Émeraude avec moi.

Le monarque haussa alors un sourcil. Visiblement, il ne s'attendait pas à ce que je négocie. Je soutins son regard sans sourciller, le visage sérieux. Il n'était pas question que je voyage toujours ici afin de faire l'amour à ma femme, et lui donner des héritiers. Car c'était probablement la seule et unique chose qu'il désirait. Des petits enfants pouvant hériter de son trône. Jamais ce ne serait moi, c'était évident. Ce n'était que de belles paroles. Je bloquai vivement mon esprit, sentant qu'il voulait s'insinuer en moi. Il sursauta. J'avais le don de déplaire aux gens hautement placés...

- Avez-vous quelque chose à me cacher Sire Nathan? me dit-il, menaçant.

- Oui, répondis-je sur un ton agressif.

Je tournai prestement les talons, me dirigeant vers la sortie. Aussitôt, une douleur fulgurante au crâne m'attaqua. Je hurlai, tombant à genoux et me saisissant la tête à deux mains. C'était un pouvoir que je possédais également, mais jamais je n'en faisais usage. En fait, j'étais incapable de le contrôler, et je ne souhaitais pas tuer ma victime par accident. J'ouvris difficilement un œil, sentant la présence du roi à mes côtés. Il était accroupi à mes côtés, le regard sombre.

- Je vous conseille fortement d'arrêter de vous opposer à moi, me dit-il calmement. Je vous connais, Sire Nathan, et je sais à qui faire du mal pour vous heurter.

J'écarquillai les yeux. Venait-il réellement de me dire ça ? Je me glissai dans ses pensées, qu'il me bloqua aussitôt. Mais j'eus amplement le temps de voir un visage flotter dans son esprit, me faisant trembler de tous mes membres.

- Kesley, murmurais-je difficilement.

- Il mourra, me dit-il sans aucune pitié. Et si vous allez dire mes paroles à qui que ce soit, il mourra également. Me comprenez-vous? Vous êtes totalement à ma merci, sinon, Kesley de Béryl mourra, et je m'arrangerai pour que ce soit avec souffrance, et sous vos propres yeux.

Je hochai lentement la tête de haut en bas, sous le choc. Était-il si évident que mon frère était ma plus grande faiblesse ? J'étais complètement incapable de prononcer un seul mot, tellement la douleur à mon crâne était intense. Je fermai les yeux, me concentrant difficilement. Je vous comprend, Votre Majesté, lui dis-je télépathiquement. Aussitôt, la douleur qui me comprimait dans ma propre tête cessa brusquement. Je pris alors une grande bouffée d'air. Le roi quitta la pièce, mais d'autres elfes prirent sa place, silencieux. L'un d'eux me releva doucement, me guidant vers l'extérieur. Durant le trajet, je me contentais de fixer mes pieds. Kesley... Mes yeux se remplirent soudainement d'eau, et mes escortes s’arrêtèrent brusquement. Le plus grand vint me voir, remontant tendrement mon menton. Ses yeux de feuilles se posèrent dans les miens.

- Cet étang vous fera le plus grand bien Nathan, me dit-il d'une voix neutre. Vous devez vous ressaisir avant votre mariage.

Je hochai difficilement la tête de haut en bas, alors que les six hommes me dévêtissaient. Je les laissai faire, le corps complètement mou. J'étais incapable de me sortir le visage de Kesley de la tête. Si le père était ainsi, je n'osais même pas m'imaginer sa fille. C'était un échec assuré. Mais je n'avais pas le choix de m'y plier. Car après tout, j'étais au service de tous les monarques d'Enkidiev.

Sans que je ne m'en rende compte, j'étais déjà rendu dans l'étang. Je me retournai vivement, fixant les elfes qui m'accompagnaient. Comment pouvaient-ils supporter un roi pareil ? Nous ne le supportons pas, me dit une voix dans ma tête. Nous ne faisons que le tolérer, en rajouta une autre. Je feignis un petit sourire, avant de m'immerger complètement sous l'eau. Bien rapidement, ses effets bienfaiteurs agirent sur moi. Mon corps se détendit, et mes inquiétudes diminuèrent. Bien que le visage de mon frère était toujours dans mon esprit. Si vous faites ce qu'il dit, le roi tiendra sa parole, me parvint une voix. Je refis surface, puis je les rejoins sur la rive. Bien rapidement, ils posèrent une couverture chaude sur mes épaules, et entreprirent de faire un feu magique. Je m'y assis, détaillant chacun des elfes. Aucun d'eux ne semblait heureux... Mon regard se perdit alors dans les flammes. Pendant ce temps, mes escortes me séchaient et me coiffaient. Ils abandonnèrent rapidement, lorsqu'ils virent que ma chevelure s'obstinait à rester frisée, et que les boucles étaient indomptables. Ils me laissèrent relaxer quelques instants, avant de m'aider à me lever. Je revêtis alors mes vêtements d'apparat, puis mon armure, qu'un des elfes venait juste de nettoyer, faisant ainsi briller les émeraudes.

- Allons-y, dis-je en soupirant.

Ils me guidèrent de nouveau dans la forêt, mais cette fois-ci, j'avais la tête haute. Lorsque nous revîmes au village, je vis qu'une grande table avait été installée près de l'arbre sacré. On me conduit près de cet être, désigné comme étant divin. Mon regard se posa de nouveau vers le sol, alors que j'attendais que la princesse arrive. Je relevai soudainement mes noisettes, sentant la présence de mon âme soeur. Mes yeux parcoururent l'audience, sans pourtant l'apercevoir. Elle allait assister à toute cette scène... Ce fut la voix du roi qui me fit arrêter mes recherches.

- Sire Nathan, me dit-il d'une voix solennelle. Ma fille, la Princesse Ellana des Elfes.

Ellana ? Je me tournai brusquement, surpris d'y voir réellement Ellana, MA Ellana. Mon élue des dieux. Son regard croisa alors le mien, et mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Ce ne pouvait pas être réel. C'était impossible ! Un mince sourire se glissa sur mes lèvres, alors que je me saisissais de la main de mon amante, et que je me tournais face à l'arbre sacré. Après avoir bien réfléchi, me dit la voix du roi dans mon esprit. Elle peut aller vivre avec vous à Émeraude. Je lui jetai un regard interrogateur. Cela cachait fortement quelque chose... Je ressentis alors une forte vague d'apaisement, qui se rendit jusqu'à mon coeur. Elle provenait d'Ellana... Je t'aime, lui envoyais-je télépathiquement, afin que seulement elle entende.

Un petit sourire apparut sur le visage de mon amant, sa main s'insinua dans la mienne, me faisant frémir. Il se retourna vers l'Arbre Sacré, je fis de même, sentant le poids des regards de mon peuple sur nous. Voyant que notre Ancien se tenait déjà devant nous, j'envoyai une grande vague d'apaisement vers mon Nathan. Je t'aime, entendis-je dans mon esprit. Je rougis fortement. Voyant le visage sévère de l'Ancien, je secouai la tête et lui fis signe de commencer.

Mes frères et soeurs, dit notre célébrant de sa voix neutre. Nous allons, aujourd'hui unir tous les peuples d'Enkidiev par les liens du mariage. L'ancien se tourna vers Nathan. Sire Nathan d'Émeraude, fils de Béryl et d'Osantal. Jurez-vous de chérir, de protéger, d'aimer et d'assurer une lignée à la femme à cos côtés?

Je rougis en voyant Nathan me jurer fidélité. Mais je ne voulais que me sauver et le rammener à mon étang, qu'il me marrie là. Mon corps et mon âme, lui appartenaient déjà. Jures-tu de m'aimer?,lui demandais-je en pensée, que seul lui pouvait entendre.

Ellana, fille d'Osantal et du Royaume des Fées, reprit l'Ancien. Jurez-vous de chérir, de protéger, d'aimer et d'assurer une lignée à cet homme à vos côtés?

Je me tournai vers mon amant, un doux sourire aux lèvres. Il savait, qu'il n'y aurait que lui dans mon coeur et mon corps.

Je le jure, dis-je de ma voix douce, avant de poser mes lèvres sur celles de Nathan.

À mes mots, nous nous retournâmes vers la foule, du coin de l'oeil, je vis une délégation de fées, qui lancèrent une gerbe de pétales de fleurs de toutes les couleurs. Un groupe d'elfes laissèrent partir une volée de colombes. Nous nous dirigeâmes vers mon père, qui nous donna sa bénédiction, avant de nous entraîner vers la hutte royal. Je savais ce qui arrivait, la cérémonie de la nuit de noce. Même chez les Elfes, cette tradition existait, elle consistait à s'assurer que les mariés soient chastes avant de les laisser profiter l'un de l'autre. Viendrait ensuite, le souper, où les mariés décideraient de l’endroit où ils vivraient. En entrant dans la hutte, je me retournai vers Nathan, la timidité colorant mes joues. Je vis mon père derrière lui, les bras croisés, un sourire satisfait dans son visage. J'enfouis mon visage sur le torse de mon mari. Je ne suis plus chaste, il va s'en rendre compte, murmurais-je en pensée.

Je pris une grande inspiration, alors que ma future épouse faisait signe à l'Ancien de commencer la cérémonie. J'aurais vraiment aimé que mes frères et soeurs d'armes assistent à mon mariage. Mais il semblait que le tout en avait été décidé différemment, et sans mon consentement. Il fallait dire que j'étais réellement chanceux dans ma malchance. Le stress m'envahissait. Je n'avais pas pensé être marié aussi rapidement. Et dire que ce matin, aux aurores, alors que je parlais à Kesley, tout ceci se préparait, dans mon dos. Le roi allait entendre parler de moi à mon retour. Je n'étais pas son pion qu'il pouvait manipuler à sa guise. J'étais un humain, avant tout, et je tenais à ma propre liberté. Je ne m'étais pas élevé au titre de Chef afin que l'on m'utilise de la sorte.

- ... à la femme à vos côtés ? me parvint soudainement la voix du célébrant.

J'en avais manqué un bout. Il ne fallait pas que ça paraisse. Je pris une inspiration, comme si je prenais mon courage à deux mains. Mais en fait, j'attendais de voir si ma copine allait prendre la parole, ou si c'était à moi de le faire. Car après tout, je ne connaissais rien aux mariages Elfiques. Je vivais parmi les hommes. Voyant qu'elle ne disait rien, je soupirai, avant de ma lancer. Et ça passa comme dans du beurre !

- Je le jure, dis-je en tournant mon regard vers la Princesse, visiblement intimidée.

Je souris en voyant ses petites joues rosées de timidité. Elle était absolument magnifique. Lentement, l'aura blanche qui l'entourait disparaissait. Je venais de jurer fidélité à mon âme soeur. Je ne pus m'empêcher de lever mon regard au ciel, remerciant les dieux de mon père et de ma mère. La voix d'Ellana s'inséra alors dans mon esprit. Jures-tu de m'aimer ? me demanda-t-elle, inquiète. Je serrai sa main plus fort, comme pour lui montrer que oui, j'allais l'aimer. Et ce, à jamais.

- Ellana, fille du peuple elfique d'Enkidiev et du royaume des Fées, jurez-vous de chérir, de protéger, d'aimer et d'assurer une lignée à cet homme à vos côtés, continua l'Ancien de sa voix neutre.

Ma presque femme se tourna soudainement vers moi, le sourire aux lèvres. Je ne pus m'empêcher de l'attirer doucement contre mon torse, et de plonger mon regard dans le sien.

- Je le jure, dit-elle avec la douceur des fées.

Je souris alors qu'elle posait ses lèvres tendrement contre les miennes. Nous devions avoir l'air plutôt louches, pour deux jeunes gens qui étaient supposés être de purs inconnus. Lorsqu'elle mit fin au baiser, nous nous retournâmes vers les spectateurs, et je pus voir le regard inquisiteur du père de ma nouvelle femme. Je l'évitai, alors que nous nous dirigions vers lui. Il nous donna rapidement sa bénédiction, et on nous entraîna vers la hutte royale. Je n'étais pas vraiment à l'aise avec l'idée de faire l'amour avec Ellana, et de sortir afin de prouver qu'elle était encore vierge. Ce qu'elle n'était pas. Ayant bloqué mes pensées tout au long de la cérémonie, ce ne fut donc pas louche que je continue de le faire. J'allais devoir trouver un plan. Lorsque j'entrai dans la hutte, je vis que le Roi y était entré à notre suite. Ma femme cacha alors son petit visage contre mon torse, ce qui me fit sourire. Je ne suis plus chaste, il va s'en rendre compte, me dit-elle par la pensée. Ne t'inquiètes pas, j'ai un plan, lui répondis-je alors que mes lèvres se glissaient dans sa chevelure.

- Je ne sais pas comment ça marche chez les humains, ni sur Osantalt, sire Nathan, me dit soudainement le roi. Mais chez les Elfes d'Enkidiev, vous vous devez de pénétrer votre nouvelle femme, et de sortir afin de nous montrer le drap tâché de son sang. Si jamais elle n'était plus vierge, vous auriez le choix alors d'annuler votre mariage.

Sur ces paroles, il sortit rapidement, en refermant le rideau derrière lui. Je plantai mes yeux dans ceux d'Ellana, en relevant doucement son menton. J'embrassai tendrement ses lèvres, avant de lui sourire tendrement. Elle n'avait absolument rien à craindre. Et même si elle n'était plus chaste, je n'annulerai jamais ce mariage. Mais je n'allais pas lui laisser perdre son honneur devant ses deux peuples. Gardant les traditions humaines, je la soulevai subitement dans mes bras, la faisant rire. J'allais la déposer doucement sur le lit de paille, avant de l'embrasser avec passion. Je ne pouvais pas tomber sur une meilleure femme, ça c'était sûr et certain. Peu m'importait les menaces du roi maintenant. Car je n'allais pas dévier de ses règles. Je fis apparaître alors une bulle de protection indétectable. Le roi continuerait de sentir notre présence, mais ne se rendrait pas compte de ce que j'allais faire. Je détachai mon poignard de ma ceinture, et regardai le regard terrifiée de ma Princesse.

- Ne t'inquiètes pas, lui murmurais-je. Fais-moi confiance.

Je remontai brusquement sa robe, et je fis une petite entaille à l'intérieur de sa cuisse. Je laissai le sang couler quelque peu contre le drap de satin blanc, avant de passer une main lumineuse sur sa blessure. Je remontai alors mon visage afin de lui arracher un long baiser passionné et amoureux.

- Maintenant, tu vas gémir, lui ordonnais-je d'une voix douce. Comme lorsque je t'ai fait l'amour sur le bord de la marre.

Elle s'exécuta, sans me poser une seule question. Tant mieux. Sans doute comprenait-elle mon plan. Je me défis rapidement de ma cuirasse et de mon armure, puis j'enlevai bottes et pantalons. Je ne gardai que ma tunique, qui cachait mon sexe. Je me saisis alors du drap, avant de me diriger vers la sortie. Je montrai alors le drap, et tout le monde applaudit, incluant le roi. Il prit le drap dans ses mains, avant de m'intimer de retourner dans la chambre. Les invités s'affairèrent alors à certaines tâches, probablement pour le souper. Je retournai dans la hutte, et vis le regard amusé de ma femme.

- Ni vu ni connu, lui lançais-je en me jetant sur le lit, et en plongeant mon regard dans le sien.

Nathan me serra contre lui, me rassurant en pensée. Mon père ne cessait pas de nous fixer.

Je ne sais pas comment ça marche chez les humains, ni sur Osantalt, sire Nathan, dit mon père à mon mari. Mais chez les Elfes d'Enkidiev, vous vous devez de pénétrer votre nouvelle femme, et de sortir afin de nous montrer le drap tâché de son sang. Si jamais elle n'était plus vierge, vous auriez le choix alors d'annuler votre mariage.

Il sortit de la hutte, refermant le rideau en un coup de vent. J'avais baisser les yeux au sol en désespoir. Mon mari releva mon visage vers le sien avant de s'emparer doucement de mes lèvres Il me leva alors dans ses bras musclés, me faisant éclater d'un rire cristallin; Nathan me déposa alors sur la paillasse royale. Il nous entoura d'une bulle protectrice indétectable et dégaina son poignard. Je posai sur lui, un regard effrayé.

Ne t'inquiètes pas, chuchota-t-il. Fais-moi confiance.

Il souleva le jupon de ma robe et entailla l'intérieur de ma cuisse. Le sang coula sur le drap blanc, la blessure fut immédiatement refermée grâce à sa magie. Il plaqua alors ses lèvres sur les miennes.

Maintenant, tu vas gémir,me dit-il d'une voix douce. Comme lorsque je t'ai fait l'amour sur le bord de la marre.

Je m'exécutai avec grâce, le voyant se défaire de ses vêtements, je venais de comprendre son plan, afin de préserver mon honneur. Il ne garda que sa tunique, cachant à peine son sexe, prit le drap et sortit de la hutte. En entendant les exclamations de joie, je compris que le plan de mon nouveau mari était réussi. Je souris en le voyant revenir et s'étendre à mes côtés.

Ni vu, ni connu, chuchota-t-il.

Son regard noisette se plongea dans mes turquoises, je ne pus me retenir plus longtemps, je grimpai à califourchon sur lui et posai tendrement mes lèvres sur les siennes. Je pris ses mains et les posai sur mon dos nu lacé. J'espérais qu'il défasse doucement le long fil de satin dans mon dos. Mes baisers remontèrent dans son cou, à la base de son oreille, que je mordillai doucement.

Je t'aime, murmurais-je tendrement.

Sur ces mots, je posai le bout de mon petit nez sur la pointe de son oreille et la frottai doucement, le faisant frémir contre moi. Je commençai à défaire le lacet de sa tunique, prenant mon temps, a fit passer par dessus sa tête et passai mes mains doucement sur son torse musclé.

Ellana fixa mon regard pendant de longs instants, ce qui me fit sourire. Mais bien rapidement, elle grimpa sur moi, s'emparant avidement de mes lèvres. Je le prolongeai avec amour, alors que ses mains prenaient les miennes afin de les porter à son dos. Je n'eus pas le temps de m'attaquer aux petits fils de satin que ses lèvres se posaient dans le creux de mon cou, remontant lentement jusqu'à mon oreille. Je frissonnai, alors qu'elle la mordillais doucement. Et dire que je ne connaissais pratiquement rien d'elle, mais que seulement le fait d'être en sa présence emplissait mon corps et mon âme d'une passion sauvage.

- Je t'aime, me murmura-t-elle, faisant frétiller mon oreille.

Son nez fin alla alors se frotter contre la pointe de mon oreille elfique, me faisant frissonner de plus en plus fort. Elle semblait pressée... En effet, ses mains commencèrent à délacer ma tunique, et j'en fus rapidement débarrassé. Je lui jetai un regard moqueur alors que ses mains se déposaient tendrement contre mon torse musclé. Je passai alors longuement mon doigt le long de son dos, avant de commencer à défaire tout lentement le lacet de satin. Mon frère aurait probablement sorti son poignard pour le couper, mais pas moi. J'étais excessivement patient, et je savais que ma tendresse lui ferait plaisir. Mon regard toujours plongé dans le sien, mes doigts parcouraient chaque centimètre de son corps contre lequel le fil argenté était placé. Lorsque cette tâche fut finie, la robe de mon épouse tomba contre le sol, et son corps maintenant nu était au-dessus de moi. En tout respect, je ne lâchai jamais son regard afin de me délecter de son corps. J'allai cueillir tendrement un baiser contre ses lèvres si chaudes, bien que l'excitation s'emparait bien malgré moi de mon être. Un côté humain, voyez-vous. Le désir, l'audace.

- Moi aussi je t'aime, murmurais-je d'une voix rauque.

J'inversai brusquement nos positions, plantant un regard sauvage dans le sien. Je la désirais plus que je n'avais jamais rien désiré. Je l'aimais, comme je n'avais jamais aimé. J'allai posai tendrement mes lèvres dans son cou, en faisant bien exprès pour que le bout de mon nez chatouille son oreille. Je posai alors l'une de mes mains contre son ventre, le caressant doucement. Je me retournai alors vivement vers la porte, sentant une présence étrangère. J'avais probablement fait sursauter Ellana... Mes sens aux aguets, je me levai, afin de faire le tour de la hutte. Mais je ne trouvai rien. En me concentrant un peu plus, je vis que la présence était avec ma femme ! Je retournais à la course vers elle, mais la retrouvai complètement seule dans le lit, le regard rempli de questions.

- Je... C'est rien, dis-je en fronçant les sourcils.

Était-ce un esprit qui tournait autour de ma princesse ? Je lui bloquai soudainement mon esprit, afin de ne pas l'inquiéter inutilement. Si c'était un revenant, elle en serait débarrassée dès notre arrivée à Émeraude.

Je frissonnai sentant le long fil de satin glissa le long de mon corps, la main de mon mari caressait chaque parcelles de peau possibles. Ma tenue nuptiale tomba sans bruit sur le sol, Nathan me regardait avec adoration, avant d'aller cueillir un doux baiser sur mes lèvres.

Moi aussi, je t'aime, dit-il d'une voix rauque, remplie de désir.

Il me renversa sur le lit, j'étais maintenant sous lui. Il embrassa mon cou, en prenant soin d'aller chatouiller mon oreille avec le bout de son nez. Il posa alors une main tendre sur mon ventre, commençant à le caresser. Il s'interromput soudainement, me faisant sursauter. Nathan se leva et étendit ses sens magiques autour de nous. Il sortit de la hutte et en fit le tour, avant de rentrer et d'affronter mon regard plein de questions.

Je... C'est rien, tenta-t-il de me rassurer.

Il s'étendit près de moi, je tentai d'aller voir en lui, ce qui l'avait tant perturbé, je heurtai alors un mur magique. Je grimpai sur lui, pour aller ceuillir un baiser amoureux sur ses lèvres, je pris sa main et la posai dans mon dos. Je sentis une nouvelle énergie, posant mes mains sur le torse de mon mari, je sentis que cette dernière ne venait pas de lui. Je posai ma main sur mon ventre et tout s'éclaira.

Nathan! m'écriais-je. Je... Je suis... Je porte ta descendance.

Mon visage s'éclaira et j'embrassai mon amoureux avec fougue. Je ne pouvais être plus heureuse. Mes baisers descendirent dans son cou.

Je t'aime tant Nathan d'Émeraude, dis-je d'une voix heureuse.

J'avais bien fait de bloquer mon esprit, car rapidement, elle essaya d'aller lire en moi. Ellana grimpa sur moi afin de m'arracher un long baiser. Était-ce une façon de me faire baisser ma garde ? Si oui, elle ne m'aurait pas aussi facilement. Elle se saisit de ma main pour la poser dans le creux de son dos, et je commençai à le lui caresser. Les siennes allèrent se nicher sur mon torse, puis je la vis froncer les sourcils. Qu'y avait-il ? Mes abdos avaient changé depuis toute à l'heure ? Je lui jetai un regard interrogateur. Elle lâcha mon torse afin de se diriger contre son ventre, geste que je trouvai étrange. J'ouvris la bouche afin de la questionner, mais elle me devança.

- Nathan ! s'exclama-t-elle, enjouée. Je... Je suis... Je porte ta descendance.

J'écarquillai mon regard alors qu'elle se penchait afin de m'embrasser sauvagement. Je restai de marbre lorsqu'elle descendit dans le creux de mon cou avec ses lèvres. C'était impossible... Mais ça expliquerait cette présence que je sentais autour d'elle. Je baissai alors ma barrière magique, incapable de prononcer quelque mot que ce soit. Rien de tout ça n'avait vraiment été prévu...

- Je t'aime tant Nathan d'Émeraude, lança ma femme.

Je l'attirai soudainement contre mon torse, en embrassant doucement sa chevelure. Elle ne pouvait pas être enceinte... pas déjà. Je fermai les yeux, m'imaginant un bambin courir dans les dédales du château d'Émeraude. Aden réussissait bien même en ayant une petite fille, mais il n'était pas moi. Il n'était pas Chef. Pouvais-je réellement me permettre ceci? Je pris une grande inspiration. Je ne devais pas y penser. Pas pour l'instant.

- Moi aussi je t'aime, Ellana des Elfes, lui dis-je moqueusement.

Je me saisis doucement de son menton afin d'embrasser ses lèvres avec passion. Pour aujourd'hui, je pouvais me permettre de penser à autre chose que cet enfant qui grandissait de minute en minute dans le ventre de mon âme soeur. Ce n'était pas un hasard si le ciel en avait décidé ainsi.

Mon nouvel époux m'attira contre lui et embrassa ma douce chevelure. Son torse se souleva contre moi, il prenait une grande inspiration. Son expiration sortit en un soupir. Je me demandai si il était aussi heureux que moi, l'arrivée d'un enfant dans nos vies.

Moi aussi je t'aime Ellana des Elfes, dit-il d'un ton joueur.

Nathan souleva mon menton, afin d'orienter mon visage vers lui et m'embrassa avec passion. Je répondis avec la même passion, passant de ses lèvres à son cou, pour enfin poser le bout de mon nez sur son oreille et la chatouiller. Je pressai mes lèvres sur son lobe, avant de le mordiller doucement.

Tu sais, dis-je d'une voix enjôleuse. Il est même recommandé pour un mari de faire l'amour à sa femme, lorsqu'elle est enceinte.

Je me mis en position assise sur son torse, laissant aller mes mains. Je m'étendis alors à ses côtés et enroulai ma main sur son membre et entamai un doux va et vien. Mes caresses eurent l'effet escompté, lorsque je sentis sa verge se durcir. Mes lèvres allèrent se presser sur son épaule, pendant que l'une de mes mains accélérait le va et vien et que l'autre caressait son torse musclé. Je pris sa main et la posai sur ma douce poitrine, mon regard se fixa dans le sien. Je lui envoyai une puissante vague d'amour.

Mon épouse répondit à mes baisers avec ardeur, avant de descendre doucement ses lèvres dans le creux de mon cou. Je fermai les yeux, profitant de cet instant de bonheur. Ils s'était faits beaucoup plus fréquents cette année, étant donné que nous étions près d'un an de paix. Paix, c'était un bien grand mot. Disons seulement, sans aucun raid. Ellana s'attaqua subitement à mon oreille, me ramenant à la réalité. Je frissonnai sous son habileté. Elle fréquentait le peuple elfique depuis beaucoup plus longtemps que moi, c'était évident. Elle connaissait chacun des points faibles du peuple des forêts.

- Tu sais, me dit-elle sensuellement. Il est même recommandé pour un mari de faire l'amour à sa femme, lorsqu'elle est enceinte.

J'eus un petit sourire à ses mots. Elle prit place sur mon torse, caressant chaque parcelle de ma peau. Je la désirais. Bien sûr que je la désirais. Et plus que tout au monde. Mais j'étais tout de même ébranlé par le petit être qui grandissait dans son ventre en cet instant. J'étais incapable de me le sortir de la tête. Cependant, sa main contre mon membre eut rapidement raison de moi. Le plaisir s'empara graduellement de mon être, et ma verge durcit. Ses lèvres caressaient mon épaule, alors que sa main s'attaquait délicatement à mon torse. Rapidement, ma propre main se retrouva sur la poitrine de ma femme, et ses yeux dans les miens.

Soudain, une puissante vague d'amour m'envahit, suivi d'une vague de peur. Une puissante vague de peur. Je me redressai subitement, tous mes sens en alerte. Cette peur... Cela faisait maintenant près d'une année entière que je ne l'avais pas ressentie. Je me concentrai fortement, cherchant la source. J'écarquillai le regard lorsque je constatai qu'elle provenait de Zénor, plus précisément des villages des pêcheurs. Les insectes avaient débarqué ! Je repoussai doucement mais fermement mon épouse, avant d'aller revêtir mes vêtements. Je mis ensuite mon armure, sans prononcer un seul mot. J'attachai ma ceinture d'armes et enfilai mes bottes, avant de regarder une Ellana plus qu'inquiète.

Zénor est attaqué, envoyais-je à tous mes chevaliers. Aden, emmènes-les là-bas avec tes bracelets, je vous y rejoins. Les écuyers viennent aussi.

Je me dirigeai vers ma femme, posant mon regard dans le sien. Je saisis délicatement ses mains, avant de m'agenouiller devant elle. Je devais la terroriser en ce moment.

- J'ai besoin que tu me rendes un service mon amour, murmurais-je. Zénor est attaqué, je voudrais que tu envoies une colombe à tous les royaumes afin de réclamer leur aide.

Je lui souris, en embrassant ses lèvres avec passion. Je me reculai ensuite de quelques pas, et croisai mes poignets. Je sautai dans le vortex, avant de réapparaître près de ma monture. Je grimpai en scelle, puis je disparus de nouveau vers les plages de Zénor, dans les ruines du vieux château afin de ne pas être à découvert.

Nathan sourit alors que mes mots franchissaient mes lèvres. Ma vague d'amour était en train de faire effet, que je sentis une puissante vague de peur me traverser, pour ensuite s'emparer de mon mari. Il se releva rapidement, je le sentis chercher d'où venait cette vague, lorsqu'il trouva, il me repoussa rapidement, mais doucement. Il marcha rapidement vers ses vêtements, pour les revêtis à la hâte et mettre son armure. Alors qu'il attachait sa ceinture d'arme en silence, son regard noisette croisa mes turquoises inquiètes. Je l'entendis s'adresser à l'Ordre, leur dire que Zénor subissait une attaque et de se préparer pour y partir au plus vite. Il se retourna vers moi, prit mes mains dans les siennes et s'agenouilla à ma hauteur. Son regard capta le mien, complétement effrayé.

J'ai besoin que tu me rendes un service mon amour,me chuchota-t-il. Zénor est attaqué, je voudrais que tu envoies une colombe à tous les royaumes afin de réclamer leur aide.

Il me sourit amoureusement et m'embrassa, avant de reculer de quelques pas. Il croisa alors ses bracelets de cuir et un immense tourbillon se forma dans la hutte, mon époux sauta dedans et disparut en même temps que le portail. Je me relevai et m'enveloppai du drap, avant de sortir de la hutte et aller dire à mon père de préparer son armée. Celui-ci ne me refusait rien, il envoya un petit bataillon vers Zénor. Je me lançai vers la petite volière,y prit une jolie colombe blanche et un parchemin. À l'aide d'une plume,j'écris alors une seule missive. Je lançais la colombe dans les airs, après y avoir attaché ma lettre. J'imprégnai dans son esprit d'allaer dans chaque royaumes. Je regardai la colombe partir dans le ciel, avant de courir à ma hutte, je pris une longue tunique noire, des braies noires et ma longue cape bleu marin. Je revêtis le tout àla hâte et pris un carquois rempli de flèches et mon arc. Je sortis et couru en direction de Zénor. J'envoyai une puissante vague d'amour et de courage à mon époux.